Depuis plusieurs jours, la Guyane est le théâtre d’une série de mouvements sociaux. Le gouvernement a décidé d’intervenir, vendredi 24 mars, avec l’envoi d’une « mission interministérielle de haut niveau », dont l’objectif est de « nouer un dialogue constructif et apaisé ». La mobilisation, soutenue par des collectifs de citoyens, dénonce globalement les problèmes du territoire en matière de santé, d’éducation, d’économie, de sécurité, d’accès au foncier ou de logement.
Samedi, le premier ministre, Bernard Cazeneuve, a appelé à « l’apaisement, (…) au calme [et] au dialogue parce que rien ne se construit dans le désordre et l’affrontement », en marge d’une visite au Salon du livre, à Paris.
- Refus préalable d’une négociation à Paris
Conduite par Jean-François Cordet, conseiller maître à la Cour des comptes et ancien préfet de Guyane, la mission se rend samedi dans ce département et région d’outre-mer. La délégation est composée de plusieurs hauts fonctionnaires issus de différents ministères.
Les mouvements sociaux en Guyane ont notamment conduit Arianespace à ajourner le lancement d’une fusée et le rectorat à fermer les établissements scolaires jusqu’à nouvel ordre. La ministre des outre-mer, Ericka Bareigts, avait appelé, jeudi, à la levée des barrages. Elle avait en outre proposé la tenue de discussions à Paris autour de l’économie, de la santé et de la sécurité, les principaux sujets de revendication des manifestants, afin de « traiter sans délai les problèmes immédiats ».
Mais sur place les participants aux mouvements sociaux avaient « fait part de leur refus d’une négociation à Paris ». Quant aux députés et aux sénateurs locaux, ils avaient jugé « inconcevable de demander aux manifestants de (…) lever les blocages pour venir s’entretenir avec les cabinets ministériels dans les bureaux parisiens ».
- Deux vols long-courriers annulés
Deux vols Paris-Cayenne, l’un de la compagnie Air France, l’autre opéré par Air Caraïbes, ont été annulés, vendredi, en raison du mouvement social, a annoncé la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).
« Les blocages routiers rendent difficile l’accès à l’aéroport pour les passagers, les équipages et les services de secours qui travaillent sur la plate-forme de Cayenne, et les pompiers ne sont pas en nombre suffisant », a détaillé un porte-parole de la DGAC. En revanche, le personnel de l’aéroport n’est pas en grève, a-t-il affirmé, et « l’aéroport est en activité ».
- Washington déconseille aux Américains de se rendre en Guyane
Le département d’Etat américain a estimé dans une note d’alerte que ses « ressortissants devaient éviter de se rendre en Guyane française pour l’instant » en raison de « larges manifestations de part et d’autre » du territoire ultramarin et « le long des routes qui mènent aux pays voisins du Surinam et du Brésil ».
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