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Bernard Cazeneuve rend hommage à Ilan Halimi, dix ans après son assassinat

Une cérémonie du souvenir était organisée samedi à Bagneux, où le jeune homme avait été torturé à mort parce qu’il était juif.

Par  (avec AFP)

Publié le 13 février 2016 à 17h15, modifié le 14 février 2016 à 07h34

Temps de Lecture 2 min.

Bernard Cazeneuve à la cérémonie d'hommage à Ilan Halimi organisée à Bagneux dix ans après sa mort.

Ilan Halimi. Ce nom résonne depuis dix ans comme le symbole de l’horreur de l’antisémitisme en France. Mort parce que juif. Assassiné parce que juif. Torturé parce que juif. Une douleur inscrite jusque sur sa tombe, à Jérusalem :

« Ilan Jacques Halimi, torturé et assassiné en France parce qu’il était juif à l’âge de 23 ans. »

Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur, s’est rendu samedi 13 février à Bagneux pour lui rendre hommage lors d’une cérémonie qui a rassemblé le grand rabbin de France Haïm Korsia, le président du Consistoire central israélite de France, Joël Mergui, ainsi que de nombreux élus. Une cérémonie pour ne pas oublier ce que le jeune homme a enduré dans cette cité des Hauts-de-Seine, vingt-quatre jours durant.

« Dix ans plus tard, nous continuons à éprouver un remords collectif, celui d’avoir hésité à désigner par son nom la haine antisémite », a déclaré le ministre dans un auditorium de la ville après s’être recueilli dans le parc attenant, devant une stèle à la mémoire du jeune homme. Le drame, a estimé M. Cazeneuve devant environ 150 personnes, « annonçait à sa manière une série de gestes assassins » : les tueries de Mohamed Merah en 2012, la fusillade du musée juif de Bruxelles en 2014, le drame de l’Hyper Cacher l’an dernier. Mais aussi « la diffusion rampante » de l’antisémitisme, du racisme, du « mépris » et de la « haine de l’autre ». Et, « à sa manière, les attentats » de novembre.

« Gang des barbares »

Le 13 février 2006, Ilan Halimi est retrouvé nu, bâillonné et menotté le long d’une voie ferrée de la banlieue parisienne. Vivant. Ou plutôt agonisant. Il mourra dans l’ambulance qui l’emmène vers l’hôpital.

Cheveux tondus, traces de brûlures, plaies par arme blanche… son corps témoigne des sévices qu’il a subis pendant près de trois semaines dans la cave d’une barre HLM de la cité de Pierre-Plate où il a été séquestré par ceux qui seront surnommés le « gang des barbares » au cours de leur procès. Vingt-sept personnes seront poursuivies.

Lire le récit des geôliers lors du procès de 2006

A leur tête : Youssouf Fofana, le « cerveau » de la bande. C’est lui qui recrute les « geôliers » et « l’appât ». Lui aussi qui cible Ilan Halimi, qu’il choisit parce qu’il est « juif donc riche », selon ses préjugés antisémites, espérant extorquer une rançon à sa famille. Condamné en 2009 à la perpétuité avec vingt-deux ans de sûreté, Fofana a ajouté trois ans à sa peine en 2014, pour avoir agressé des surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe.

Emma, elle, a été condamnée à neuf ans de prison. Elle est celle qui, le 21 janvier 2006, a attiré sa victime dans la cave qui lui servira de geôle et de lieu de torture. En janvier 2012, elle a retrouvé la liberté après six années passées en prison. Elle n’avait alors que 23 ans. Le même âge qu’Ilan Halimi, lorsqu’elle l’a guidé à sa mort.

Hommages

Dix ans après, dans le jardin qui porte son nom, dans le 12e arrondissement de Paris où le jeune homme résidait, des centaines de personnes se sont rassemblées jeudi 11 février, à l’appel du collectif Haverim. En présence des sœurs de la victime, des textes « selon ses goûts » ont été lus, extraits de Si c’est un homme, de Primo Levi, La vie est belle, de Roberto Benigni, ou encore L’être ou pas, de Jean-Claude Grumberg.

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Le porte-parole du collectif tenait à ce que ce rassemblement soit un « hymne à la vie ». Mais il voulait également rappeler que, dix ans après, personne n’a oublié.

« Nous n’oublions rien de ceux qui ont commis l’irréparable, de ceux qui ont encouragé et ceux qui se sont tus. »

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