Air France : des gardes à vue qui exaspèrent la gauche de la gauche

Cinq salariés ont vu leur garde à vue prolongée ce mardi. La CGT et le Front de gauche s'indignent de la "criminalisation de l'action syndicale".

(avec AFP)

Cinq des salariés étaient à la CGT et l'un d'entre eux était délégué du syndicat, selon France Info.
Cinq des salariés étaient à la CGT et l'un d'entre eux était délégué du syndicat, selon France Info. © AFP

Des interpellations qui ne passent pas ! Une semaine après les violences spectaculaires à Air France, six salariés de la compagnie ont été placés en garde à vue lundi. Cinq d'entre elles ont été prolongées, selon Le Parisien. Une a été levée dès lundi soir. Ce mardi matin, Jean-Luc Mélenchon a répété ce que lui inspiraient ces arrestations : « On n'est pas allé chercher M. Cahuzac ou M. Sarkozy dans leur lit ! (...) Ces salariés ne sont pas des voyous, ce sont des gens qui défendent leur emploi. (...) Ils ont défendu leur droit à l'existence », a tonné le leader du Front de gauche qui était invité de Jean-Jacques Bourdin. Il a dénoncé une « opération de communication » et « une honte ».

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Quant à Pierre Laurent, lui aussi persiste et signe. Le premier secrétaire du PCF juge « hallucinant » que Manuel Valls aille « s'excuser » en Arabie saoudite. Lundi soir, le Premier ministre était revenu devant ses hôtes sur les incidents du 5 octobre. « Les images ont fait le tour du monde (...) alimentant très vite une vieille idée, un vieux cliché qui voudrait que la France soit bloquée, entravée et parfois incapable de se réformer », avait-il déploré. « Ces événements n'ont rien à voir avec ce qu'est la France qui se réforme », avait affirmé Manuel Valls.

« Intimidation »

Il s'agit de quatre salariés de la branche Cargo et d'Air France Industries. Ils ont été arrêtés « sans incident » vers 6 heures à leur domicile, avant un autre salarié plus tard, a-t-on appris auprès du parquet de Bobigny et de sources policières. Selon le parquet, une sixième personne a été « placée en garde à vue dans la matinée ». France Info précise que cinq d'entre eux sont syndiqués à la CGT et que l'un d'entre eux est délégué de ce syndicat.

Des gardes à vue ont suscité dès lundi l'ire des syndicalistes et de la gauche de la gauche « On tente de criminaliser l'action syndicale et les salariés », a réagi Miguel Fortea, secrétaire général de la CGT Air France, à l'occasion d'un rassemblement de soutien qui a réuni quelque 150 personnes à Roissy. Sur place, Pierre Laurent (PCF) et Olivier Besancenot (NPA) ont dénoncé en choeur des tentatives d'« intimidation », « indignes de la République » selon le sénateur communiste. Clémentine Autain (Ensemble) a déploré une « incompréhension de la colère sociale » et une « victimisation du patronat ». Plus tôt, l'ancienne ministre écologiste Cécile Duflot (EELV) a fustigé des gardes à vue faites « pour humilier ». Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) a évoqué un « jour de deuil ». Ce n'est évidemment pas l'avis de François Fillon qui a fait valoir que « la police fonctionne comme ça avec tout le monde ». Lui ne va « pas pleurer » sur le sort des interpellés.

« Voyous » (Valls)

« C'était un cri de colère, pas un lynchage », a déclaré lors du rassemblement Marc Hoquet, mécanicien et délégué SUD. « Ça aurait pu être moi, j'y étais », a ajouté Éric Piotrowski, technicien non syndiqué. « Depuis 2006, on a perdu la moitié de notre effectif », « c'est ça, la violence sociale et morale ». Selon un délégué CGT, des salariés vont maintenir « nuit et jour » une présence symbolique à Roissy, en attendant la levée des gardes de vue.

Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête, confiée à la police aux frontières. Au moins dix plaintes ont été déposées : celles de six vigiles et trois cadres de l'entreprise pour des « violences » et celle d'Air France pour « entrave au CCE » et « dégradations ». Une enquête interne à la compagnie a également permis d'identifier une dizaine de salariés comme impliqués dans ces violences. Parallèlement, les premières notifications de sanctions devaient être envoyées lundi à des salariés, a affirmé à l'AFP une source proche du dossier, sans plus de précision. Air France avait fait savoir que les sanctions disciplinaires pourraient aller jusqu'au licenciement.

Le Premier ministre Manuel Valls avait promis des « sanctions lourdes » contre les « voyous ». François Hollande avait condamné des violences « inacceptables ». L'État possède 17 % du capital d'Air France.

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Commentaires (29)

  • LYCA

    L'arrivée du président de la République dans cette commune du 93 a été chahutée par quelques riverains. Des militants CGT étaient également présents.

  • LYCA

    Les “syndicalistes” de la CGT sont, à la ville, des militants de Lutte Ouvrière comme naguère ceux qui étaient à l’usine PSA d’Aulnay (93) avec le résultat désastreux. Ils sont en fait des militants trotskistes.

  • xray160

    Si je comprends bien, selon la CGT et le Front de gauche, le lynchage d'un dirigeant fait partie de l'action syndicale