Le Fol - Automobiliste, le nouveau pestiféré

Pollueur, individualiste, vénal… L'homme au volant est devenu la cible privilégiée du politiquement correct.

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Les Champs-Élysées le 2 juillet 2016. 
Les Champs-Élysées le 2 juillet 2016.  © Dpa/AFP

Temps de lecture : 1 min

Au palmarès des personnages voués aux gémonies par l'esprit du temps, l'automobiliste arrive en bonne place. Il dépasse désormais le chasseur. Qu'il soit permis à un piéton de défendre ce nouveau pestiféré. On le traite comme un fléau auquel il faut sensibiliser la population. C'était le sens de la journée sans voiture, à Paris, le 25 septembre. Il n'y a rien à sauver chez l'automobiliste : il pollue, se montre individualiste, refuse le vivre-ensemble… Et il a encore le toupet de fumer derrière ses vitres. Au cinéma, Chabrol a donné un visage à ce salaud : celui de Jean Yanne dans Que la bête meure.

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Que la bête meure de Claude Chabrol (1969)
Que la bête meure de Claude Chabrol (1969)

A contrario, le cycliste est paré de toutes les vertus. Il incarne le bien, la santé, l'écologie. On lui accorde tous les droits et en premier lieu celui de prendre les rues à contresens et de griller le feu rouge.

LIRE aussi « Journée sans voiture » : les tribulations d'un cycliste parisien

Pestiféré de notre époque, l'automobiliste multiplie pourtant des efforts pour devenir un meilleur citoyen. Il roule au sans-plomb ou à l'électrique. Il s'est mis au covoiturage et le voilà immédiatement soupçonné de vénalité. La voiture autonome ne changera rien à son sort : les citadins voient en lui un chat noir. Il attire le mauvais sort. C'est le visage de l'apocalypse.

Malgré toute la haine qui se déverse sur lui, ce galeux ose encore se rendre chaque année au Mondial de l'automobile. Il y va à pied, car les rues lui sont désormais interdites. Ce pourrait être un dessin de Sempé épinglant l'absurde de notre ville contemporaine. Quand on y songe, il est incroyable qu'une telle manifestation puisse encore se tenir. C'est une invitation au vice et au crime. Que fait la police des mœurs ?

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Commentaires (21)

  • guy bernard

    C'est à mon avis, un choix : on préfère pénaliser tous les automobilistes plutôt que d'agir comme ailleurs, sur les problèmes là où ils se posent, comme, par exemple à Londres.
    on retrouve donc le Tee-shirt à taille unique des socialistes qui ne va à personne et à tout le monde.

  • Magnum_100

    L'automobiliste est le mouton le plus facile à tondre ! Pas de syndicat, pas de parti, pas de force de mobilisation (sauf les motards) et pas de consigne de vote ! Tout va bien pour nos élus, qui eux, ne se privent pas de gaspiller, de se déplacer avec les gyrophares et les motards de la gendarmerie, sans vergogne ! Allons, Automobilistes de France, réagissez que diable !

  • Dizul

    Je me souviens quand les gentils pseudo écolos Parisiens brulaient les affreux "4X4" sous différents prétextes : véhicules de bourgeois, pollueurs, encombrants, et je ne sais quoi d'autre. Un acte "citoyen" que d'y mettre le feu... C'était avant la grande vague des "SUV", qui ne sont que des 4X4 des villes avec ou sans 4 roues motrices, peu importe. Donc le 4X4 est mort, vive le SUV, nettement plus tendance... C'est très subtil. Aujourd'hui et notamment à Paris, les bobos purs "75" se mettent à rejeter les nouveaux monstres équipés de moteur à explosion. C'est ça "la" tendance. Habiter Paris (il faut avoir les moyens), ne pas avoir de voiture, en revanche on peu prendre l'avion pour faire des beaux voyages très loin vers des destinations elles aussi "tendance". Pour le Parisien bobo un brin snob ( un pléonasme !), l'avion c'est top car un billet c'est très discret, on montre ses photos du Vietnam ou d'ailleurs et on oublie au passage que l'avion est le moyen de déplacement le plus pollueur, devant la voiture. Les banlieusards obligés de prendre leur véhicule, la province, les ruraux, beurk. Ils n'ont qu'à habiter Paris, merde quoi.