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Les violences parisiennes polluent l'étape australienne de Manuel Valls

Les équipes de Matignon ont fait des pieds et des mains pour que Manuel Valls (ici avec Malcolm Turnbull) puisse faire étape en Australie. MARK GRAHAM/AFP

VIDÉO - Le premier ministre a rencontré lundi midi son homologue. Il a tout autant été question du méga contrat pour la livraison de douze sous-marins que des échauffourées de la place de la République, en marge de Nuit debout.

De notre envoyée spéciale à Canberra

C'était la photo dont il rêvait. Et cette photo, il a fini par la décrocher. Manuel Valls a rencontré lundi, à Canberra, son homologue australien Malcolm Turnbull. Les deux hommes se sont retrouvés à la mi-journée au siège du gouvernement où se trouve également la Chambre des représentants. Un gigantesque et austère bâtiment de béton construit à la fin des années 80.

À l'issue de leur entretien, les deux premiers ministres se sont félicités du méga contrat de 34 milliards d'euros pour la construction de douze sous-marins annoncé la semaine dernière. «Ces sous-marins sont les meilleurs», s'est réjoui Turnbull, rappelant que l'Australie est «un pays insulaire» et doit, à ce titre, se doter des meilleurs équipements . «La relation stratégique entre la France et l'Australie est en train de changer de dimension», s'est félicité Valls, ajoutant que les deux partenaires partagent «depuis longtemps une histoire commune qui lie nos peuples et nos destins». Il a encore loué «un choix historique» qui «honore la France» et qui l'«oblige». Manifestement, le premier ministre français compte jouer un rôle dans la gestion de ce gigantesque projet. «Sous l'autorité du président de la République, je superviserai personnellement le respect de nos engagements en lien avec le ministre de La Défense, Jean-Yves Le Drian», a-t-il annoncé.

Les équipes de Matignon ont fait des pieds et des mains pour que Valls puisse faire étape en Australie. En déplacement en Nouvelle-Calédonie et en Nouvelle-Zélande où le programme a finalement été un peu rétréci, le premier ministre français devait coûte que coûte s'arrêter à Canberra pour «symboliser» ce méga contrat de 34 milliards d'euros, le plus important passé par l'Australie. Un contrat qui, à ses yeux, incarne l'excellence de «l'équipe France» qui gagne et ce «ça va mieux», que martèle désormais l'exécutif.

« La France ! »

Manuel Valls, agacé, après une question.

Mais décrocher ce rendez-vous n'a pas été une mince affaire. Il a donné lieu à une importante activité diplomatique. Du reste, c'est à titre privé et non dans le cadre d'une visite officielle que Valls est venu sur place, comme l'ont confirmé plusieurs conseillers du premier ministre australien. Ce pays traverse en effet des difficultés de politique intérieure. Le Sénat a rejeté la semaine dernière un texte de loi important. Une dissolution doit intervenir dans les prochains jours, déclenchant la tenue d'élections législatives anticipées.

Manuel Valls, lors de sa conférence de presse à Canberra. MARK GRAHAM/AFP

Cette conférence de presse, qui s'est tenue à l'extérieur, n'a pas été aussi prometteuse et sereine que l'aurait souhaité Valls. Car, dans une des questions posées par les médias français, il a également été question des violences intervenues place de République dimanche soir, en marge de Nuit debout. Et des propos de Jean-Luc Mélenchon qui a mis en garde le gouvernement, persuadé que ces violences vont se solder par un mort. Installé au pupitre, à la droite de son homologue, Valls écumait de rage en écoutant la question. Faisant un geste pour désigner la presse française, il s'est penché vers son homologue. «La France!», a-t-il soupiré, très agacé. Réponse de Turnbull: «Toute politique est locale». Puis Valls a pris la parole. Sèchement. «On parle de sous-marins, de 34 milliards d'euros, de milliers d'emplois en Australie, d'un plan de charge pour la DCNS (...) C'est aussi la France qui rayonne», a-t-il d'abord argumenté. «Je veux respecter mes hôtes et je ne commente pas la vie politique française», a-t-il conclu, mettant de fait un point final à la conférence de presse.

Manuel Valls ne sous-estime pas les violences intervenues en marge du mouvement Nuit debout et des manifestations contre le projet de loi porté par Myriam El Khomri, dont l'examen débute mardi à l'Assemblée. «Quand ça se radicalise et quand ça se rétrécit, les problèmes de violences sont réels», a-t-il admis jeudi soir, en marge de son déplacement en Nouvelle-Calédonie.

Les violences parisiennes polluent l'étape australienne de Manuel Valls

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141 commentaires
  • La peuple

    le

    Je comprendre les soucis des australiens, il souhaite acheter de beau sous-Marin, pour proteger cette grande île et la liberte de leurs population..... Mais notre pays à dernierement refusés de livrer des bateaux payer en argents contant.... Moi, je demanderai un vote au parlement francais pour la ratification de ce Contract. Bon je comprends leur choix, le barracuda (SA) est une belle machine...

  • 1848

    le

    Pauvre de nous !
    Français et être humain !
    Entre le gouvernement et le peuple, il n'y a pas à jalouser, "pas un pour rattraper l'autre" !
    Nous sommes tous responsables de ce qui arrive et à tous les niveaux ! Moi le premier !

  • Micraph

    le

    Toujours aussi nerveux et incontrôlé, avec un souplesse de barre à mine. Le dédain et l'arrogance affiché à l'encontre de la presse Française, en dit long sur l'état d'esprit de nos politiques qui prennent tout de haut... comment s'étonner qu'il fasse charger le peuple, qui manifeste son ras le bol d'une politique désastreuse, sans queue ni tête, qui appauvri la France entière, sauf pour les milliers de politicars qui se remplissent les poches, en prenant soins de donner des miettes à sa fonction publique pour éviter les ruades

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