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Dans les pas… d’un chasseur de fantômes #5

Cet automne, “M ” vous fait repartir en vacances quelque part en France pour vivre la vie de personnages au rôle singulier. Dernière étape : le château de Fougeret, réputé pour être hanté.

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Publié le 08 octobre 2015 à 13h43, modifié le 09 octobre 2015 à 17h39

Temps de Lecture 4 min.

Vue aérienne du château de Fougeret, dans le département de la Vienne.

Certains l’affirment dès leur entrée sur le domaine, face à l’imposante bâtisse : l’étrange sensation que Fougeret a été le théâtre de beaucoup de vies – et de drames – les envahit. Véronique Geffroy, elle, en a surtout eu la persistante impression lorsque, après l’acquisition de ce somptueux château que des écrits évoquent dès le XIVe siècle, elle commence à déblayer, nettoyer et aménager ses nombreuses pièces laissées à l’abandon depuis les années 1960. « Mon mari, mes enfants et moi-même avons commencé à être témoins, chacun de notre côté, de curieux phénomènes. Nous avions souvent le sentiment d’être observés, nous sentions parfois des odeurs de cuisine alors que nous n’avions encore jamais fait chauffer une casserole et plusieurs fois, on aurait pu jurer avoir vu des silhouettes se déplacer », raconte-t-elle. Ce château, elle en avait rêvé. Mais une fois propriétaire, la voilà en proie à une angoisse constante lorsqu’elle se rend sur les lieux. « Au point que je n’avais même plus envie d’y retourner. » C’est son compagnon, conscient de l’argent et de l’énergie investis en famille dans ce grand projet immobilier, qui la convaincra de ne pas le remettre en vente et d’en faire, bien que dans des circonstances quelque peu différentes de celles prévues initialement, sa maison d’hôtes tant fantasmée.

Parmi les “occupants” indésirables du château de Fougeret figurerait Alice (au piano sur cette photo d'archive), une jeune fille décédée d'une maladie des reins en 1923, à 21 ans.

« Quelques mois après notre arrivée, à l’été 2009, j’ai décidé de faire appel à des médiums. Forcément, l’information a circulé dans la région. Mes premiers clients, alors que le château n’était pas du tout prêt à recevoir des visiteurs pour la nuit, furent des passionnés de paranormal bien décidés à comprendre ce qui pouvait bien se dérouler entre les murs épais de Fougeret », poursuit Véronique Geffroy.

Si à ce moment-là, elle accepte de les accueillir sur des matelas de fortune, aujourd’hui, les cinq chambres disponibles à la réservation ont été aménagées. Car après avoir réussi à dépasser ses peurs, sans jamais pourtant s’y « habituer », Véronique Geffroy s’est décidée à décorer la demeure « de façon à la garder dans son jus ». On ne vient pas à Fougeret comme on se rendrait dans un « Relais & Châteaux » pour un week-end paisible et romantique. Avec ses courants d’air, ses vieux meubles et ses bibelots, la bâtisse est un endroit franchement effrayant, dans lequel on séjourne pour se faire peur ou, pour les moins sceptiques, tenter d’observer de prétendues manifestations de l’au-delà : pleurs d’enfants, ombres furtives…

La propriétaire a aménagé la demeure de manière à la laisser “dans son jus”.

Si le château est ouvert aux visiteurs en semaine et le week-end, sur réservation, un nombre minimum de clients est nécessaire pour que Véronique, qui se charge de l’accueil et du tour du propriétaire sans y dormir, ouvre boutique. « Durant les premières années, il m’est arrivé de retrouver au petit matin le château portes grandes ouvertes, lumières allumées… et désert. Les deux seuls clients avaient été tellement terrifiés qu’ils avaient sauté dans leur voiture en pleine nuit. Du coup, je m’assure désormais que les visiteurs sont suffisamment nombreux pour ne pas laisser la propriété sans surveillance. »

Les plus courageux pourront s’y rendre jusqu’au 31 octobre, nuit d’Halloween (durant laquelle est organisé un jeu de piste), avant la fermeture annuelle durant les mois d’hiver car il y fait trop froid pour y séjourner. Mais dès avril, il sera à nouveau possible d’inscrire son nom sur le carnet des réservations. Bon courage.

Château de Fougeret, Queaux (Vienne). Tél. : 06-83-17-64-98. www.fougeret.com. 40 € par personne pour une nuit avec petit-déjeuner, mais possibilité d’y dîner avec supplément. Soirées médiumnité et autres soirées à thème régulières. Expérience fortement déconseillée aux femmes enceintes et aux personnes cardiaques. Interdit aux mineurs non accompagnés. Alcool interdit.

 

Temps suspendu au Roc-aux-Sorciers

Cette fois, le Roc-aux-Sorciers n’a d’effrayant que le nom. Mais ce qu’il renferme n’en vaut pas moins le détour : une frise sculptée, gravée et peinte il y a plus de 15 000 ans, longue de plus de 20 mètres. Découverte en 1950, cette œuvre majeure de la Préhistoire est considérée par les archéologues comme un équivalent en relief de la grotte de Lascaux. Pour des raisons de conservation et parce que des recherches y sont toujours en cours, elle n’a jamais été ouverte au public. Fort heureusement, comme pour le chef-d’œuvre rupestre de Dordogne, il en existe une reproduction, en 3D qui plus est, au cœur d’une installation virtuelle très pédagogique. Deux formules sont proposées pour remonter le temps : une visite de 45 minutes accompagnée d’un médiateur du patrimoine, et une, plus approfondie, d’une heure trente.

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A moins d’une heure de route du château de Fougeret. Centre d’interprétation de la frise magdalénienne du Roc-aux-Sorciers, 2 route des Certeaux, Angles-sur-l’Anglin. www.roc-aux-sorciers.com. Ouvert tous les jours de 10 h à 18 h, fermeture annuelle après les vacances de Noël jusqu’aux vacances de février.

 

Balade littéraire à la Cité de l’Ecrit

Le tranquille village de Montmorillon, dont l’édification remonterait à l’Antiquité, a décidé de consacrer l’un de ses quartiers à l’écriture. A l’aube des années 2000, la municipalité a racheté, avec l’aide financière du département, de nombreux bâtiments en état de délabrement pour les louer à des libraires, des calligraphes et autres artisans du livre. Après rénovation, des dizaines de boutiques et ateliers ont donc ouvert leurs portes. Aujourd’hui, on trouve même dans la cité plusieurs cafés littéraires et un Jardin des écrivains, dans lequel sont organisées, aux beaux jours, des lectures publiques. Pour prolonger le frisson du week-end, rendez-vous à la médiathèque Prosper Mérimée qui propose à ses visiteurs, jusqu’au 31 octobre, une exposition consacrée à l’univers légendaire des sorcières.

A moins de 30 minutes de route du château de Fougeret. Médiathèque Prosper Mérimée, 9, avenue Pasteur, Montmorillon. www.montmorillon.fr

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