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Bachar Al-Assad vise toujours la reconquête totale de la Syrie

La position du président pourrait fragiliser un peu plus l’application de la trêve humanitaire sur laquelle un accord a récemment été trouvé.

Le Monde avec AFP

Publié le 13 février 2016 à 07h38, modifié le 13 février 2016 à 10h53

Temps de Lecture 2 min.

Des soldats du gouvernement syrien célèbrent la prise de contrôle du village de Kiffin, le 11 février.

Bachar Al-Assad, le président de la Syrie, est loin d’avoir abandonné l’idée d’une victoire militaire complète dans son pays, a-t-il expliqué à Damas dans un entretien à l’Agence France-Presse, quitte à mener, selon ses mots, de « longs » combats.

Reprendre le contrôle sur tout le territoire syrien, aujourd’hui morcelé, avec des zones contrôlées par le régime, par les djihadistes ou par les rebelles modérés, « est un but que nous chercherons à atteindre sans hésitation », a déclaré M. Al-Assad.

Cette position n’est pas une surprise de la part du leader syrien, mais elle pourrait saper un peu plus la cessation des hostilités censée entrer en vigueur d’ici à une semaine en vertu d’un accord âprement négocié à Munich (Allemagne) entre les Etats-Unis, la Russie et leurs principaux alliés sur ce dossier – en dehors des parties syriennes.

Logiquement, les Américains ont peu goûté les propos de M. Al-Assad. Ce dernier « se fait des illusions s’il pense qu’il y a une solution militaire au conflit en Syrie », a déclaré Mark Toner, porte-parole adjoint du département d’Etat :

« Il y a un processus que nous essayons de mettre en place et qui fournit un chemin pour éviter cela. Le régime doit le comprendre, que ce soit M. Al-Assad ou ceux qui l’entourent. »

Dans son interview, le président Al-Assad a souligné sa détermination à combattre le « terrorisme », un terme qui dans le langage de Damas désigne tout aussi bien les opposants modérés au régime que la mouvance djihadiste.

« Depuis le début de la crise, nous croyons totalement aux négociations et à l’action politique. Cependant, négocier ne signifie pas qu’on arrête de combattre le terrorisme. »

Une trêve difficile à mettre en place

John Kerry, le secrétaire d’Etat des Etats-Unis, avait déclaré, avant même l’interview de M. Al-Assad, qu’il ne se faisait pas d’« illusions » et se rendait compte de la difficulté de faire mettre en œuvre cette trêve par les rebelles et par les forces gouvernementales syriennes.

La trêve négociée à Munich concerne toutes les parties au conflit sauf l’organisation Etat islamique (EI) et le Front Al-Nosra (branche locale d’Al-Qaida), contre lesquels pourront donc se poursuivre les bombardements occidentaux et russes.

Un porte-parole du Pentagone a confirmé vendredi que les opérations de la coalition contre l’EI dirigée par les Etats-Unis « vont se poursuivre », inchangées. « Nous continuerons, de même que la coalition conduite par les Etats-Unis, à combattre » les groupes « terroristes », a confirmé Sergueï Lavrov, le ministre des affaires étrangères de la Russie.

Du côté de l’opposition syrienne, on se montre circonspect à propos d’une trêve dans ce contexte.

« Le projet de cessation provisoire des hostilités sera examiné par les factions rebelles sur le terrain », a déclaré George Sabra, un membre du Haut Comité des négociations (HCN), organe constitué de représentants des principaux partis d’opposition et mouvements rebelles.

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Si elle était appliquée, cette trêve constituerait un premier apaisement dans cette guerre qui a fait deux cent soixante mille morts et poussé des millions de personnes à l’exil depuis 2001.

Le Monde avec AFP

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