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Rosetta détecte de la glycine dans la queue de la comète « Tchouri »

La molécule a été détectée par la sonde Rosetta autour de la comète Tchourioumov-Guerassimenko. Mais aussi du phosphore, ce qui était plus inattendu.

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Publié le 27 mai 2016 à 18h54, modifié le 27 mai 2016 à 19h36

Temps de Lecture 2 min.

Vue de la comète Tchourioumov-Guerassimenko le 27 mars, à 1 000 kilomètres de distance.

De la glycine poussant sur une comète ? Ce serait fort poétique sauf que cette glycine-là n’est pas faite de grappes fleuries violettes mais de deux atomes de carbone, deux d’oxygène, un d’azote et cinq d’hydrogène. C’est en fait un acide aminé, au goût sucré, qui rentre dans la composition de bien des protéines biologiques, ce qui en fait l’une des briques importantes du vivant. Elle vient d’être découverte autour de la comète Tchourioumov-Guerassimenko grâce à l’instrument Rosina, installé sur la sonde européenne Rosetta, qui renifle la queue de la comète depuis août 2014.

Les bouffées de glycine ont été détectées plusieurs fois, comme le décrit l’article de Science Advances paru vendredi 27 mai : le 14 octobre 2014, puis en mars 2015 et encore à l’été 2015.

« L’identification de glycine sur cette comète représente une avancée très importante. Cela conforte l’hypothèse d’une importante fourniture extraterrestre de briques du vivant ayant pu participer au démarrage de la vie sur Terre », explique André Brack, directeur de recherche honoraire du Centre national de la recherche scientifique, spécialiste d’exobiologie, qui n’a pas pris part à la découverte.

La question de l’apport des comètes à la vie sur Terre

Ce n’est cependant pas une surprise. En 2004, la sonde américaine Stardust était passée dans le sillage de la comète Wild-2 et avait ramené sur Terre des échantillons contenant de la glycine. Cette molécule a aussi été trouvée dans de nombreuses météorites.

« Comme la glycine n’est pas une molécule volatile, la trouver dans la queue de la comète signifie que l’on peut extrapoler que dans la glace cométaire, il y a encore beaucoup plus d’acides aminés », indique Uwe Meierhenrich, professeur à l’université Nice-Sophia-Antipolis, qui n’a pas participé à l’étude. En 2002, son équipe avait simulé en laboratoire les conditions extraterrestres des comètes, et fabriqué notamment de la glycine, le plus simple des acides aminés.

La découverte va donc dans le sens d’un apport cométaire de molécules utiles à l’apparition de la vie sur Terre. Cependant les comètes ne sont sans doute pas le seul réservoir de telles molécules car un résultat antérieur de Rosetta avait montré que l’eau terrestre était différente de celle des comètes.

Le « nez » de Rosetta a aussi senti du phosphore. L’élément est important : il participe au développement de la vie, car il est présent dans le combustible du vivant, l’ATP, ou dans les membranes des cellules.

Et puisque les comètes sont en quelque sorte des « fossiles » du système solaire primitif, cet atome pose par ailleurs des questions aux astrophysiciens : ils en ont trop dans leurs modèles pour expliquer la composition en phosphore des planètes géantes comme Jupiter ou Saturne. « Une hypothèse est que le phosphore primitif, dans la nébuleuse protosolaire, serait sous une forme réfractaire, pris dans des roches ou poussières, et non volatil comme celui de Jupiter », explique Olivier Mousis, membre de l’équipe Rosina et professeur à l’université Aix-Marseille. Malheureusement, la détection ne permet pas de trancher pour savoir quelle forme chimique adopte exactement le phosphore présent sur Tchourioumov-Guerassimenko : réfractaire ou volatil ?

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Les prochains rase-mottes près de la surface de la comète qu’effectuera Rosetta permettront peut-être d’en savoir plus ou de trouver d’autres éléments chimiques, clés de la compréhension de notre système solaire.

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