Des néonazis font un salut fasciste dans le camp de Buchenwald

Deux hommes aux visages cachés prennent la pose en faisant un salut nazi, dans une des salles d’exécution du camp de Buchenwald, en Allemagne. La photo a été postée sur le compte Twitter d’un groupe de néonazis britanniques, "National Action", le 20 mai. Le quotidien allemand "Bild" affirme que la police a ouvert une enquête.

Les deux néonazis tiennent un drapeau, avec le logo de leur groupe, directement calqué sur celui des "troupes d'assaut" du parti nazi, la "Sturmabteilung". A côté d’un smiley dessiné, est écrit "Meat hook", soit "Crochets à viande", avec une flèche pointant vers le mur. Ces outils servaient aux SS pour pendre les prisonniers du camp. Plus de 1.000 personnes auraient été exécutées dans cette pièce, où les corps étaient entassés avant leur crémation.  

Cette salle se trouve au sous-sol du camp de Buchenwald, près de Weimar. C’était le plus grand camp de travail d’Allemagne. Avec la guerre, des prisonniers de toute l’Europe y ont été déportés. 56.000 personnes y sont mortes de faim ou ont été exécutées dans des conditions inhumaines : prisonniers politiques, homosexuels, juifs, tziganes, handicapés… 

Une action préparée

La police locale pense que les néonazis britanniques ont pris la photo pendant les heures d’ouverture au public. Le mémorial de Buchenwald est visité chaque année par près de 500.000 personnes, selon le journal "Bild".

Le lieu étant particulièrement surveillé, les néonazis ont dû prévoir leur coup à l’avance. "La probabilité de se faire prendre en train de faire les gestes de cette photo est particulièrement élevée. Nous pensons donc que les coupables n’ont pas agi spontanément […] et étaient bien préparés ", explique le directeur Volkhard Knigge, qui y voit 

Pour un "djihad blanc"

Sur Twitter, "National Action" se présente comme "nationaliste et socialiste, contre le capitalisme et le communisme". C’est un groupe de jeunes néonazis, particulièrement actif sur les réseaux sociaux. Ils déclarent s’inspirer des tactiques de l’Etat islamique pour prôner un "djihad blanc".

La police de Weimar affirme prendre "ces actions très au sérieux". Depuis 2014, 20 incidents de ce type se sont produits au mémorial de Buchenwald, selon son directeur, principalement du fait de groupes d’extrême droite allemands. Volkhard Knigge explique que le chiffre a doublé depuis 2014, avec "la montée du populisme d’extrême droite en Europe".

S.A.