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En Belgique, plainte contre un haut fonctionnaire européen qui clamait son amour pour Mussolini

Un administrateur de la Commission a frappé dans un bar une de ses collègues en la traitant de « sale juive ».

Par  (Bruxelles, bureau européen)

Publié le 03 septembre 2015 à 14h02, modifié le 03 septembre 2015 à 17h58

Temps de Lecture 2 min.

Benito Mussolini (à droite) et Adolf Hitler à Rome le 3 mai 1938.

La Ligue belge contre l’antisémitisme (LBCA) a décidé de déposer plainte contre un haut fonctionnaire européen, qui se serait rendu coupable d’une violente agression au cours de laquelle il aurait traité sa victime de « sale juive » après avoir fait l’apologie de Hitler et de Mussolini. L’intéressé, « administrateur » à la Commission de Bruxelles est, par ailleurs, le responsable de Génération 2004, l’un des syndicats qui s’occupent de défendre les intérêts des 35 000 fonctionnaires européens.

Un soir de juillet, dans un café du quartier européen, une dispute a opposé le fonctionnaire à une personne d’origine italienne dont il ignorait, à ce moment, qu’elle occupait également une haute fonction en tant que chef d’unité à la direction générale « Voisinage » de la Commission. Elle y gère notamment l’aide financière apportée à l’Autorité palestinienne. L’homme, qui portait une plaque métallique à la gloire de Benito Mussolini et critiquait l’attitude d’Israël à l’égard des Palestiniens, a agressé cette fonctionnaire, qui lui avait fait observer que Mussolini était « quand même un dictateur ».

Antisémitisme ambiant

La jeune femme, frappée à la tête et victime d’une tentative d’étranglement, a subi une commotion cérébrale, attestée par un certificat médical. Elle a déposé une plainte, appuyée par le témoignage d’un ami qui l’accompagnait et d’autres personnes présentes dans l’établissement. Ils confirment que l’homme qui l’a frappé aurait lancé « Hitler aurait dû tuer tous les juifs ». La victime n’est pas juive, mais a jugé que ce qu’elle avait subi était révélateur du climat d’antisémitisme ambiant.

Elle a donc contacté la Ligue belge, qui demande à la Commission de prendre, à l’issue de l’enquête, « les mesures adaptées à la gravité des faits », à savoir de licencier l’auteur de l’agression pour faute grave. Entre-temps, celui-ci devrait être suspendu, « afin de garantir l’intégrité physique et psychologique de la victime », estime le président de la Ligue, Joël Rubinfeld.

Contacté par courrier électronique et par téléphone jeudi matin, l’auteur de l’agression n’avait pas répondu jeudi soir aux sollicitations du Monde. Interrogé par Le Soir de Bruxelles, il n’a pas davantage souhaité commenter les faits mais a reconnu, en revanche, qu’il avait subi dans son pays d’origine, Malte, une condamnation à six mois de prison avec sursis, en 2002, pour détention d’images pédopornographiques.

Interrogée, la Commission a indiqué qu’elle ignorait tout de cette affaire. Elle indique avoir ouvert une enquête interne et attendre les conclusions de l’enquête de la justice belge, avec la volonté de préserver la présomption d’innocence. Les services du président Juncker confirment que, lors de l’embauche d’un fonctionnaire, son casier judiciaire est, en principe, examiné, et qu’une condamnation qui y figurerait pourrait entraîner l’annulation d’un engagement.

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