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Irak : les troupes progressent, la coalition parle de l’après-Mossoul

Les forces d’élite irakiennes continuaient mardi leur progression à l’est de Mossoul avec le soutien de la coalition internationale, dont les responsables se sont réunis à Paris.

Le Monde avec AFP

Publié le 25 octobre 2016 à 15h57, modifié le 26 octobre 2016 à 15h31

Temps de Lecture 3 min.

Au Nord-Est, les peshmergas kurdes sont également proches de la ville tandis que sur le front sud, les forces fédérales sont encore à 30 kilomètres de la ville.

Une semaine après le lancement de la bataille de Mossoul, les troupes irakiennes et kurdes continuent de progresser alors que la coalition, dont une partie des responsables se sont réunis à Paris mardi 25 octobre, planche sur le déroulé des prochaines semaines.

  • Sur le terrain, Chiites, Kurdes et soldats irakiens

Huit jours après le début de l’offensive sur Mossoul, les unités d’élite du contre-terrorisme (CTS) irakien continuaient, mardi 25 octobre, à progresser dans la banlieue est du dernier bastion du groupe Etat islamique (EI) dans le pays.

« Sur notre front, nous sommes désormais à 5 ou 6 km de Mossoul », a affirmé le général Abdelghani Al-Assadi, commandant du CTS. « Nous devons maintenant nous coordonner avec les forces des autres fronts pour lancer » l’assaut sur Mossoul, a-t-il ajouté depuis la ville de Bartala.

Depuis le déclenchement de l’offensive, environ quatre-vingt-dix localités ont été reprises à l’EI, selon l’armée irakienne. Au nord-est, les peshmergas kurdes sont également proches de Mossoul tandis que, sur le front sud, les forces fédérales sont encore à 30 km de la ville.

Sur le front ouest, jusqu’à présent calme, la situation devrait aussi évoluer. Les unités paramilitaires chiites de la mobilisation populaire (Hachd Al-Chaabi) ont en effet reçu l’ordre de couper l’accès entre Mossoul et la Syrie. Des responsables irakiens et américains ont rapporté que des chefs de l’EI avaient déjà cherché à quitter Mossoul pour la Syrie. Mais des sources françaises ont, au contraire, fait état d’un mouvement inverse avec l’arrivée de « quelques centaines » de djihadistes en renfort dans la ville irakienne.

La participation du Hachd Al-Chaabi à l’offensive de Mossoul est source de tensions. Les dirigeants irakiens, kurdes et arabes sunnites s’y opposent, tout comme Ankara, qui a déployé des soldats à l’est de Mossoul, malgré les demandes répétées de Bagdad pour le retrait des troupes turques.

Dans l’espoir de gagner du temps, les djihadistes font quant à eux diversion, menant des contre-attaques en plusieurs endroits, comme à Kirkouk et à Routba, où l’EI s’est emparé de la moitié de la ville, située en plein désert, à 450 km au sud-ouest de Mossoul.

  • L’après-Mossoul en discussion à Paris

Les progrès de l’offensive sur Mossoul étaient analysés à la loupe, mardi, par les ministres de la défense de treize pays de la coalition – qui en compte une soixantaine –, parmi lesquels les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, le Canada et l’Australie, rassemblés à Paris.

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« La reconquête n’est pas une fin en soi. Nous devons d’ores et déjà anticiper les conséquences de la chute de Mossoul », a déclaré François Hollande en ouvrant la réunion. Il a aussi tenu à mettre en avant l’enjeu de « l’avenir politique de cette ville, de la région et de l’Irak », en insistant sur la nécessaire représentation de « tous les groupes ethniques et religieux » dans l’administration future de la ville à majorité sunnite.

Le président français a appelé à la « vigilance face au retour des combattants étrangers » de l’EI dans leurs pays d’origine, ou face à ceux qui seraient tentés de se replier à Rakka, le fief du groupe djihadiste en Syrie.

Enfin, François Hollande a de nouveau appelé les ministres de la coalition à travailler pour « fixer les étapes des prochaines opérations », et particulièrement la reprise de Rakka. « Si Mossoul tombe, [Rakka] sera le dernier bastion de Daech. Nous devons faire en sorte que Daech soit détruit et éradiqué partout », a-t-il insisté.

Le secrétaire américain à la défense, Ashton Carter, souhaite lui aussi isoler la « capitale » de l’EI, en même temps que l’offensive sur Mossoul : « Nous avons entamé les préparatifs pour isoler Rakka », a-t-il déclaré, en soulignant que la reprise de cette ville – qui abrite entre 3 000 à 4 000 combattants – serait effectuée par « des forces locales motivées ».

  • Des exactions commises par l’EI

On estime à 1,5 million le nombre de civils toujours présents à Mossoul. Dans le pire des scénarios, l’ONU craint un exode d’un million d’habitants. Les affrontements, à en croire des agences humanitaires des Nations unies, ont d’ores et déjà contraint 9 000 personnes à fuir leurs habitations. L’ONU a par ailleurs indiqué avoir reçu des informations « préliminaires » sur l’exécution de dizaines de personnes perpétrées par l’EI depuis le lancement de l’offensive.

Les forces de sécurité irakiennes auraient, selon l’organisation, découvert jeudi 20 octobre les corps de 70 civils dans des habitations du village de Touloul Nasser, au sud de Mossoul. Les djihadistes auraient en outre tué cinquante ex-policiers dimanche 23 octobre dans les environs de la deuxième ville d’Irak.

« Nous craignons beaucoup qu’il ne s’agisse pas des dernières informations sur de tels actes barbares commis par l’EI », s’est inquiété le porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Rupert Colville.

Le Monde avec AFP

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