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Paris : la «Journée sans voiture», à quoi ça sert?

La capitale organise ce dimanche une nouvelle journée piétonne, au périmètre plus ambitieux que la première expérimentation il y a un an.
par Juliette Deborde
publié le 24 septembre 2016 à 17h46

Adieu autos, motos et autres scooters : ce dimanche se tient à Paris la deuxième «Journée sans voiture». Un an après une première édition au bilan mitigé, skates, rollers et trottinettes (oui, ça existe encore) investiront la chaussée aux côtés des piétons de 11 heures à 18 heures. Une zone concentrée autour du centre de la capitale sera interdite à la circulation tandis que dans le reste de la capitale, la circulation sera fortement déconseillée et la vitesse limitée (en principe) à 20 km/h. L'objectif, «sensibiliser les habitants à la nécessité de modifier leur comportement vis-à-vis de la voiture», écrit la mairie, et diminuer les inconvénients liés à ce moyen de transport (pollution de l'air, bouchons, risques d'accident…).

Quelles zones sont interdites à la circulation ?

La municipalité semble avoir pris en compte les critiques formulées lors de la première édition organisée en 2015. Le périmètre officiel, réduit à l'hyper-centre de la capitale, avait été jugé trop restreint. La zone interdite à la circulation est cette année beaucoup plus étendue et concerne tous les arrondissements parisiens (certains plus que d'autres tout de même), affirme la mairie, qui indique que le périmètre a été multiplié par cinq dans Paris intra-muros. Au total, 650 km de chaussées seront fermés aux voitures, soit une zone de près de 38 km2 représentant 45 % du territoire parisien. L'espace interdit aux deux et quatre-roues s'étendra de l'Arc de Triomphe à l'ouest à Montmartre au nord, et jusqu'à Montparnasse au sud.

La carte des zones concernées : en orange,  celle fermée aux voitures. En rouge, celle où la circulation est déconseillée (et la vitesse limitée à 20 km/h). En dessous, la carte de l'an dernier

Crédit : Emilie Coquard

Un millier personnes seront mobilisées (fonctionnaires de police, agents de la ville et service civique) pour bloquer et contrôler l'accès aux axes interdits et conseiller les Parisiens.

Les véhicules sont-ils tous prohibés ?

Comme l'année dernière, des exceptions sont prévues. Certaines de taille, puisque les taxis sont notamment autorisés à prendre et déposer des clients dans tout Paris, y compris dans les quartiers piétons. Un passe-droit qui fait bondir les VTC, qui eux devront se contenter des zones «déconseillées», explique la Tribune. Les véhicules d'urgence et de soins médicaux seront aussi autorisés à circuler, tout comme les véhicules de livraison, de déménagement ou de dépannage (ces derniers devant pouvoir justifier une intervention urgente). Les résidents des zones concernées par l'interdiction pourront également sortir leur voiture, à condition de se munir d'un justificatif de domicile – et de rouler au pas.

Quelles alternatives pour circuler ?

La ville de Paris recommande d'avoir recours aux transports en commun : métro, RER et tramways circuleront normalement. Les bus pourront également accéder à la quasi-intégralité de la zone piétonnisée mais devront respecter partout la limitation à 20 km/h. Contrairement aux journées de pic de pollution ou aux événements type Fête de la musique, l'accès au réseau ne sera pas gratuit. Ce que déplorait déjà l'année dernière le collectif Paris sans voiture, à l'origine de la journée, qui réclamait la mise en place d'un pass spécial. Reste l'option Velib : l'année dernière, le service avait enregistré une hausse de 35 % des locations de vélos, un record pour un dimanche, avec à la clef des stations souvent prises d'assaut.

Ce type d’initiative a-t-il un impact sur la pollution de l'air ?

Oui, mais la diminution de la pollution atmosphérique est surtout perceptible au sein des zones coupées à la circulation et à leurs abords. La première édition, organisée le 27 septembre 2015, a eu «un impact significatif, mais très local, sur certains axes, avec une baisse de 20 à 40 % des niveaux de dioxyde d'azote en moyenne par rapport à un dimanche similaire», selon l'organisme de surveillance de la qualité de l'air Airparif. Le niveau général de pollution au niveau de la capitale était plutôt bas, mais comparable à «d'autres dimanches de ce mois de septembre», notait alors Airparif. Aucun impact cependant sur la pollution du périphérique, conséquence probable d'un report de trafic ou d'un contournement de la capitale par les automobilistes. L'association effectuera également des mesures ce dimanche, puis comparera les résultats avec un autre dimanche aux conditions météo similaires – l'impact sur les niveaux de pollution étant plus visible en cas de météo favorable.

Et sur la pollution sonore ?

La première journée d'expérimentation organisée l'année dernière s'est en tout cas déroulée dans un «environnement sonore apaisé». L'organisme Bruitparif avait alors relevé une baisse du bruit de 3 décibels en moyenne dans le centre de Paris, soit une division par deux du bruit ressenti. Selon l'agence de mesure, le bruit sur les Champs Elysées avait même connu une baisse record de 10 décibels en milieu de journée, par rapport à un dimanche habituel.

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