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Calais : Hollande promet un «démantèlement complet» du camp «d'ici la fin de l'année»

La visite présidentielle se déroule alors qu'un mur de béton «anti-intrusion» censé empêcher les migrants de monter dans des camions est en construction. THIBAULT VANDERMERSCH/AFP

VIDÉO - Le chef de l'État promet de revenir d'ici trois mois avec le gouvernement constater que sa promesse aura été tenue.

François Hollande était à Calais ce lundi, pour la première fois depuis le début de son quinquennat. Ce déplacement de quelques heures a eu lieu sur fond de tensions autour de la question des migrants. Il survient par ailleurs quelques jours après la venue sur place de Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite.

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Dès son arrivée, et devant de nombreux journalistes, François Hollande a réaffirmé qu'il faudrait «démanteler complètement, définitivement» le camp de la Lande, surnommé la «Jungle», où s'entassent entre 7000 et 10.000 personnes, selon les comptages. Dans cette tâche, «le gouvernement ira jusqu'au bout» et en prenant, «autant qu'il est possible, une distance par rapport à des instrumentalisations ou des polémiques qui d'ailleurs tournent le dos aux principes des valeurs de la République», a ajouté le chef de l'État devant les forces de l'ordre. Le chef de l'État évoque un «démantèlement complet» «d'ici la fin de l'année». Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait déclaré la semaine précédente que cette opération aurait lieu «avant l'hiver».

«Je ne suis pas venu faire une annonce dont après il y en aurait beaucoup qui s'interrogeraient sur sa mise en oeuvre ou je laisserais, quel que soit le sort des élections, à d'autres le soin de le faire à ma place. Non, tout sera fait. Tout sera fait d'ici la fin de l'année. Et je reviendrai avec le gouvernement après le démantèlement complet et entier de Calais pour qu'il n'y ait pas de doute sur nos intentions et sur notre volonté», a ajouté François Hollande.

«Je veux dire ma détermination à voir les autorités britanniques prendre leur part dans l'effort humanitaire que la France accomplit ici et continuera à accomplir demain», a par ailleurs ajouté François Hollande. «Ce n'est pas parce que le Royaume-Uni a pris une décision souveraine qu'il est dégagé de ses obligations par rapport à la France», a-t-il ajouté, faisant allusion au Brexit et aux accords bilatéraux du Touquet signés en 2003 qui situent la frontière britannique en France.

Outre les forces de l'ordre, le chef de l'État a aussi rencontré des élus ainsi que des chefs d'entreprises et des acteurs associatifs.

«Expliquer les choses»

La visite intervient dans un contexte de polémiques croissantes sur la répartition des migrants de Calais, pour lesquels l'État cherche à créer 9000 nouvelles places en centres d'accueil et d'orientation (CAO) d'ici la fin de l'année. Elle se déroulera d'ailleurs dans un climat électrique, en pleine construction d'un mur de béton «anti-intrusion» censé empêcher les migrants de monter dans des camions et gagner le port pour rejoindre la Grande-Bretagne.

«Notre conviction, c'est que sur ce sujet, il est possible de faire appel à la raison des gens», veut-on croire à l'Élysée. «Derrière les surenchères politiques, le brouhaha médiatique, il est possible d'expliquer les choses».

Longtemps discret sur le thème ultrasensible de l'immigration, le président français s'est ostensiblement saisi du dossier ces derniers jours. Samedi, il a ainsi déjà affirmé sa volonté de «démanteler Calais entièrement» et il a assuré que la France ne serait «pas un pays de campements», à l'occasion d'une visite à Tours dans l'un des 164 CAO ouverts pour accueillir les migrants évacués de Calais et de Paris. Début septembre, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait annoncé le démantèlement de la Jungle.

» Hollande: «La France ne sera pas un pays où on trouve des campements»

Ce déplacement à Calais, initialement prévu cet été, avait été repoussé en raison des attentats de Nice et Saint-Étienne-du-Rouvray, selon l'entourage du chef de l'État. François Baroin, soutien de Nicolas Sarkozy, ne trouve cependant «pas normal» que François Hollande n'y soit pas allé «plus tôt». Lancée à plein régime dans sa primaire pour la présidentielle de 2017, la droite française s'est emparée du thème de l'immigration et multiplie les attaques contre la politique du gouvernement socialiste de François Hollande.

Dans une lettre ouverte, des associations d'aide aux migrants, dont Médecins du Monde, appellent François Hollande à «sortir d'une logique gestionnaire» de la crise et souhaitent que sa venue «soit l'occasion d'une annonce forte: (...) celle d'accueillir les personnes qui nous demandent protection».

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836 commentaires
  • Lamiral du 60

    le

    Il va éparpiller "façon puzzle", comme Blier dans les tontons flingueurs ...

  • trigo

    le

    Un embargo sur ce bidon-ville suffira à les déloger.

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