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Donald Trump relance la « guerre des toilettes »

L’administration américaine a annoncé, mercredi, qu’elle mettait fin à un dispositif fédéral de protection des droits étudiants transgenres.

Par  (Washington, correspondant)

Publié le 23 février 2017 à 05h07, modifié le 23 février 2017 à 08h29

Temps de Lecture 2 min.

Des toilettes tous genres, à l’université d’Irvine, en Californie.

Donald Trump a donné une nouvelle fois des gages à son aile droite conservatrice. Les départements de la justice et de l’éducation ont publié, mercredi 22 février, un communiqué indiquant qu’ils ne suivraient plus les recommandations de l’administration précédente d’appliquer le principe de non-discrimination dans l’enseignement prévu par la loi, afin de permettre aux personnes transgenres d’accéder aux toilettes du sexe auquel ils ou elles s’identifient et non à celui de leur naissance. Une décision vivement critiquée par la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres).

Selon la presse américaine, cette décision a donné lieu à une épreuve de force entre la secrétaire à l’éducation, Betsy DeVos, qui n’était pas favorable à un retour en arrière, et l’attorney general (procureur) des Etats-Unis, Jeff Sessions, opposé de longue date à une extension des droits des homosexuels et des transgenres. Proche de M. Trump, ce dernier aurait fini par imposer son point de vue, même si la Maison Blanche a nié tout contentieux. Dans un communiqué, Mme DeVos a assuré que « le département des droits civiques du ministère s’engageait à enquêter sur toute plainte de discrimination ou de harcèlement contre ceux qui sont le plus vulnérables dans nos écoles ».

Crispation

Cette guerre des toilettes avait éclaté il y a tout juste un an, lorsque le gouverneur républicain de Caroline du Nord, Pat McCrory, avait promulgué un texte adopté en urgence qui obligeait les usagers à utiliser les toilettes correspondant à leur sexe de naissance. Les parlementaires de cet Etat contrôlé par le Parti républicain avaient alors bloqué un décret adopté par la municipalité de Charlotte qui permettait aux transgenres d’utiliser les sanitaires de leur choix.

Cette décision avait été vivement dénoncée par des artistes. Bruce Springsteen, Bryan Adams, Cyndi Lauper ou encore Le Cirque du Soleil avaient annulé des représentations en représailles. Des entreprises leur avaient emboîté le pas, dont PayPal et Deutsche Bank, qui avaient décidé de geler des centaines d’emplois. Cette controverse a expliqué en grande partie la défaite de M. McCrory, en novembre 2016, alors qu’il visait un nouveau mandat.

Les Etats seuls juges

Après la défaite enregistrée en juin 2015 par les conservateurs sur la question du mariage entre personnes du même sexe, l’usage des toilettes est devenu une nouvelle ligne de front. Un sujet de crispation entretenu par les fantasmes, à commencer par celui selon lequel des prédateurs sexuels pourraient profiter de l’ouverture des toilettes pour femmes pour agresser des usagères. Le président Barack Obama était entré dans la bataille en mai 2016. Les département de la justice et de l’éducation avaient en effet rendu publique une directive donnant satisfaction aux transgenres.

Pendant la campagne, M. Trump avait pourtant déclaré à de nombreuses reprises qu’il entendait défendre les droits de la communauté LGBT, exprimant un volontarisme peu courant dans les rangs républicains. Il avait cependant prôné de laisser aux Etats la liberté de statuer en matière de mariage entre personnes du même sexe. Il a adopté le même point de vue à propos de l’accès aux toilettes pour les transgenres. Or une nette majorité des Etats américains est contrôlée par les républicains, qui ne font pas mystère de leurs intentions.

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