Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Loi travail : Hollande reste inflexible, les opposants, toujours mobilisés

Les opposants au projet de loi de réforme du code du travail ont appelé à « amplifier les mobilisations », tandis que des blocages continuaient en France, vendredi.

Le Monde avec AFP

Publié le 27 mai 2016 à 11h15, modifié le 28 mai 2016 à 02h35

Temps de Lecture 5 min.

Au lendemain d’une huitième journée nationale de mobilisation, qui a réuni, jeudi 26 mai, au moins 153 000 personnes en France, selon le ministère de l’intérieur, près de 300 000, selon la CGT, le gouvernement affiche sa fermeté face aux opposants au projet de loi de réforme du code du travail, qui, pour leur part, ont appelé à « amplifier les mobilisations ».

  • Hollande « tiendra bon »
François Hollande s’est exprimé sur les mouvements de contestation de la loi travail depuis le sommet du G7 au Japon.

Au Japon pour un sommet du G7, François Hollande a dit, vendredi, lors d’une conférence de presse, qu’il « [tiendrait] bon », car ce projet de loi, « c’est une bonne réforme ». Visage fermé, le chef de l’Etat a également déclaré que face à la menace des blocages, le « premier devoir » de l’exécutif était d’assurer « la liberté de circuler » et « le bon fonctionnement de l’économie ».

Pour M. Hollande, « si le dialogue est toujours possible, il n’est jamais fondé sur un ultimatum ». Le chef de l’Etat a toutefois laissé entrevoir la possibilité d’évolutions. « Le texte va venir au Sénat et ensuite reviendra à l’Assemblée nationale, et c’est dans ce cadre-là que les discussions doivent avoir lieu et, pour l’instant, nulle part ailleurs », a-t-il poursuivi.

Selon un sondage Tilder-LCI-OpinionWay, 66 % des Français pensent que le gouvernement doit retirer ce projet de loi.

  • Pas question de « toucher à l’article 2 »

Jeudi, le premier ministre, Manuel Valls, avait évoqué des « améliorations » possibles du projet de loi, mais il a ajouté qu’il était hors de question de « toucher à l’article 2 », le plus contesté, qui consacre la primauté de l’accord d’entreprise en matière d’aménagement du temps de travail. Dans la soirée, la ministre du travail, Myriam El Khomri, a à son tour exclu de « dénaturer » le projet de loi, en revenant sur l’article 2.

  • Les opposants mettent la pression

Dans un communiqué publié dans la nuit de jeudi à vendredi, l’intersyndicale CGT, FO, Solidaires, FSU, UNEF, FIDL, UNL a appelé vendredi à « amplifier les mobilisations », en particulier dans les secteurs qui restent engagés dans des mouvements de grève. Si elle souhaite « des temps forts de convergences de luttes interprofessionnelles (…) dans les prochains jours », elle garde en ligne de mire la date du 14 juin pour sa neuvième journée de mobilisation, avec « une puissante manifestation nationale » à Paris, une date choisie pour coïncider avec le début des débats au Sénat sur le texte controversé.

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière (FO), a appelé le gouvernement à suspendre les débats au Parlement et à ouvrir de nouvelles négociations entre organisations patronales et syndicales, et en particulier sur l’article 2 du projet de loi. « Ils sont obligés de bouger », a-t-il dit au micro de RMC et de BFM-TV.

Les organisations syndicales annoncent qu’elles « déploieront dès le début de la semaine prochaine » leur « votation citoyenne » — une grande consultation sur le projet de loi de réforme du code du travail qui doit être menée jusqu’au 14 juin dans « les entreprises, les administrations et lieux d’études ».

  • M. Gattaz dénonce des « méthodes de voyous »

« Il ne faut surtout pas céder à la CGT », a dit vendredi le président du Medef, Pierre Gattaz, au micro d’Europe 1. « Ce sont des méthodes de voyous, ce sont des méthodes d’irresponsables », a dénoncé le patron des patrons, qui a dit qu’il « ne fallait pas bouger l’article 2 ».

Le Monde Guides d’achat
Gourdes réutilisables
Les meilleures gourdes pour remplacer les bouteilles jetables
Lire

Localement, exaspérés par les blocages de dépôt de carburant, qui s’ajoutent aux manifestations répétées des dernières semaines, les organisations patronales et des commerçants se rassemblaient vendredi, en Loire-Atlantique, demandant à être reçus par le préfet.

