Le premier champagne « d’appellation africaine » créé en Essonne

Deux entrepreneurs de l’Essonne ont chacun lancé leur propre marque de champagne. Dernier en date Mamadou Dian Diallo, habitant de Corbeil-Essonnes, dont le breuvage porte son nom « Dian Diallo ».

 Paris, vendredi 16 juin. Mamadou Dian Diallo, un habitant de Corbeil-Essonnes, lance sa marque de champagne.
Paris, vendredi 16 juin. Mamadou Dian Diallo, un habitant de Corbeil-Essonnes, lance sa marque de champagne. LP/S.M.

    Ces quatre cuvées sont l'aboutissement d'un travail entamé dès 2013. Mamadou Dian Diallo, un habitant de Corbeil-Essonnes, vient de créer sa propre marque de champagne, baptisée selon son propre patronyme. « Dian Diallo », un nom qui détonne dans cet univers très traditionnel et ultra-codifié.

    « C'est le premier champagne d'appellation africaine, clame Mamadou Dian Diallo. C'est une manière de dire que tout est possible et qu'il ne faut pas avoir honte de ses origines. Il ne faut pas se victimiser. La France est un pays accueillant, pas raciste. On y a la place qu'on se donne et on nous reconnaît par rapport à notre travail ».

    Agé de 38 ans, Mamadou Dian Diallo est arrivé de Guinée Conakry en 2001 pour faire ses études en France, avant de s'installer à Corbeil-Essonnes en 2008. Une licence et deux masters en poche, il entre en 2006 dans une agence qui promeut les grandes marques, dont celles de champagne. « Je suis devenu brand ambassador de Moët - Hennessy (NDLR : les champagnes Veuve Clicquot, Krug, Dom Pérignon, Ruinart…). Ça m'a permis de développer mes compétences dans le domaine, de faire des rencontres », raconte-t-il.

    Africains, Antillais et Canadiens sont les plus gros consommateurs de champagne

    Passionné par son métier, Mamadou Dian Diallo commence à rêver à sa propre marque. « On ne peut pas faire ce que l'on veut avec les marques des autres », constate l'entrepreneur. En 2013, il lance une étude marché sur « les nouvelles tendances de la consommation ». « Il en est ressorti que certains consommateurs trouvent les bruts trop secs et les demi-secs trop sucrés. Notamment les jeunes, mais aussi les Africains, les Antillais, qui sont les plus gros consommateurs par habitant, et les Canadiens. » Son idée prend forme : créer un champagne intermédiaire « sec », tout en restant « doux et fruité ».

    L'entrepreneur se lance alors en quête d'un viticulteur pour lancer sa marque. « J'en ai vu une centaine », se souvient-il. Son choix s'arrête sur Rémi Jacques, « une famille de viticulteurs depuis quatre générations à Baye, entre Sézanne et Epernay (Marne). Ma démarche lui a plu et il m'a fait confiance. »

    Il a ensuite fallu obtenir l'autorisation du Comité Interprofessionnel du vin de Champagne. « Ça a été un dur labeur, car la sélection est très rude », assure le trentenaire. En 2015, il reprend ses études en école de commerce pour « affiner sa stratégie ». Et en 2016, il est lauréat du concours « Réussir en banlieue 2016 » de la chambre de commerce et d'industrie de l'Essonne, ce qui va l'aider à se lancer.

    Tarif : de 25 € à 38 € la bouteille. Retrouvez le champagne Dian Diallo, brut, cuvée réserve « sec », un rosé et un brut prestige blanc de blanc sur www.dian-diallo.com.

    Marie-Inès Romelle, originaire de la Grande-Borne, a vendu plus de 8 000 bouteilles en un an et demi