Le président, François Hollande, et le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, se sont rendus sur les lieux des inondations meurtrières dans le sud-est de la France, dimanche 4 octobre. Un bilan provisoire de la préfecture des Alpes-Maritimes fait état d’au moins 17 morts après les très violents orages qui se sont abattus samedi soir sur le département. Quatre personnes sont portées disparues.
- Quels lieux ont été touchés ?
Un déluge samedi soir a entraîné la crue du petit fleuve côtier de la Brague et a submergé des rues de Cannes, Antibes, Mandelieu-la-Napoule, Villeneuve-Loubet et Nice, a indiqué François-Xavier Lauch, directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes.
- Quel bilan humain ?
Le bilan provisoire (à 18 h 30, dimanche) fait état de 17 morts et quatre disparus, dont voici le détail :
- Antibes : une personne est morte dans un camping. La ville compte également un disparu.
- Mandelieu-la-Napoule : c’est la ville la plus touchée. Sept personnes sont mortes piégées dans les garages de leur résidence. Une personne est portée disparue.
- Biot : trois personnes âgées ont aussi péri noyées dans une maison de retraite de la commune.
- Cannes : trois personnes sont mortes et deux autres sont toujours portées disparues.
- Vallauris-Golfe-Juan : une famille de trois personnes a péri dans une voiture coincée dans un tunnel.
La préfecture a indiqué avoir « un espoir limité » de retrouver les personnes disparues. En juin 2010, des pluies torrentielles dans le département du Var avaient fait 25 morts, 31 560 sinistrés et près d’un milliard d’euros de dégâts.
- Des précipitations record
Les relevés de Météo France sont impressionnants : entre 19 heures et 22 heures, 180 mm d’eau sont tombés à Cannes, 159 mm à Mandelieu-la-Napoule et 100 mm à Valbonne (près de Biot). Les eaux se sont engouffrées avec violence dans les rues, emportant des voitures et provoquant de nombreux dégâts.
En deux jours, la zone littorale aura reçu l’équivalent en pluies d’un mois d’octobre moyen, soit 10 % des précipitations annuelles, a calculé la mairie de Nice.
Le ministère de l’intérieur a salué les équipes de secours qui, durant « toute la soirée et jusque tard dans la nuit », ont procédé à 241 interventions et 23 hélitreuillages :
« Sur le terrain, les services de police et de gendarmerie, 450 sapeurs-pompiers ont été mobilisés. (…) Trois hélicoptères de la sécurité civile et de la gendarmerie les ont soutenus pour les opérations de secours et restent engagés pour les opérations de reconnaissance. »
- Electricité, routes et lignes SNCF coupées
Quelque 21 000 foyers étaient encore privés d’électricité dimanche à la mi-journée, « essentiellement sur les communes d’Antibes, Biot, Cannes, Mandelieu, Vallauris et Le Cannet », selon EDF. « Au plus fort de la crise [samedi] soir, on dénombrait 70 000 foyers privés d’électricité », a précisé le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité dans un communiqué.
Le réseau routier secondaire était encore impraticable en de nombreux points. Une partie de l’autoroute A8 a été submergée par le fleuve de la Brague près d’Antibes, mais la route a pu rouvrir sur une seule voie dans les deux sens dans la matinée.
La SNCF indique pour sa part que le trafic est totalement interrompu entre Nice et Toulon : « Pour la journée de dimanche, les voyageurs devant emprunter des TGV et des Intercités en provenance ou à destination de Nice sont invités à reporter leur voyage ».
Aux aéroports de Nice et Hyères en revanche, tous les vols avaient pu reprendre dans la matinée.
- François Hollande déclarera l’état de catastrophe naturelle mercredi
« L’Etat prendra (…) sa part, et dès mercredi au conseil des ministres, il y aura la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, et les indemnisations qui seront ensuite versées le seront dans un délai de trois mois », a déclaré François Hollande.
Un fonds de soutien aux collectivités locales sera également mis en place. « Sur le plan économique (…) il y a des commerçants, des artisans qui vivent un drame ; là encore il n’y aura pas de temps perdu pour leur apporter la reconnaissance, pas simplement morale (…), mais la reconnaissance de leurs dommages », a ajouté le président de la République.
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