  • Grève reconduite aux terminaux pétroliers du Havre et de Marseille, les compagnies aériennes conseillées de faire le plein à l’étranger
Au Havre, des salariés de la Compagnie industrielle et maritime (CIM) en grève.

Les salariés de la Compagnie industrielle et maritime (CIM) du Havre, qui ont coupé l’alimentation en carburant des aéroports parisiens et de plusieurs raffineries, ont décidé vendredi midi de poursuivre leur mouvement, alors que les pouvoirs publics s’apprêtent à intervenir. On ignore encore pour combien de temps le mouvement a été reconduit, mais sur une injonction du premier ministre Manuel Valls, un service minimum pourrait être exigé et un approvisionnement limité pourra avoir lieu.

La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a recommandé aux compagnies aériennes opérant en France de s’approvisionner en carburant à l’étranger en quantité suffisante pour assurer deux vols consécutifs, selon un porte-parole d’Air France.

« Depuis ce début d’après-midi [vendredi], nous appliquons les recommandations de la DGAC. Si vous partez d’Europe vers Paris, par exemple Roissy-Charles-de-Gaulle, vous prenez le carburant pour faire votre étape et l’étape suivante », a expliqué ce porte-parole.

« Si vous partez de Paris vers des escales où la situation est un peu plus sensible, comme Lyon et Nantes par exemple, vous prenez de quoi faire votre vol et l’étape suivante. Mais il n’y a pas de pénurie à ce stade, nous avons les réserves suffisantes pour opérer plusieurs jours, ce sont des mesures de précaution », a-t-il ajouté.

A Marseille, les salariés de Fluxel, opérateur privé qui gère les terminaux pétroliers du Grand Port maritime de Marseille (GPMM) à Fos-sur-Mer et Lavera (Bouches-du-Rhône), ont reconduit la grève, commencée lundi, jusqu’au mardi 31 mai, selon la CGT. Ce mouvement a affecté une trentaine de navires transportant des vracs liquides (hydrocarbures et gaz). Toutes les autres activités portuaires – conteneurs, passagers, vracs solides (céréales, charbon…), réparation navale – fonctionnaient normalement.

  • Six raffineries à l’arrêt, presque tous les dépôts débloqués

Avec six raffineries sur huit à l’arrêt ou perturbées et un cinquième des 11 500 stations-service en rupture partielle ou totale d’approvisionnement, les sites pétroliers retiennent l’attention du gouvernement. « Tous les dépôts de pétrole » ont été débloqués sauf un, celui de Gargenville, dans les Yvelines, en grève, a annoncé le ministère des transports vendredi après-midi. Il s’agit du plus gros dépôt pétrolier d’Ile-de-France.

L’approvisionnement des stations-service « s’améliore partout, dans toutes les régions. Cela s’améliore fort dans le Nord et il y a une bonne amélioration dans l’Ouest. Il y a aussi une tendance à l’amélioration dans toutes les autres régions, y compris l’Ile-de-France », selon le ministère.

Dans la matinée, les forces de l’ordre avaient évacué celui de Donges (Loire-Atlantique), occupé depuis le 17 mai, mais ses salariés ont voté la grève illimitée, vendredi après-midi. Le secrétaire général de la CGT de la raffinerie, Fabien Privé Saint-Lanne, affirme que 75 % des salariés de la production se déclarent grévistes. La direction de la plateforme a, elle, évoqué un « mouvement minoritaire » concernant « 27 % de l’effectif global ».

  • Accès au port autonome de La Rochelle bloqué

Les dockers bloquaient vendredi les accès du sixième port maritime français, un mouvement qui pourrait être reconduit en soirée pour vingt-quatre heures supplémentaires, a-t-on appris auprès de la CGT et d’entreprises au port.

  • L’accès à l’aéroport de Nantes bloqué par des manifestants

La CGT-Airbus Nantes a annoncé une reconduction de sa mobilisation dans la zone aéroportuaire Nantes-Atlantique, vendredi à partir de 4 heures. Jeudi, des barrages filtrants ont été mis en place, avec de grosses incidences sur le trafic routier.

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.