Alain Juppé le 30 septembre 2015 à Poissy

Alain Juppé estime que "les autorités religieuses et spirituelles musulmanes devaient exprimer haut et fort leur rejet massif de toute forme d'extrémisme".

afp.com/Eric Feferberg

Au lendemain des attentats de Paris, Alain Juppé avait affiché son soutien à l'exécutif, tranchant avec l'attitude d'une partie de l'opposition. Le candidat à la primaire à droite se montre désormais plus offensif. Dans une Lettre aux Français diffusée ce samedi, il refuse de "donner carte blanche" à François Hollande. "Il faut passer à l'acte très rapidement parce que nous avons déjà l'exemple dans un passé récent d'annonces qui n'ont pas été suivies d'effet", écrit le maire de Bordeaux.

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Alain Juppé, qui soutient les créations de postes dans la police, la gendarmerie ou la justice annoncées par François Hollande, souhaite ainsi que "dans les tout prochains mois, le président de la République vienne expliquer devant les Français ce qui a été obtenu". L'ex-Premier ministre fait aussi des propositions, comme de "simplifier drastiquement les procédures administratives qui occupent aujourd'hui deux tiers du temps des policiers et gendarmes, et de recruter du personnel civil pour s'en occuper".

Des prêches en français

Il prône aussi la création d'un "véritable service de renseignement pénitentiaire", pour prévenir les cas de radicalisation en prison. Il propose en outre que les imams soient obligés de "prêcher en français", ou encore la création d'un "délit d'entrave au service public": "On ne peut pas laisser les représentants de l'État sans moyens de réagir quand un enfant rejette une leçon d'histoire sur la Shoah ou quand une femme hospitalisée refuse d'être examinée par un médecin homme".

Il redit que "les autorités religieuses et spirituelles musulmanes devaient exprimer haut et fort leur rejet massif de toute forme d'extrémisme et de sectarisme et condamner fermement tout acte commis au nom de leur religion allant à l'encontre de la République".

Une police européenne des frontières

Sur le plan diplomatique, face au constat que l'objectif d'un départ de Bachar el-Assad n'a pas été "atteint", Alain Juppé se prononce en faveur d'une "coalition unique associant Américains, Russes, Français, Turcs, Iraniens, pays du Golfe" contre le groupe Etat islamique. "Je serai attentif aux résultats qu'obtiendra en ces termes la diplomatie française", prévient-il.

Enfin, Alain Juppé souhaite la mise en place d'une"police européenne des frontières, un corps des gardes douaniers européens". "Mais il faut aussi que nos partenaires européens s'engagent sur les théâtres d'opérations où nous sommes trop souvent seuls", regrette l'ancien ministre des Affaires étrangères.

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