Honor, la petite marque qui veut faire trembler les grandes
Créée par Huawei, Honor veut conquérir le monde, à commencer par la France.
C’est une marque encore peu connue en Europe, mais avec laquelle il va falloir compter. Créée en octobre 2014 par le chinois Huawei, Honor continue sa percée sur le marché très concurrentiel des smartphones. Dernier événement en date, le lancement jeudi dernier à Londres, en grande pompe, du Honor 7, un appareil haut de gamme à prix cassé destiné à la génération Internet.
Mais qui est donc vraiment Honor ? Une marque assurément jeune, qui propose des smartphones avec de grands écrans, des composants relativement puissants, une esthétique soignée et des prix souvent moins élevés que la concurrence. Jusqu’ici, la recette semble magique. « Notre but, c’est de faire des appareils dont les caractéristiques sont celles des vaisseaux amiraux des autres marques, mais à un prix moins élevé », résume Zack Zhangxhiang, le directeur de la branche française.
Pour y arriver, pas d’autres choix que de réduire fortement les coûts. « On ne vend pas en boutique, donc on économise sur les coûts de distribution et on ne fait pas de campagne de publicité traditionnelle à la télévision », continue Zack Zhangxhiang. Autre technique : accepter de voir fondre les marges. Comme pour son dernier modèle, pour l’instant disponible au prix de 299 euros. Mais le directeur d’Honor Monde, George Zhao, préfère regarder vers l’avenir. « Si nous continuons à grossir à cette vitesse, les ventes suivront ». Selon lui, l’entreprise atteindra sans trop de difficultés les 5 milliards de chiffre d’affaires d’ici à la fin de l’année.
Stratégie 100 % Internet
La stratégie d’Honor : tout miser sur Internet. Déjà présent sur plusieurs sites de e-commerce à travers le monde dont Amazon, la marque vient de mettre en ligne sa propre plate-forme de vente, baptisée « vmall » pour virtual mall (magasin virtuel), où elle commercialise aussi la marque Huawei. Même calcul pour la publicité. Pour compenser son déficit de présence sur les canaux traditionnels, le nouveau venu compte sur l’animation d’une forte communauté numérique et se targue de répondre à 95 % des demandes sur sa page Facebook en moins de trois minutes.
« On essaye de cibler ceux qui se renseignent sur les forums et les réseaux sociaux avant d’acheter un produit », précise Zack Zhangxiang. Sans oublier la communication autour de ses téléphones, sept modèles créés en moins d’un an. Pour le reste, il serait naïf de penser qu’Honor ne s’inspire pas de ses concurrents, dont Apple pour le design - Honor dispose d’un studio de recherche en esthétique à Paris - ou Xiaomi pour les prix.
Malgré des ventes réalisées à 85 % en Chine, Honor vise l’Europe, l’Inde, la Russie et même les Etats-Unis. Au risque de faire de l’ombre au grand frère Huawei ? « Non, les deux marques ne vont pas entrer en concurrence. Huawei et Honor, c’est un peu comme BMW et Mini », assure Zack Zhangxhiang. Pourtant, quand on lui demande quel smartphone il choisirait entre un Huawei et un Honor, le trentenaire répond tout de go : « un Honor ».
Romain Duriez