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Etat d’urgence : le CCIF dénonce « le ciblage tous azimuts » des musulmans

Le Collectif contre l’islamophobie en France souligne que discriminations, actes, discours et dégradations visant les musulmans ont augmenté de 18,5 % en 2015.

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Publié le 10 février 2016 à 20h03, modifié le 10 février 2016 à 21h33

Temps de Lecture 2 min.

Une membre du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) distribue des pains au chocolat en face de la gare Saint- Lazare, à Paris, en octobre 2012.

Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a dénoncé « le ciblage tous azimuts » des musulmans par les pouvoirs publics dans la mise en œuvre de l’état d’urgence, mercredi 10 février, à l’occasion de la présentation de son rapport annuel.

Sans remettre en cause l’opportunité de son instauration au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, cette organisation, qui collecte depuis 2003 les plaintes pour des actes ou des menaces antimusulmans ou des faits de discriminations en raison de leur religion supposée, en a fait une critique en règle.

Elle a indiqué avoir été saisie d’environ 300 plaintes pour discrimination. Le plus grand nombre d’entre elles concerne des perquisitions (152) et des assignations à résidence (57). Les citoyens de confession musulmane sont parfois « traités en ennemis de l’intérieur » et « humiliés », a déploré Yasser Louati, le porte-parole du CCIF, pour qui des faits de cette nature induisent chez leurs victimes un « risque de basculement ».

« Sentiment de représailles »

Les responsables du CCIF ont critiqué les conditions dans lesquelles sont effectuées les perquisitions. Selon eux les décisions sont « arbitraires », prises par les préfets seuls, souvent sur la base « de notes blanches [notes de renseignement parfois non sourcées ou non étayées] peu fiables » et parfois conduites avec « brutalité » et « une volonté d’humiliation ». « Il y a un sentiment de représailles chez une partie des victimes », a affirmé M. Louati.

Le CCIF n’a pas « les moyens de faire le tri » sur le fond des différents dossiers qui lui parviennent, a expliqué Lila Charef, la responsable de son service juridique. Il s’efforce donc d’abord de mettre en contact les personnes assignées à résidence le souhaitant avec des avocats et d’aider les personnes ayant fait l’objet d’une perquisition à constituer, le cas échéant, un dossier de demande d’indemnisation pour préjudice matériel, moral ou psychologique.

Différences de comptabilisation des actes islamophobes

En dehors des faits liés à l’application de l’état d’urgence, le CCIF a présenté son bilan des « actes islamophobes ». Selon le collectif, les discriminations, les actes, les discours et les dégradations antimusulmans ont augmenté de 18,5 % en 2015 par rapport à 2014, soit un total de 905 faits.

Il y a eu un pic très marqué après les attentats de janvier 2015 (162 pour le premier mois de l’année), au mois de juin et, dans une moindre mesure, après les attentats de novembre.

Comme chaque année, ces données diffèrent de celles du gouvernement, présentées le 20 janvier par la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcra). Pour la Dilcra, les actes antimusulmans ont triplé en 2015 pour s’établir à 429 actes et menaces.

Cette différence tient à ce que le CCIF ajoute aux actes et aux menaces ayant fait l’objet d’une plainte (sur lesquels se fonde la Dilcra) d’autres actes qui ne donnent pas lieu à un dépôt de plainte, ainsi que des actes de discriminations.

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Ce sont ces derniers les plus nombreux : ils représentent 588 des 905 actes islamophobes dénombrés par l’association. Parmi eux, plus de la moitié (64 %) sont recensés dans « des institutions » publiques, et en particulier dans l’éducation nationale. Il s’agit notamment des cas de mères qui se voient refuser d’accompagner une sortie scolaire en raison de leur voile.

Le CCIF a aussi rappelé le cas d’élèves, parfois très jeunes, mis en cause dans le cadre d’établissements scolaires après les attentats de janvier et les crispations autour du soutien à Charlie Hebdo.

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