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Finances de l’EI : la guerre secrète

Au-delà des bombardements aériens, les puissances occidentales cherchent à frapper au portefeuille l’organisation Etat islamique.

Par , ,  (Beyrouth, correspondant), et  (Erbil, correspondance)

Publié le 25 novembre 2015 à 00h26, modifié le 28 novembre 2015 à 16h59

Temps de Lecture 9 min.

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Champs de pétrole, Al-Rumelan, Syrie, province de Al-Hassakah nord est de la Syrie, Août 2015.

Dans son fief de Mossoul, dans le nord de l’Irak, l’organisation Etat islamique (EI) traque jusqu’à la plus petite source de revenus. Ses hommes mettent la main sur les dernières propriétés foncières qui leur échappent pour les revendre à bas prix. Mi-novembre, un message du directorat des propriétés immobilières de l’EI a été diffusé sur la radio Al-Biyan, exhortant les habitants à leur signaler toutes les propriétés abandonnées. Dans le même temps, les commerçants se sont vu réclamer l’intégralité des taxes pour l’année 2016, ce qui a précipité la fermeture d’un tiers des boutiques de vêtements de la rue commerçante Dawasa et de plusieurs dizaines de restaurants du quartier de l’université. Les salaires de ceux que l’EI emploie ont été divisés par deux. Manuels scolaires et soins médicaux sont désormais payants. La zakat, l’aumône pour les pauvres, a été portée de 2,5 % à 10 %. Et la police des mœurs n’a plus de clémence dans les amendes qu’elle distribue.

Ces mesures d’austérité, dont ont témoigné au Monde des habitants de Mossoul joints par téléphone, pourraient être le signe, pour les experts, des effets des pressions exercées sur les finances de l’EI. L’Etat islamique « vit sur ses réserves et a un budget structurellement déficitaire », estime-t-on chez Tracfin. La manne collectée lors des conquêtes territoriales s’épuise, les populations s’appauvrissent et l’intensification des frappes contre les installations pétrolières a accentué la baisse des revenus. La perte, en juin, de Tal Abyad, en Syrie, porte d’accès vers la Turquie, puis de Sinjar, en novembre, sur la route reliant Mossoul à Rakka, a entravé ses capacités de déplacement. La surveillance renforcée des mouvements de biens et de personnes perturbe ses réseaux d’approvisionnement.

En difficulté, l’organisation djihadiste est toutefois loin de la banqueroute. L’EI demeure « l’une des organisations terroristes les mieux financées », disposant d’un système financier « robuste et largement autosuffisant », estime le département d’Etat américain, dans un rapport publié mi-octobre. Il a mis sur pied une économie diversifiée, dont les comptes sont tenus à la virgule près par le ministère des finances (« Bayt Al-Mal ») et ses relais dans les « provinces » de l’EI. Mais c’est une économie de guerre, tournée avant tout vers les dépenses militaires. « Leur objectif n’est pas de développer Rakka ou Mossoul mais de les gouverner sans qu’il n’y ait de soulèvement », souligne une source onusienne.

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