Doubs : 18 ans de réclusion pour avoir assassiné l'amant de sa femme

Francis Ledocq, 38 ans, employé tranquille et travailleur des chemins de fer suisses, habitant Villers-le-Lac (Doubs), avait reconnu avoir tué son voisin, mais contesté la préméditation. Mardi, devant la cour d'Assises du Doubs, où il est jugé, l'avocat général Arnaud Grécourt a soutenu qu'il avait prémédité son crime, avant de requérir contre lui 18 ans de réclusion criminelle et 6 ans de suivi socio-judiciaire. Il a «fait le choix de l'irréparable», a encore estimé le magistrat en formulant ses réquisitions, «il s'est acharné en assénant 37 coups de couteau, il a égorgé Stéphane Puig-Vernier car il avait eu le tort d'être tombé amoureux».

Né de père inconnu, ayant souffert du suicide de son beau-père, l'accusé n'avait jamais fait parler de lui avant de découvrir que son épouse avait un amant. Celui-çi est un voisin de 35 ans, qui habite la même rue que le couple et travaille dans le même centre commercial que la jeune femme de 28 ans, en Suisse. Francis Ledocq les espionne et intercepte une conversation érotique sans équivoque en plaçant un enregistreur sous le lit conjugal. Convaincu de l'adultère, il emmène sa compagne dans un bois, la frappe, la menace avec un couteau, lui demande de l'aider à tuer son amant. Avant de lui dire qu'il le fera lui-même, exhibant devant elle un sécateur, du gros scotch, une corde, un couteau et de l'alcool à 90 degrés.

Le 4 août 2014, il finit par attendre son rival devant son domicile. «Pour avoir une conversation», selon ses avocats, Me Fabien Stucklé et Me Jérôme Pichoff. Leur client voulait «faire peur» à son épouse, dont il était «éperdument amoureux», en menaçant son amant. Mais lorsque le voisin reconnaît avoir une relation avec sa femme, Francis Ledocq s'empare du couteau qu'il a emporté et le poignarde. Avant de le rattraper alors qu'il tente de s'enfuir, l'égorger et lui asséner de multiples coups de couteau. «Un acte pulsionnel qui le dépasse totalement, un coup de folie», a défendu Me Stucklé, contestant la préméditation.

Pour Me Vincent Braillard, avocat de la famille de la victime, Stéphane Puig-Vernier était «quelqu'un d'innocent, de simple, de sportif. C'est cette vie-là que M. Ledocq a prise égoïstement pour venger son ego, parce qu'il avait été blessé».