A défaut d'avoir été invité à l'université d'été du PS, qui s'ouvre ce vendredi à La Rochelle, Emmanuel Macron sait se faire aimer des patrons. Quitte à finir de se mettre à dos une partie de sont propre parti. En clôture de l'université du Medef, le ministre de l'Economie a à nouveau sonné la charge contre les 35 heures. Devant les représentants des patrons, l'ancien banquier d'affaires a en effet estimé que "la gauche n'est pas exempte de critiques particulières", ajoutant : "Elle a pu croire à un moment que la France pourrait aller mieux en travaillant moins. C'était des fausses idées".

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Longuement applaudi par les patrons présents, Emmanuel Macron a en revanche gêné dans son propre camp. Manuel Valls a réagi ce vendredi, affirmant qu'il n'y aurait "pas de remise cause du temps légal de travail et des 35 heures".

D'autres élus du Parti socialiste (PS) ont été plus critiques, la petite phrase du ministre de l'Economie s'attaquant en effet à l'une des réformes emblématiques de la gauche. Interrogé par BFMTV, le député socialiste Yann Galut ne mâche pas ses mots: "On comprend pourquoi avec de tels propos, Monsieur Macron préfère se faire applaudir à l'université d'été du Medef que de venir à La Rochelle, discuter avec les militants socialistes, ironise l'élu du Cher. Je me pose maintenant une question : Monsieur Macron aurait-il honte de la gauche et des socialistes ?" Sur ITélé, le frondeur Christian Paul a raillé l'attitude du ministre de l'Economie : "Je croyais d'ailleurs que Nicolas Sarkozy était de retour, mais je n'avais pas compris qu'il était de retour au gouvernement".

"On donne des preuves d'amour cette année"

Pas de quoi faire reculer Emmanuel Macron, qui a multiplié les remarques bienveillantes à l'égard des entreprises, dans la veine du "J'aime l'entreprise" prononcé par Manuel Valls il y a un an jour pour jour à cette même université d'été du Medef. "On donne des preuves d'amour cette année", s'est-il amusé, estimant dans son discours sur les fausses idées que la gauche avait, à tort, "pu croire à un moment, il y a longtemps, que la politique se faisait contre les entreprises, ou au moins sans elles".

En parallèle, le ministre de l'Economie a exhorté les entrepreneurs à prendre leur "part de ce mouvement de transformation de notre économie". "Je compte sur vous pour faire avancer le pays dans ses réformes, a martelé Emmanuel Macron. Je vous le dis avec toute la force de conviction dont je suis capable et qui m'est possible: investissez maintenant, prenez des risques maintenant!".

Nul doute qu'avec ce nouveau coup de butoir contre la réforme mise en place par Martine Aubry en 2000, Emmanuel Macron s'assure un bon coup de communication en se plaçant au centre des débats à l'université d'été du PS. Sans y être invité.

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