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La Turquie, soutenue par l’OTAN, juge « impossible » la poursuite du dialogue avec les Kurdes

En évoquant « la menace terroriste », le président turc a une nouvelle fois mis sur le même plan le Parti des travailleurs du Kurdistan et l’Etat islamique.

Par  (OTAN, correspondant)

Publié le 28 juillet 2015 à 14h44, modifié le 28 juillet 2015 à 17h55

Temps de Lecture 3 min.

Une brève réunion, une brève déclaration : la session d’urgence du Conseil de l’Atlantique nord demandée par la Turquie, a débouché sur un soutien appuyé à Ankara de la part des ambassadeurs auprès de l’OTAN, mercredi 28 juillet.

Le communiqué publié après la rencontre condamne fermement les récentes attaques menées à Suruç (32 morts, attribués à l’Etat islamique), puis les meurtres de policiers et de militaires turcs (revendiqués par le Parti des travailleurs du Kurdistan). « Le terrorisme, sous toutes ses formes, ne peut jamais être toléré ou justifié », affirme l’OTAN, en manifestant sa « forte solidarité » avec la Turquie et annonçant une poursuite de sa « surveillance étroite » des développements sur sa frontière sud-est, avec la Syrie, et l’Irak. « L’accord est total, unanime, sans faille », a indiqué le secrétaire général, Jens Stoltenberg.

« Ankara voulait un geste de solidarité, de réassurance et l’a obtenu », résume une source diplomatique européenne. Les autorités turques s’appuyaient sur l’article 4 du traité de l’Atlantique nord, qui prévoit des consultations entre les alliés dès que l’une d’eux juge que son intégrité, sa sécurité ou son indépendance sont menacées.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés L’engagement des forces turques ne rassure pas les rebelles syriens

PKK et EI sur le même plan

Le communiqué est volontairement vague et n’évoque pas la double offensive menée actuellement par l’armée turque, qui cible, et met sur le même plan, l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) et les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le texte de l’OTAN n’évoque ni l’une, ni l’autre de ces organisations. Certaines délégations ont toutefois invité leur allié turc à une « réponse proportionnée », afin d’éviter une remise en cause du processus de paix avec les autorités kurdes, même s’il convient de condamner les récentes attaques.

La délégation turque aurait fourni quelques assurances à cet égard, même si le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a estimé, mardi, qu’il était « impossible » de poursuivre ce processus tant que le PKK continueraient à « menacer l’unité nationale » par des attaques meurtrières contre les forces de sécurité turques. Lundi, il avait déjà affirmé que la Turquie poursuivrait son offensive militaire contre le PKK en Irak jusqu’à ce que les rebelles kurdes déposent les armes.

Recep Tayyip Erdogan, le président turc, le 24 juillet 2015.

Le chef de l’Etat a également répété qu’il ne céderait pas face à la « menace terroriste » du PKK et de l’EI. « Il est hors de question de reculer. C’est un long processus, et ce processus se poursuivra avec la même détermination », a-t-il déclaré, mettant une nouvelle fois sur le même plan les deux organisations, alors que les Occidentaux comptent sur les Kurdes de Syrie, des alliés du PKK, pour les aider sur le terrain dans la lutte contre l’EI.

« Mettons ces propos sur le compte des manœuvres préélectorales, puisque la rumeur d’élections anticipées court en Turquie. C’est peut-être aussi une tentative d’Erdogan pour s’assurer le soutien des conservateurs dans son camp alors qu’il lance l’offensive contre l’EI », commentait mardi un expert de l’OTAN.

Zone de sécurité et réfugiés

La discussion au sein de l’Alliance a évité, d’autre part, la question de la zone de sécurité, ou zone tampon, que la Turquie voudrait créer dans le nord de la Syrie, avec le soutien des Etats-Unis, en contrepartie de la mise à disposition de la coalition contre l’EI de ses bases aériennes. « C’est une question bilatérale dans laquelle l’Otan n’est pas impliquée », a déclaré M. Stoltenberg. L’ambassadeur américain ne s’est pas davantage exprimé sur ce dossier. M. Erdogan a évoqué, pour sa part, le nécessaire « nettoyage » des régions concernées pour permettre le retour dans leur pays des réfugiés syriens installés dans des camps en Turquie. Ils sont 1,8 million à l’heure actuelle.

Un responsable militaire américain a évoqué l’obligation d’assurer « la sécurité et la stabilité » le long de la frontière turco-syrienne. Selon les accords conclus entre Ankara et Washington, la base militaire turque d’Inçirlik pourra désormais servir de point de départ pour des avions de la coalition internationale qui bombarde les positions de l’EI.

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Pourrait-il être question, à terme, d’une extension de l’implication de l’OTAN ? « Nous sommes déjà très impliqués », affirme M. Stoltenberg, qui évoque le soutien (entraînement, formation, interopérabilité) à des pays qui combattent le terrorisme, comme la Jordanie, la Tunisie, l’Irak et l’Afghanistan. Par ailleurs, explique-t-il, tous les pays membres contribuent déjà à la lutte contre l’EI et l’Alliance « projette de la stabilité » avec un déploiement minimal de forces combattantes. Le secrétaire général souligne enfin que l’armée turque (la deuxième de l’OTAN) ne formule, à ce stade, aucune demande de ce type.

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