Des milliers de personnes se sont réunies samedi pour la quarantième Marche des fiertés parisienne. Les manifestants revendiquaient en particulier un accès plus large à la procréation médicalement assistée(PMA).

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Aux abords de la place de la Concorde, une foule colorée se prêtait de bonne grâce au contrôle des policiers, qui voyaient passer gladiateurs, garçons en bas résille et filles fardées aux couleurs de l'arc-en-ciel, couples s'embrassant.

"Ça fait quarante ans, et ce n'est pas fini!": une porte-parole de l'association organisatrice, l'Inter-LGBT -lesbiennes, gays, bis et trans-, a été acclamée avant le départ du cortège, avec comme arrière-plan symbolique l'Assemblée nationale. "Nous ne sommes pas ici pour demander des miettes, mais des droits."

Défilé coloré, humour et revendications

Les générations se côtoyaient: drapées dans des drapeaux arc-en-ciel, Agathe, Marwa et Laura ont 16 ou 17 ans. Elles ont dit participer "pour faire avancer les choses" et se sont félicitées que "les jeunes assument plus" leur orientation sexuelle.

Jean-Luc et Franck, enseignants au collège, ont perdu le compte précis des années: "Notre première marche? Il y a vingt ans, au moins." Et ont une pensée pour ceux qui, "dans d'autres pays, ne peuvent pas faire ce que l'on fait."

"Nous sommes riches de nos diversités, soyons en fiers"

Les chars festifs devaient traverser le coeur du Paris historique jusqu'à la place de la République, où des animations et concerts sont prévues jusqu'à 22h00, le tout coloré par des pancartes humoristiques et/ou politiques.

Près du char des militants LGBT des forces de l'ordre, Mickaël Bucheron, président de l'association FLAG -dont était membre le policier Xavier Jugelé, tué dans un attentat djihadiste sur les Champs-Élysées en avril-, est venu réclamer le droit de défiler en uniforme pour "dire à la population que la police est diverse, à son image".

Emmanuel Macron a tweeté samedi: "La France est arc-en-ciel. Nous sommes riches de nos diversités, soyons en fiers! #MarcheDesFiertés#LoveisLove".

Marlène Schiappa, la secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, et le secrétaire d'État chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi, participaient à la marche.

Pendant la campagne, M. Macron s'était dit "favorable" à l'ouverture de la PMA -aujourd'hui réservée aux couples hétérosexuels stériles- "aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires".

LGBT-En Marche! suscite la controverse

Cependant la présence d'un groupe "LGBT-En Marche!", bien visible sous son ballon géant, suscitait samedi une certaine controverse, à la fois sur place et sur les réseaux sociaux.

Sur Twitter, des militants LGBT s'indignaient du contraste entre la présence de ce groupe et d'anciennes prises de position hostiles au mariage gay de certains membres du gouvernement, en particulier l'ex-Républicains Jean-Baptiste Lemoyne.

D'autres personnalités politiques ont également participé à la marche, dont Benoît Hamon qui voulait montrer son soutien à "la PMA sans condition ni restriction".

La PMA reste un sujet délicat dans un pays où la mobilisation contre le mariage pour tous a été virulente. Le Comité consultatif national d'éthique doit rendre mardi un avis très attendu sur la PMA, concernant notamment les couples de femmes.

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