Affaire Wilson : 30 ans de prison pour le jardinier

Jean-Louis Cayrou était l'amant de la disparue, dont le corps n'a jamais été retrouvé. Cette peine a été assortie d'une période de 20 ans de sûreté.

Source AFP

Patricia Wilson, 58 ans, a été vue pour la dernière fois le 17 août 2012, à son domicile près de Vabre-Tizac, au retour d'un voyage en Angleterre. 
Patricia Wilson, 58 ans, a été vue pour la dernière fois le 17 août 2012, à son domicile près de Vabre-Tizac, au retour d'un voyage en Angleterre.  © AFP

Temps de lecture : 4 min

Jean-Louis Cayrou, le jardinier et ex-amant de Patricia Wilson, a été condamné ce lundi à 30 ans de réclusion pour assassinat par la cour d'assises de l'Aveyron pour avoir tué la quinquagénaire anglaise, disparue en 2012 dans l'Aveyron. Cette peine, qui suit le réquisitoire du ministère public, a été assortie d'une période de 20 ans de sûreté. Cayrou, qui a réagi calmement à l'énoncé du verdict après 4 h 30 de délibérations, dispose de dix jours pour faire appel. Les proches de la victime présents à l'audience ont eux réagi avec beaucoup d'émotion. Dans la journée, le ministère public avait requis 30 ans de réclusion criminelle à l'encontre du jardinier, évoquant une « avalanche de preuves » que la défense s'est attachée à mettre en doute.

Le point du soir

Tous les soirs à partir de 18h

Recevez l’information analysée et décryptée par la rédaction du Point.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Patricia Wilson, 58 ans, a été vue pour la dernière fois le 17 août 2012, à son domicile près de Vabre-Tizac, au retour d'un voyage en Angleterre. Sur les lieux, ses vêtements et d'abondantes traces de sang. La quinquagénaire, quant à elle, n'a jamais été retrouvée. Depuis le début de l'enquête, et tout au long des six jours du procès, Jean-Louis Cayrou, 54 ans, qui a été le jardinier et l'amant de Mme Wilson, clame son innocence, reconnaissant qu'il s'était bien rendu chez la disparue ce soir-là, mais avait trouvé les lieux en l'état. Retrouvé samedi dans sa cellule avec des traces de mutilation très légères qu'il s'était infligées, il a finalement été jugé « apte à comparaître » lundi matin par la cour. « Mourir ou vivre, qu'importe, j'ai tout perdu », a-t-il déclaré avant la levée des débats. « Je suis innocent, Patricia, je l'aimais », a-t-il répété, demandant au jury de lui « rendre [sa] liberté et [son] honneur ».

« Avalanche de preuves »

« Nous n'avons pas besoin de ses aveux », avait lancé l'avocate générale Manon Brignol. « Tout est parfaitement limpide, à part, c'est vrai, une chose sur laquelle vous avez réussi, c'est de cacher le corps de Patricia Wilson. » Brossant le portrait d'un homme « jaloux » et « diabolique », Manon Brignol a estimé que Jean-Louis Cayrou n'avait pas supporté la rupture décidée par Manon Wilson peu de temps avant. « Oui, Jean-Louis Cayrou est l'assassin de Patricia Wilson », avait-elle martelé, évoquant des traces de sang de la victime dans la voiture de l'accusé, les relevés téléphoniques montrant des appels répétés peu de temps avant la disparition, les témoignages de proches de la disparue et les « incohérences, mensonges et versions évolutives » de l'accusé.

« C'est une avalanche de preuves qu'il y a contre vous », avait déclaré plus tôt, dans sa plaidoirie, l'avocate des parties civiles, Me Maryse Péchevis, une expression reprise à son compte par l'avocate générale. Évoquant la « difficulté » d'un deuil sans corps pour la famille, Me Péchevis avait dénoncé les « techniques sordides » de la défense, qui avait émis des doutes sur le rôle du compagnon de la disparue, Donald Marcus, dont l'enquête a déterminé qu'il était en Angleterre au moment des faits. Jean-Louis Cayrou « ne veut pas faire face à la réalité, aux éléments du dossier », a-t-elle poursuivi. « J'avais espoir qu'il finisse par craquer, dire ce que nous attendons tous, où est le corps de Patricia. Je pense qu'on le trouvera un jour. »

Un dossier vide ?

« J'ai honte », avait répliqué l'avocat de la défense, Me Jacques Lévy. « Jamais je n'ai vu un dossier traité avec une telle partialité depuis le début », s'était-il indigné, critiquant une instruction menée dans des « conditions scandaleuses ». Jean-Louis Cayrou « a un défaut : il n'est pas courageux, il n'a pas fait face, et toute l'affaire part de là », a déclaré l'avocat, affirmant que la nationalité de Patricia Wilson imposait de trouver un « coupable » pour la justice française.

Le sang de la victime dans la voiture de l'accusé ? Seulement « des traces » incompatibles, selon Me Lévy, avec « un corps ensanglanté ». Les aveux rapportés par des codétenus ? « Deux truands notoires » à la « morale » soudain « froissée », avait-il ironisé. Par contre, un cambriolage de la maison, peu de temps après les faits ? « Tout le monde s'en fout, ça n'intéresse personne », a lancé l'avocat. « Je ne peux pas croire que vous puissiez fonder une condamnation à 30 ans sur des éléments aussi légers », avait-il plaidé. « Si vous l'acquittez, vous rendrez la justice, parce qu'il n'y a pas assez d'éléments de preuve dans ce dossier. »

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation

Commentaires (5)

  • papapaola

    Devant le manque d'éléments ("traces" de sang dans la voiture... ).
    La justice est parfois devant des impasses. Attention au pull-over rouge !

  • dragon67

    #espritcritique85.
    On comprend mal votre indignation. Vous tirez des conclusions définitives sur un procès auquel vous n'avez pas assisté, à l'appui d'un article de presse et de la réaction de l'avocat de la défense à la sortie de l'audience.

  • bobnaro3737

    Jean Louis Cayrou soit l'assassin car non seulement il était l'amant de Patricia Wilson mais on a retrouvé des traces de sang dans sa voiture quant à sa maitresse son corps n'a jamais été retrouvé. Bien entendu il pourrait bénéficier du doute sauf s'il y a des éléments qui ne figurent pas sur l'article du Point et qui sont ou étaient probants lors de la reconstitution hélas sans corps puisque ce dernier n'a jamais été retrouvé ! Il y a parfois de telles affaires qui sont difficiles à prouver surtout quelques années plus tard !Voyons ce que décidera la justice !