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Des amendes pour lutter contre le mauvais comportement des cyclistes

Tout comme les automobilistes, les cyclistes doivent respecter le code de la route. Sébastien SORIANO/Le Figaro

Entre 2010 et 2015, le taux de mortalité des cyclistes en France a augmenté de 1,4%. La préfecture de police a donc décidé d'organiser des opérations de prévention et rappelle aux cyclistes qu'ils ne sont pas exempts d'amendes.

Les cyclistes sont de plus en plus nombreux à adopter un comportement dangereux sur la route, pour les autres mais aussi pour eux-mêmes. «Le nombre d'accidents corporels impliquant des cyclistes a augmenté de 23,3% au cours des 5 premiers mois de l'année», indique la préfecture de police de Paris. En réaction, celle-ci a décidé d'organiser «régulièrement», dans la capitale, des opérations de prévention. «Nous voulons sensibiliser les conducteurs de deux-roues motorisés et les cyclistes, explique au Figaro la préfecture de police. Lors de la session de jeudi, qui s'est déroulée entre 7 heures 30 et 10 heures à Paris, 127 infractions ont été relevées sur les quatre points de contrôle. Parmi les plus fréquentes, les feux rouges grillés et l'utilisation du portable.»

Tout comme les automobilistes, les cyclistes se doivent de respecter le code de la route. Et gare à ceux qui dérogeraient à la règle, car ces deux catégories d'usagers de la route partagent également les mêmes amendes. Par exemple, un feu rouge grillé ou l'utilisation d'un téléphone portable en conduite est puni de 135 euros d'amende, au guidon aussi. Toutefois, les cyclistes ne peuvent pas perdre de points sur leur permis de conduire, s'ils en sont titulaires. Cependant, s'il y a une infraction très grave comme la mise en danger d'autrui ou la conduite en état d'ivresse, alors une suspension judiciaire du permis de conduire est possible . Le Parisien révèle que la police a multiplié les contrôles ciblés ce jeudi et a relevé plus d'une centaine d'infractions commises par des conducteurs de deux-roues motorisés ou des cyclistes. Ainsi, cinq cyclistes se sont vu verbaliser à hauteur de 135 euros chacun par la police pour avoir roulé avec des écouteurs dans les oreilles.

D'autres comportements peuvent eux aussi justifier des amendes, bien que celles-ci soient d'un montant moindre. Ainsi, un défaut d'éclairage et de freins pourra coûter 11 euros à un cycliste, se remorquer à une voiture ou transporter un passager sur son vélo lui coûtera 35 euros. Si l'amende est payée dans les trois jours suivant l'infraction, elle peut être minorée. En revanche, si le délai dépasse les 45 jours, elle sera majorée.

L'amende n'est pas toujours efficace

« L'amende n'a de sens que si elle est accompagnée d'un message de prévention »

Anne Lavaud, Déléguée générale de l'association Prévention Routière

Ces montants permettent-ils de dissuader les cyclistes d'adopter des comportements à risques? Pas sûr. Anne Lavaud, déléguée générale de l'association Prévention Routière défend une amende pédagogique. «L'amende doit avoir un aspect dissuasif mais pas seulement, elle n'a de sens que si elle est accompagnée d'un message de prévention, explique-t-elle. Il faut que le cycliste se rende compte qu'il est un danger à la fois pour les autres et pour lui», ajoute-t-elle en précisant qu'entre 2010 et 2015, le taux de mortalité des cyclistes français a augmenté de 1,4% . Elle regrette que les cyclistes n'aient pas assez conscience du danger qu'ils encourent ou représentent, «la sensation de liberté prenant le pas sur le risque».

Certaines villes ont, elles, pris le parti de faire des cyclistes une catégorie spécifique d'usagers de la route. La ville de Strasbourg, qui cherche à développer la circulation à vélo au détriment de la voiture, expérimente en ce moment une «verbalisation adaptée». Elle consiste en un barème spécifique aux cyclistes, avec des amendes moins lourdes que pour les voitures.

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156 commentaires
  • Nemo Vadit

    le

    Je vis depuis 20 ans à Paris, je n'ai jamais ressenti de danger physique à cause d'une voiture, sinon en raison de ma propre responsabilité, en revanche j'ai failli, à pied, être renversé plus d'une fois par un cycliste, notamment devant l'école maternelle de mon fils, par des gentils utilisateurs de transports doux qui ne respectent pas le code de la route. Ces mesures de bon sens vont enfin mettre fin à plus d'une décennie d'abus commencée sous le règne de Mme Guigou, poursuivie sous M. Sarkozy (garde des sceaux pour l'un, ministre de l'intérieur pour l'autre).

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