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Forte mobilisation à Belfort pour soutenir les «Alsthommes»

VIDÉO - À Belfort, plusieurs milliers de salariés et d'habitants ont manifesté ce samedi. Des commerçants ont baissé leur rideau. Le gouvernement, lui, a promis de présenter «dans les jours qui viennent» des solutions. Un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire est convoqué ce lundi.

«La colère monte à Belfort» où la mobilisation continue pour sauver le site historique d'Alstom: salariés et habitants ont été appelés à manifester ce samedi, et les commerçants à baisser leur rideau en soutien aux «Alsthommes» lors d'une journée «ville-morte». De 3500, selon la police, à 5000 personnes, selon la mairie, ont défilé ce samedi derrière une double banderole proclamant «Tous unis pour Alstom Belfort» et «Soutien aux Alsthommes». Il s'agit de la deuxième journée de mobilisation importante après une première manifestation le 15 septembre, qui avait rassemblé 2000 personnes en soutien aux 480 salariés.

»» Lire aussi: Grève, manif, CCE...: semaine clé pour Alstom à Belfort

En tête du défilé se trouvaient une délégation de salariés d'Alstom et une autre composée de dizaines d'élus locaux, portant leur écharpe tricolore.

L'appel de la Mairie de Belfort

Parallèlement, les commerçants ont été appelés à baisser leur rideau de 14 heures à 15 heures. Les services publics ouverts samedi, tels que les musées, devaient également fermer pendant une heure et le réseau de transports publics sera gratuit. Selon la mairie, environ 80% des commerçants avaient suivi ce mot d'ordre de fermeture de 14 heures à 15 heures. Seules certaines enseignes nationales étaient restées ouvertes.

«On ne perd rien en fermant une heure, par contre on perdra beaucoup si Alstom s'en va», a résumé Lucette, la patronne d'un bureau de tabac qui a suivi volontiers ce mot d'ordre.

«Nous ne sommes pas décidés à courber l'échine, l'histoire de Belfort s'est faite dans la Résistance!» s'est exclamé au micro Damien Meslot, maire (LR) de cette ville de 50.000 habitants, sous les applaudissements nourris de la foule. «Nous demandons au PDG (du groupe industriel) et au gouvernement de donner les commandes nécessaires à la survie du site», d'où est sorti le premier TGV en 1971, et où 400 emplois sont menacés sur 480 au total.

«Nous sommes engagés dans un bras de fer que nous allons gagner!» a lancé de son côté Pascal Novelin, délégué CGT du site industriel, lui aussi très applaudi. «Des perspectives, il y en a: le Grand Paris, le TGV du futur, le développement du fret et du ferroutage, plutôt que de mettre des bus sur la route comme l'a fait (l'ancien ministre de l'Économie Emmanuel) Macron», a ajouté le syndicaliste, soulignant que l'entreprise n'avait «aucun souci financier».

400 familles

Photo tirée de la page Facebook de la ville de Belfort.

La Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment a aussi appelé les artisans du bâtiment «à se joindre massivement à la mobilisation». «La ville a toujours été soucieuse de ce qui se passe dans l'usine, et en cette période difficile, les habitants et les commerçants se sentent solidaires des ‘Alsthommes'», constate Olivier Kohler, délégué CFDT d'Alstom Belfort, satisfait de voir que «tout le monde monte au créneau pour sauver les emplois». «Le départ de 400 familles aurait un impact indéniable sur l'économie de la ville» et cette journée «ville-morte» montre «la relation importante qui existe, depuis 137 ans, entre l'usine et la population», note le syndicaliste.

Cette mobilisation survient alors que le gouvernement a promis de présenter «dans les jours qui viennent» des solutions pour maintenir pour maintenir la production de trains chez Alstom Belfort, et qu'un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire est convoqué lundi au siège du groupe à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Un second CCE, celui-là ordinaire, suivra mardi matin. Les 9000 salariés des douze sites français sont appelés à la grève le même jour et une manifestation est prévue à Saint-Ouen à 11 heures. Les salariés belfortains s'y rendront dans un TGV spécialement affrété par l'intersyndicale (CFE-CGC, CGT, CFDT, FP).

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