Publicité

Macron estime avoir «touché du doigt les limites de notre système politique»

LE SCAN POLITIQUE/VIDÉO - Le désormais ex-ministre de l'Économie veut porter un projet pour 2017, mais assure que «le temps de l'incarnation» n'est pas venu.

Sa prise de parole était très attendue. Alors que des rumeurs ont défrayé la chronique toute la matinée avant que son départ ne soit finalement officialisé par l'Elysée dans le courant de l'après-midi, Emmanuel Macron est resté particulièrement taiseux ce mardi. Mais le désormais ex-ministre de l'Économie a finalement brisé le silence en fin d'après-midi. «J'ai présenté ma démission au président de la République», a-t-il sobrement débuté, dans ce qui restera probablement sa dernière prise de parole depuis Bercy.

Après avoir salué les équipes qui l'ont entouré pendant deux ans, l'ancien banquier d'affaires s'est dit «fier» d'avoir «apporté des changements concrets dans la vie des Français» et su faire «bouger les lignes au niveau international, au niveau européen et au niveau national». «Pour autant, je n'ai pas tout réussi», a-t-il cependant admis, disant regretter les «faillites» et le «chômage» qu'il n'a pas pu empêcher, ainsi que son «incapacité à faire partager la nécessité (qu'il) éprouvait» de libéralisme.

Un «diagnostic» du pays présenté «dès fin septembre»

«Je mesure la gravité de cette décision, je l'ai longuement mûrie. Il eût été plus facile de rester dans le confort de Bercy, mais je fais le choix de prendre mes responsabilités. (...) Je fais ce choix pour être libre et responsable. Libre de dire, proposer, agir, rassembler ; et responsable d'une nouvelle offre qui doit construire un nouvel espoir», a-t-il détaillé, jugeant que sa démarche n'était «pas compatible avec un poste dans un gouvernement qui astreint à un champ ministériel et exige une indispensable solidarité».

Enfin, Macron a détaillé son calendrier: «Dès fin septembre, je présenterai un diagnostic du pays. Je proposerai ensuite une action en profondeur et en cohérence avec la vision que nous portons: c'est donc un projet ancré dans le réel, exigeant (...) loin des jeux tactiques et d'appareil. C'est un choix engageant car notre pays mérite que l'on prenne des risques pour lui (et) je suis determiné à tout faire pour que nos valeurs, nos idées, notre action puissent transformer la France dès l'année prochaine», a-t-il conclu.

«Je suis de gauche»

«Ce projet, nous voulons le porter pour 2017. Le pays ne peut pas attendre. Les circonstances graves que traverse notre pays nous imposent de changer», a réaffirmé Emmanuel Macron, invité du JT de TF1. Va-t-il être candidat à l'élection présidentielle? «Il faut construire cette offre, ça n'est pas le temps de l'incarnation. (...) La présidence de la République, ce n'est pas un radio crochet. Ce doit être avant tout une vision, un choix de société», a-t-il affirmé. «J'ai des ambitions, je l'assume. Mais j'ai une volonté qui est de porter l'espérance, car notre pays en a besoin» a-t-il ajouté.

Invité à préciser son positionnement politique, Emmanuel Macron a répondu: «Je suis de gauche. Une gauche qui se confronte au réel, qui croit à la liberté. C'est ma cultur,e mon origine. Mais cette conviction est parfois plus distante d'une gauche devenue conservatrice que d'une droite qui croit en l'Europe, le changement et le progressisme.» «La gauche et la droite telles qu'elles structurent aujourd'hui la vie politique sont caduques. Ma volonté c'est de proposer à tous les progressistes de travailler ensemble à un projet positif pour le pays», a-t-il conclu.


Macron se refuse à l'affrontement avec Hollande

Pool/ABACA

Tous les observateurs s'accordent à décrire leur lien comme quasi-filial. Mais Emmanuel Macron a finalement décidé de couper le cordon avec François Hollande en démissionnant ce mardi. Contrairement à son prédécesseur à Bercy, Arnaud Montebourg, le désormais ex-ministre de l'Économie n'est toutefois pas entré dans une opposition frontale avec le chef de l'État. Il a en effet tenu à «remercier» le président de lui «avoir fait confiance» et affirmé qu'il avait consacré «toute (son) énergie à mener les combats qu'on (l'avait) autorisé à mener». Il s'est également dit «convaincu que les Français lui rendront justice d'avoir fait face à des difficultés exceptionnelles».

Ce concert de louanges n'a cependant pas empêché une subtile pique: jugeant avoir «touché du doigt les limites de notre système politique», Emmanuel Macron a estimé que celui-ci «(poussait) à des compromis de dernière minute, car le travail d'explication est rarement mené». «Il fait la part belle aux peurs des uns et des autres», a-t-il conclu. Une petite phrase dont la première partie sonne comme un tacle à François Hollande, souvent accusé d'être le chantre de la «synthèse» politique ; et dont la deuxième partie semble plutôt viser Manuel Valls, dont l'autoritarisme et le manque d'explication sont souvent pointés du doigt... Comme cela a pu être le cas sur le dossier de la loi El Khomri.

Macron estime avoir «touché du doigt les limites de notre système politique»

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
241 commentaires
  • PAPANG13

    le

    Effectivement E. Macron homme de bon sens que j'ai surnommé " le pompidoulien" car issu de la Banque Rotschild, et ni à Gauche ni à Droite sans être d'aucun Parti, devra attendre encore un peu pour accéder à la Fonction suprême de Chef d'Etat, il faut qu'il murisse un peu encore, 5 à 10 ans (il sera encore jeune) seront profitables à Lui comme à la France, surtout si la Droite L.R. et Centre UDI devaient se planter entre 2017 et 2022, et si F. Hollande avec la Gauche P.S. retournent trop vers tous ses extrêmes de gauche....Le chemin a été long pour De Gaulle, Mitterrand, Chirac, Sarkozy.....il doit l'être pour lui aussi

  • enrire

    le

    Faisons lui crédit de son positionnement à gauche . Mais qu'est-ce que la gauche pour lui ? Est-il clair à ce sujet ? Pour moi, non .
    S'il est capable d'améliorer la performance, en général , tout en développant le lien social , il peut dans une position équidistante de toutes les sensibilités, réussir . Ensuite, le management des contraires sera extrêmement difficile à organiser . Bonne chance ..

  • Obélix 59

    le

    Ce gars là, on s' en bat les c... Arrêtez de faire des articles sur lui, merci