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Prise d'otage de Réau : comment la pénitentiaire gère les détenus les plus dangereux

A Fleury-Merogis en octobre 2015. ERIC FEFERBERG/AFP

Les trois détenus de Réau, condamnés pour meurtre, qui ont pris un surveillant en otage samedi pendant trois heures risquent jusqu'à 10 ans de prison. Cette peine se rajoutera à celle qu'ils étaient en train de purger.

Les trois détenus de Réau, incarcérés dans le quartier des longues peines, qui ont pris un surveillant en otage pendant trois heures samedi étaient toujours en garde à vue dimanche après-midi. Ils risquent jusqu'à 10 ans de prison qui se rajoutera à la peine qu'ils étaient en train de purger. Pour l'instant la question de leur transfèrement à un autre établissement n'est pas tranchée. Même si elle a fait partie des conditions de négociation avec le Raid qui est intervenu samedi.

«Dans le cadre de la sortie de crise, il est important de respecter les termes d'une négociation pris dans l'intérêt des personnes menacées. Promettre un transfert à un détenu, et ne pas le tenir, c'est prendre le risque qu'en cas de récidive, ce dernier se ferme à la négociation et que l'incident se termine très mal. Il faut rester crédible surtout quand il s'agit de très gros profil», souligne un directeur d'établissement pénitentiaire qui rappelle que pour «les détenus qui prennent perpétuité ou de très longues peines, la demande de transfert est pour eux la seule chose sur laquelle ils ont le sentiment d'avoir prise».

Faire redescendre la pression

«Pour autant», rappelle-t-on au sein de l'administration pénitentiaire, ce n'est pas parce que l'on accorde un transfert qu'ils auront ce qu'il veulent. On peut leur dérouler le tapis jusqu'à l'autre bout de la France, et souvent pour des conditions de détention moins confortables que celles qu'ils connaissaient alors».

Surtout, dans le cas de prises d'otage, le transfert des détenus ayant commis ce type de violence est souvent nécessaire pour faire redescendre la pression en détention. Qu'il s'agisse de soulager les surveillants éprouvés, ou bien d'éviter que les détenus concernés «prennent du galon parmi la population pénitentiaire et ne soit élevé au rang de caïd».

Plus globalement, le phénomène de rotation des détenus des cinq maisons centrales françaises ou des quartiers de maison central est classique. «Soit parce que les détenus évoluent, mais aussi en fonction des aménagements de peine ou encore parce que certains détenus multiplient les incidents». Certains d'entre eux ont fait le tour de la totalité des maisons centrales.

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26 commentaires
  • SITONIA83

    le

    risquent 10 ans, et même si ils y sont condamnés ils ne feront que 6 ans....

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