Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Air France : l’exécutif s’immisce dans la crise

Si Hollande a dénoncé des « violences inacceptables », Valls est allé plus loin, promettant des « sanctions lourdes » pour les « voyous » qui ont pris à partie la direction.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 06 octobre 2015 à 13h15, modifié le 07 octobre 2015 à 08h09

Temps de Lecture 3 min.

Le président du Syndicat national des pilotes de ligne Air France, syndicat majoritaire chez les pilotes, a appelé mardi 6 octobre l’Etat à sortir du silence pour régler le conflit au sein de la compagnie.

Entre soutien à la direction d’Air France et fermeté à l’encontre des manifestants qui ont provoqué des incidents lundi, l’exécutif s’immisce dans la crise que traverse la compagnie.

Alors que les photos de deux dirigeants de la compagnie s’échappant d’une réunion houleuse dans leurs chemises déchirées ont fait le tour du monde, François Hollande a dénoncé mardi 6 octobre des « violences inacceptables » qui nuisent à « l’image » de la France :

« Ça compte, le dialogue social. Et quand il est interrompu par des violences, des contestations qui prennent des formes inacceptables, on voit ce que ça peut avoir comme conséquences sur l’image, sur l’attractivité [du pays].» 

Mais les mots les plus durs sont venus du premier ministre, Manuel Valls, qui s’est rendu au siège d’Air France. Le chef du gouvernement a vu dans les échauffourées de la veille « l’œuvre de voyous » qui devront être punis par des « sanctions lourdes ».

« C’est la chienlit », a réagi le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, reprenant l’expression employée par le général De Gaulle lors des événements de mai 1968 :

« On n’est pas en 1793. On ne peut pas accepter que deux dirigeants soient au bord de se faire lyncher par des hommes en tenue de syndicaliste, avec des syndicats qui ont pignon sur rue et qui ont tous appelé à voter pour Hollande en 2012. »

Procédure disciplinaire en cours

Un comité central d’entreprise (CCE) qui se tenait au siège d’Air France a été interrompu lundi par des salariés. Alors que la direction a confirmé la possible suppression de 2 900 postes, la situation a brusquement dégénéré à tel point que le directeur des ressources humaines, Xavier Broseta, et le responsable de l’activité long-courrier, Pierre Plissonnier, ont quitté les lieux chemise arrachée, avant de s’échapper en escaladant un grillage.

Au total, les incidents ont fait sept blessés, dont un grave, un vigile qui a dû être hospitalisé. La compagnie a porté plainte lundi soir pour « dégradations », « entrave au déroulement du CCE » et « violences aggravées ». Une enquête en flagrance a été confiée à la police aux frontières tandis qu’une procédure disciplinaire est en cours au sein de la compagnie, a déclaré le PDG d’Air France-KLM, Alexandre de Juniac, sans préciser toutefois si les auteurs des violences ont été identifiés.

La direction ouverte aux discussions

Le président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) Air France, syndicat majoritaire chez les pilotes, a appelé mardi l’Etat à sortir du silence pour régler le conflit au sein de la compagnie. Il a souligné sur Europe 1 le rôle de l’Etat, qui détient 17 % du capital du groupe et est « présent à tous les étages » d’Air France.

L’Etat « assume et assumera ses responsabilités. Mais la solution pour Air France vient d’abord de l’entreprise elle-même », a répondu M. Valls. Interrogé sur le sujet à l’Assemblée nationale lors des questions au gouvernement, le premier ministre a demandé aux pilotes de « faire preuve de responsabiltié et de lucidité ».

M. de Juniac a, lui, redit sa disponibilité pour de nouvelles discussions :

« L’essence de notre plan dit A était de rester dans les numéros un mondiaux. Du fait de l’échec des négociations, nous avons dû passer à un plan de restructuration. Si maintenant les organisations syndicales représentant les pilotes sont prêtes à de vraies négociations, notre porte est ouverte »

Le plan alternatif, dit « plan B » présenté lundi, doit entraîner un sureffectif de 300 pilotes, 900 PNC (personnel navigant commercial, c’est-à-dire hôtesses et stewards) et 1 700 personnels au sol. Le dossier pourrait revenir entre les mains de Gilles Gateau, le directeur de cabinet adjoint et conseiller social de M. Valls, pressenti pour devenir DRH d’Air France – une nomination pas encore officialisée qui pourrait intervenir en début d’année 2016.

Le Monde avec AFP et Reuters

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.