Une vague de froid, inédite depuis cinq ans, s’est installée mardi 17 janvier sur la France, poussant autorités et associations à la mobilisation. Alimentée par un air glacial et sec venu d’Europe centrale, cette vague arrive par le nord-est de la France et s’accentuera encore mercredi, annonce Météo France.
Les gelées les plus remarquables mardi matin ont été constatées dans le Sud : – 6 ºC à Marseille-Marignane, – 4 à Cannes, – 3 à Antibes, – 2 à Nice. « Il faut remonter à janvier 2005 pour trouver de telles températures sur la Côte d’Azur », indique Patrick Galois, prévisionniste à Météo France.
Ailleurs, il a fait – 21 ºC à Val-d’Isère à 1 800 m, – 13 à Luxeuil (Haute-Saône), – 10 à Charleville-Mézières, – 8 à Besançon... des températures assez courantes pour la saison, note Météo France. A Paris, – 2 ºC était relevé. « Il faut relativiser », tempère M. Galois : « C’est un bon coup de froid. Ce même jour, le 17 janvier 1985, il faisait – 23 à Nevers, – 19 à Lille, – 17 à Lyon, – 14 à Paris, – 10 à Marseille... »
« C’est une pellicule d’air froid qui finit par s’installer », résume le prévisionniste Frédéric Nathan, évoquant une durée possible de six jours. Cependant, son « intensité devrait être relativement modérée », par rapport à la vague de froid de février 2012, ajoute-t-il. Cette année-là, l’épisode avait duré deux semaines et battu de nombreux records. Rien de tel n’est attendu cette fois-ci, même si des records localisés tomberont peut-être. Rien à voir non plus avec les vagues « historiques » de février 1956 ou janvier 1985.
« Il y aura de la place pour tout le monde »
La Corse a été placée en vigilance orange neige-verglas. Les établissements scolaires seront fermés mardi sauf à Ajaccio et Bastia et les liaisons ferroviaires et la circulation des poids lourds suspendues.
En prévision du froid, le gouvernement a mis en place un « pilotage national quotidien » pour anticiper les besoins. Un « bilan quotidien des besoins » doit être établi par les préfets. Migrants ou sans-abri, « il y aura de la place pour tout le monde », a promis lundi le ministre de l’intérieur Bruno Le Roux. La Croix-Rouge prévoit de mobiliser au moins un millier de bénévoles chaque soir.
La préfecture des Alpes-Maritimes, par exemple, a annoncé 40 places supplémentaires pour les sans-abri. A Strasbourg, la municipalité a réquisitionné deux gymnases, idem à Ajaccio. La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a invité RATP, SNCF et autres compagnies de bus à prendre les dispositions nécessaires (chauffage, équipement des véhicules, information des voyageurs).
Un éventuel recours à une alerte Eco2mix
Quant à l’approvisionnement en électricité, le gestionnaire du réseau de transport (RTE) a assuré que les besoins de la France seraient assurés mardi, mais qu’il pourrait être amené à déclencher des mesures exceptionnelles mercredi.
Le gestionnaire prévoit une consommation de 91 300 mégawatts mardi à la pointe de 19 heures, quand les Français regagnent leur domicile et poussent le chauffage, une valeur révisée à la baisse par rapport aux 93 400 MW qui étaient anticipés vendredi. Les moyens de production disponibles pour mardi s’élèvent à 89 000 MW, auxquelles s’ajoutent 6 000 MW de capacités d’importation, alors que les températures seront de 5,8 °C en dessous des normales saisonnières.
Le porte-parole de RTE a précisé que le lancement d’une alerte Eco2mix incitant les consommateurs à réduire leur consommation en heures de pointe, l’interruption de l’alimentation de 21 sites industriels ou la réduction de la tension de 5 % sur le réseau « devrait suffire à assurer l’alimentation électrique pour la journée de mercredi ».
Le recours éventuel à ces mesures devrait être décidé « mardi en fin d’après-midi », a-t-il poursuivi, assurant toutefois qu’« à ce stade, il n’y a pas de coupure programmée » cette semaine.
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