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En quoi consistent les exercices militaires conjoints entre les Etats-Unis et la Corée du Sud

Pendant dix jours, 17 500 militaires américains et 50 000 soldats sud-coréens s’entraînent ensemble pour se préparer à contrer divers types de menaces.

Par  (Tokyo, correspondance)

Publié le 22 août 2017 à 13h05, modifié le 22 août 2017 à 13h15

Temps de Lecture 3 min.

Des membres de la « Special Weapon and Tactics » (SWAT) prennent part à des exercices antiterroristes à Séoul (Corée du Sud), le 22 août.

Mardi 22 août, près de 350 militaires épaulés par quinze hélicoptères et une centaine de policiers et de pompiers ont participé à un exercice antiterroriste au stade de football de Daegu, la grande ville située dans le centre de la Corée du Sud. Les soldats étaient à la fois sud-coréens et américains, dans le cadre des manœuvres américano-sud-coréennes « Ulchi-Freedom Guardian » (UFG) commencées le 21 août et devant durer dix jours.

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Les chiffres officiels des personnels mobilisés peuvent impressionner : 17 500 militaires américains et 50 000 soldats sud-coréens. Mais, en dehors d’opérations ponctuelles (d’autres exercices antiterroristes ont déjà eu lieu à Séoul), les exercices UFG ne s’accompagnent pas d’exercices de tir à grande échelle, de simulation de débarquement ni de déploiements importants de troupes sur les plages de Corée du Sud, comme on peut en voir à l’occasion, notamment, des exercices Foal Eagle organisés chaque année en mars-avril.

Pour l’UFG, l’essentiel du travail de coopération se fait derrière des ordinateurs

Pour l’UFG, vertement critiqué par la Corée du Nord, l’essentiel du travail de coopération entre la Corée du Sud et les Etats-Unis se fait derrière des ordinateurs, dans de grands centres disposés sur des bases militaires de tout le pays. Les personnels mobilisés sont essentiellement des officiers. Un expert désireux de rester anonyme explique :

« C’est une forme moderne d’entraînement des états-majors de différents niveaux. Ce type d’exercice se pratique dans d’autres cadres, l’OTAN par exemple. Il s’agit de bien s’approprier des plans face à une situation proche de la réalité. »

Exercice aérien de la « Special Weapon and Tactics » (SWAT), à Goyang (Corée du Sud), le 21 août.

Le scénario des exercices s’appuie notamment sur l’Operation Plan (Oplan) 5015, défini en 2015 par les chefs d’état-major américain et sud-coréen. Complémentaire des Oplan 5029 détaillant la réponse à apporter à une crise interne à la Corée du Nord, et des Oplan 5027, qui envisagent la préparation à une guerre conventionnelle totale, l’Oplan 5015 a été conçu pour répondre à la nouvelle donne sécuritaire dans la péninsule.

Il s’agit de préparer les troupes à des attaques ciblées à petite échelle, des opérations de type guérilla, ou à des agressions avec des missiles ou autres armes de destruction massive, voire à des cyberattaques et des frappes nucléaires. Ce plan, dont le contenu reste secret, inclurait un volet d’interventions préventives des forces spéciales pour éliminer les têtes du régime nord-coréen, y compris le dirigeant Kim Jong-un.

« Mobilisation internationale »

Chaque année, des pays membres du commandement des Nations unies en Corée (UNC), une structure de commandement unifié pour les forces multinationales ayant appuyé la Corée du Sud pendant la guerre de Corée (1950-1953) et continuant d’être à ses côtés depuis, prennent également part aux exercices. En 2017, sept pays sont représentés, dont l’Australie, le Danemark ou encore la Colombie. Comme le précise l’expert :

« Cette implication s’inscrit dans le cadre d’un effort de revitalisation de l’UNC pour un travail sur la transition entre période de paix et période de crise, et pour témoigner d’une mobilisation internationale lors des tensions avec la Corée du Nord. »

Simulation d’attaque chimique à Goyang (Corée du Sud), le 21 août.

L’origine des exercices UFG remonte aux années 1970. En 1968, après la tentative d’intrusion dans la Maison Bleue (la présidence sud-coréenne) par un commando venu du nord, Séoul a créé les Taeguk Yeonseup (exercices « Taeguk ») mobilisant civils et militaires, devenus l’année suivante manœuvres de mobilisation nationale « Ulchi », du nom d’un célèbre général, Ulchi Mundeok, qui a repoussé au début du VIIsiècle une tentative d’invasion du royaume Koguryo (l’un des trois royaumes de Corée à l’époque) par la dynastie chinoise des Sui (581-618).

En 1976, dans la perspective de la création en 1978 du commandement des forces conjointes donnant plus de poids à l’armée sud-coréenne dans la défense du pays, ces exercices « Ulchi » ont été fusionnés avec les exercices Focus Lens datant de 1954 et impliquant les forces de l’ONU et les troupes américaines déployées dans le sud de la péninsule.

Il s’agissait de renforcer l’interopérabilité en formant des officiers américains et sud-coréens à la planification et au contrôle des opérations en temps de guerre, au renseignement ou encore à la logistique. Initialement baptisées « Ulchi Focus Lens », ces manœuvres sont devenues en 2008 les « Ulchi-Freedom Guardian ».

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