Dépêche

Nouvelle attaque de requin à La Réunion, un bodyboardeur tué

Saint-Leu (France) (AFP) - Nouvelle attaque mortelle de requin à La Réunion: un homme d'une trentaine d'années a été tué samedi en faisant du bodyboard près de cette île confrontée depuis plusieurs années à des attaques de squales, malgré des mesures de protection.

Deuxième attaque de requin depuis le début de l'année, cette charge a eu lieu vers 11H45 (09H45 à Paris) dans l'océan Indien sur le "spot" dit de la Pointe au Sel, au large de Saint-Leu, côté ouest de l'île française. Bodyboardeur confirmé, l'homme a été profondément mordu à la cuisse et à la jambe droite, selon les pompiers.

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C'est la 21e attaque de requin depuis 2011, dont neuf ont été mortelles. Plus de la moitié concernaient des surfeurs ou des bodyboardeurs.

Samedi, la charge du squale s'est produite sous les yeux de quelques témoins. L'un d'eux est parvenu à ramener sur le rivage la victime, alors en arrêt cardio-respiratoire. "Malgré l’intervention rapide des secours, la victime n’a pu être ranimée", a indiqué le préfet de La Réunion, Dominique Sorain, ajoutant qu'avaient notamment été mobilisés des sapeurs-pompiers, dont des plongeurs, et des gendarmes.

Une équipe de la cellule d’urgence médico-psychologique a été dépêchée sur place pour soutenir les personnes présentes au moment du drame, selon la préfecture.

La mère de la victime, ainsi que plusieurs de ses amis, se sont rendus sur les lieux. Beaucoup de colère et d'émotion étaient perceptibles sur le rivage.

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L'attaque "a eu lieu dans une zone interdite à la baignade et aux activités nautiques, alors que la côte ouest de La Réunion est en vigilance pour forte houle depuis minuit", a précisé le préfet.

Un arrêté préfectoral en vigueur interdit "les activités les plus exposées dans la bande des 300 mètres du littoral, sauf dans le lagon, et, en dehors du lagon", dans certaines zones surveillées. "Le respect de cette mesure est essentiel pour préserver la sécurité des usagers de la mer et limiter les risques d'accident", a souligné la préfecture.

Le dispositif post-attaque, déclenché à chaque attaque de squale, a été activé "et débutera dès que les conditions météorologiques le permettront", a expliqué M. Sorain. Ce dispositif prévoit des opérations de pêche ciblées aux alentours immédiats du lieu de l'attaque.

Hausse des attaques depuis 2011

Cette année, la première attaque de requin avait eu lieu en février. Un bodyboardeur de 26 ans, Alexandre Naussac, avait été mortellement happé à Saint-André, sur la côte est de La Réunion, dans une zone interdite à la baignade connue pour sa dangerosité.

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Les scientifiques avaient ensuite été critiqués, se voyant reprocher notamment de ne pas vouloir "déclarer la guerre aux requins".

Depuis la recrudescence des attaques de requins à partir de 2011, certaines associations d'usagers de la mer accusent les chercheurs de "vouloir plus protéger" les animaux marins que la population.

À chaque attaque de squale, l'opinion publique se divise entre ceux qui estiment que les requins "sont chez eux dans la mer", et ceux qui veulent juguler la crise.

Le 10 mars, les autorités de La Réunion avaient annoncé le renforcement de la pêche ciblée des requins le long du littoral ouest de cette île française de l'océan Indien, pour les "éradiquer" des zones fréquentées par les "usagers de la mer".

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Les compétitions de surf, interrompues à cause des attaques de requins, avaient pu reprendre en février 2016 après cinq ans d'absence. Elles avaient été arrêtées après que le surfeur réunionnais Eric Dargent avait été happé par un requin, qui lui avait arraché une jambe en 2011. Ce surfeur, aujourd'hui âgé de 39 ans, a coinventé une prothèse, récemment commercialisée, avec laquelle il continue à vivre sa passion.

La "crise requin" a eu un fort impact sur l'activité surf dans l'île, d'où sont originaires de nombreux champions français.

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