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Menacées par la montée des eaux, les Seychelles soignent leur océan

L’archipel, situé au nord de l’océan Indien, mise tout son avenir sur l’économie bleue.

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Publié le 20 février 2017 à 06h41, modifié le 20 février 2017 à 10h30

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Pour les rangers de l’île Curieuse, c’est l’heure de la patrouille. Anto Suzette, solide chef des gardiens du site, grimpe sur son petit bateau. « On fait ça trois fois par jour pour vérifier qu’il n’y a pas de pêche illégale », explique-t-il, avant de mettre le moteur en marche. Ils ne sont pourtant qu’une petite dizaine, employés par l’Autorité nationale des parcs des Seychelles, pour veiller sur ce bijou de forêt tropicale de 3 kilomètres carrés – elle abrite des espèces protégées de cocotiers et les tortues marines viennent y pondre – et sur sa scintillante couronne d’eau cristalline.

Les cinq esquifs à disposition ne disposent pas tous de gilets de sauvetage et ne sont d’ailleurs pas assez résistants pour affronter un océan quelquefois déchaîné. « On doit parfois renoncer aux patrouilles », admet M. Suzette.

C’est pourtant un défi autrement plus considérable qui attend les rangers seychellois dans les années à venir. Le pays, dont 80 % des îles sont menacées par la montée des eaux, s’est engagé à créer d’ici à 2020 l’une des plus vastes zones de protection marine du monde, la deuxième plus grande de l’océan Indien. D’une superficie de 400 000 kilomètres carrés – un peu plus que celle de l’Allemagne –, elle couvrira 30 % des eaux territoriales du pays contre à peine 1 % aujourd’hui. La moitié sera consacrée « no-take zone » : aucune activité de pêche n’y sera permise.

Une sorte de cadastre de la mer

L’ambitieux projet n’est que la partie émergée du concept d’« économie bleue », dont les Seychelles, très dépendantes de la pêche et du tourisme, veulent devenir l’un des leaders mondiaux. Le pays fourmille d’initiatives, qui seront présentées au Sommet mondial sur les océans qui s’ouvre le 22 février à Bali (Indonésie).

Outre la réserve et les multiples programmes de restauration des récifs coralliens, les Seychelles élaborent depuis 2014 un « plan spatial marin », sorte de cadastre qui intégrera toutes les données existantes sur l’état des eaux et des ressources naturelles océaniques du pays. Le gouvernement négocie aussi avec ses créanciers l’émission inédite de 10 millions de dollars (9,4 millions d’euros) de « bons bleus » par le Trésor seychellois afin de financer la pêche durable.

« L’idée de l’économie bleue, c’est de ne plus voir notre océan comme une menace à cause de la montée des eaux, mais plutôt comme une opportunité, un capital qu’on peut utiliser pour notre développement », avance Didier Dogley, le ministre de l’environnement des Seychelles. L’économie bleue intéresse donc d’autres petits Etats insulaires en développement dépendants aussi de leur océan et menacés par le changement climatique, comme Maurice, les îles Marshall, la Grenade, la Jamaïque et Cuba.

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