La Corée du Nord tire une fusée et défie à nouveau la communauté internationale

La Corée du Nord tire une fusée et défie à nouveau la communauté internationale
Kim Jong-Un a ordonné personnellement le tir (YONHAP / NORTH KOREAN TV / AFP)

La France appelle à une "réaction rapide et sévère".

Par Le Nouvel Obs
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La Corée du Nord a annoncé dimanche avoir réussi à placer en orbite un satellite grâce à un tir de fusée. Une action largement condamné comme un test de missile balistique déguisé, servant à la mise au point d'armements capables de frapper le territoire américain.

Ce tir, qui viole plusieurs résolutions des Nations unies, a suscité un tollé international immédiat alors que le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir d'urgence à New York.

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Il sonne en tout cas comme un nouveau défi pour la communauté internationale qui peine déjà à sanctionner Pyongyang après son quatrième essai nucléaire du 6 janvier.

Le fait que le dernier étage de la fusée équipée d'un satellite soit parvenu à atteindre son orbite, n'a pas pu être confirmé. Mais un responsable américain de la défense a déclaré qu'un engin semblait "avoir gagné l'espace".

Une présentatrice de la télévision officielle nord-coréenne a expliqué que ce tir, ordonné personnellement par le dirigeant Kim Jong-Un, avait permis "de placer avec succès notre satellite d'observation de la Terre Kwangmyong 4 (...) en orbite".

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(Crédit : YONHAP / NORTH KOREAN TV / AFP)

La Corée du Nord ne fait qu'exercer son droit légitime à une utilisation "pacifique et indépendante" de l'espace, a-t-elle souligné.

Condamnations internationales 

Les condamnations ne se sont pas fait attendre. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a dénoncé une "violation flagrante" des résolutions de l'ONU, Tokyo un tir "absolument intolérable", Moscou un acte "très dommageable".

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a jugé le tir "profondément déplorable" alors que la présidente sud-coréenne Park Geun-Huye réclamait des "mesures punitives fortes" au Conseil de sécurité.

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Pyongyang soutient que son programme spatial a des visées purement scientifiques mais la communauté internationale considère qu'il s'agit d'une couverture pour des essais de missiles balistiques visant à développer des systèmes d'armements capables de frapper le territoire américain.

Les responsables américains et sud-coréens de la défense ont annoncé l'ouverture immédiate de pourparlers sur le déploiement en Corée du Sud d'un système de défense antimissiles américain.

"Il est temps d'avancer sur cette question", a dit Thomas Vandal, commandant de la huitième armée américaine basée en Corée du Sud.

La Chine a déjà fait savoir qu'elle était fermement opposée au déploiement de ce système dit THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) si près de sa frontière.

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La France de son côté dénonce "une provocation insensée" après le lancement par la Corée du Nord d'une fusée et appelle à "une réaction rapide et sévère de la communauté internationale au conseil de sécurité" qui doit se réunir dimanche à New York.

Le double jeu chinois 

Les spécialistes estiment que les fusées nord-coréennes ont des applications à la fois civiles et militaires, alors que l'ONU fait interdiction à Pyongyang de développer tout programme nucléaire ou balistique.

Les Etats-Unis, Tokyo et Séoul avaient averti la Corée du Nord qu'elle payerait un prix très lourd pour tout lancement de fusée mais, d'après les analystes, Pyongyang a soigneusement choisi son moment pour minimiser les répercussions, un mois après son dernier essai nucléaire.

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(Crédit : YONHAP / NORTH KOREAN TV / AFP)

"La Corée du Nord a vraisemblablement fait le calcul qu'avec un lancement aussi rapproché de son essai nucléaire, les sanctions consécutives à cet essai ne seraient renforcées qu'à la marge", a commenté Alison Evans, analyste chez IHS Jane's.

La Chine, principale alliée de la Corée du Nord, s'est bornée à "exprimer ses regrets". L'entêtement nucléaire nord-coréen contrarie vraisemblablement la Chine. Mais l'idée qu'un effondrement du régime nord-coréen permette l'avènement d'une Corée réunifiée alignée sur les Etats-Unis lui est plus intolérable encore.

Le dernier tir de fusée nord-coréen date de décembre 2012.

(Avec AFP)

 

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