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Un « syndrome asphyxique » a causé la mort d’Adama Traoré lors de son interpellation

Les nouvelles expertises médicales affirment que les gendarmes ont maîtrisé le jeune homme avec « le poids de [leurs] corps à tous les trois ». Une rassemblement à sa mémoire, prévu à Paris, n’a pu avoir lieu.

Le Monde

Publié le 30 juillet 2016 à 01h50, modifié le 31 juillet 2016 à 14h23

Temps de Lecture 2 min.

Assa Traoré, à droite, lors du rassemblement qui n’a pu avoir lieu, le 30 juillet à Paris.

Les deux expertises médicales ordonnées successivement à propos d’Adama Traoré, 24 ans, mort le 19 juillet lors de son interpellation dans le Val-d’Oise, mentionnent qu’un « syndrome asphyxique » a provoqué sa mort, révèle samedi 30 juillet le site Internet de L’Obs.

Selon Me Yassine Bouzrou, avocat de la famille d’Adama Traoré, les gendarmes qui ont interpellé le jeune homme ont assuré devant les enquêteurs ne pas lui avoir porté de coup, et avoir « employé la force strictement nécessaire pour le maîtriser ». Et de préciser : « Il a pris le poids de nos corps à tous les trois au moment de son interpellation. »

« On a la cause de sa mort, l’asphyxie. Etant donné les déclarations des gendarmes, j’émets l’hypothèse que celle-ci a été causée par compression thoracique. Les gendarmes ce sont mis à trois sur lui pour l’écraser, ça peut faire un poids autour de 240 kilos. »

L’avocat note aussi la mention, dans les expertises, de lésions au visage, notamment au front, et au cou. Celles-ci sont superficielles. « La contre-expertise ne fait état d’aucune trace de violences susceptible d’expliquer le décès », a annoncé Yves Jannier, procureur de la République de Pontoise. Elles dénotent toutefois, selon l’avocat, « un contexte de violence, d’altercation lors de [l’]interpellation ».

Deux autopsies, un rapport et un refus

Deux autopsies ont déjà été faites :

  • La première, réalisée par un médecin légiste de l’institut médico-légal de Garches, a révélé des lésions « d’allure infectieuse » sur plusieurs organes. M. Jannier avait alors parlé d’« une grave infection touchant les poumons, le foie et la trachée ».
  • Un rapport anatomopathologique intermédiaire a ensuite émis l’hypothèse d’une pathologie cardiaque. M. Jannier a évoqué à ce moment des « lésions compatibles avec une cardiomyopathie hypertrophique », une « pathologie cardiaque, pour laquelle il peut n’y avoir aucun signe avant-coureur », et qui pourrait être selon lui « potentiellement la cause directe de la mort ». Les résultats finaux de ces analyses – « bactériologie, toxicologie, anatomopathologie » –, sont attendus « dans le courant du mois d’août », a fait savoir le procureur.
  • Une contre-expertise, par l’institut médico-légal de Paris, a révélé une absence de pathologie cardiaque, une absence d’infection, et « un état de santé normal », selon Me Bouzrou, qui décrit « un garçon sportif, avec un corps entretenu ». La contre-expertise a conclu à une mort par syndrome asphyxique.
Une rassemblement à sa mémoire, prévu à Paris, n’a pu avoir lieu.

La famille d’Adama Traoré, qui accuse de « bavure » les gendarmes, avait prévu un rassemblement, samedi à 16 heures devant la gare du Nord à Paris, pour réclamer « la vérité ». Mais celui-ci n’a pu avoir lieu pour des raisons administratives, comme l’a constaté notre journaliste :

La famille a demandé une nouvelle expertise médico-légale, mais la juge d’instruction chargée de l’affaire a rejeté vendredi cette requête. Après ces analyses médicales, seule l’enquête pourra déterminer les causes de l’asphyxie. Deux enquêtes sont menées parallèlement par la section de recherches et l’inspection générale de la gendarmerie.

Lire (en édition abonnés) : Article réservé à nos abonnés Tensions dans le Val-d’Oise après la mort d’un jeune interpellé

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