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Obama souhaite plus de liberté politique en Éthiopie

Le président Obama lors d'une conférence de presse conjointe avec le premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn

Le président Obama lors d'une conférence de presse conjointe avec le premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn

Photo : AP/Evan Vucci

Reuters

Barack Obama a rencontré lundi les dirigeants éthiopiens pour leur dire qu'une plus grande liberté politique renforcerait leur pays, tout en saluant les progrès réalisés sur le plan économique.

Le président américain s'est exprimé après s'être entretenu avec le premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn. Il s'agit de la première visite d'un président des États-Unis dans ce pays de la Corne de l'Afrique, en forte croissance économique, mais souvent critiqué pour son bilan en matière de droits de l'homme.

Barack Obama a délivré un message similaire au Kenya ce week-end, où il a appelé les Kényans à se battre pour la démocratie, les droits des femmes et des homosexuels, et contre le tribalisme et la corruption. 

L'opposition éthiopienne n'est pas représentée au Parlement. Des blogueurs et des journalistes sont en prison. Le gouvernement éthiopien dit qu'ils ont commis des crimes.

« Le parti au pouvoir a suffisamment d'envergure et de popularité et, en conséquence, pour faire en sorte d'ouvrir un espace supplémentaire pour des voix du journalisme, des médias ou de l'opposition renforcera, plutôt que gênera, le programme mis en avant par le premier ministre et le parti au pouvoir », a déclaré Barack Obama lors d'une conférence de presse.

Hailemariam Desalegn, qui s'exprimait lors de la même conférence, a fait valoir que son pays était une « jeune démocratie » qui devait faire plus et estimé que ses divergences avec les États-Unis n'étaient que « mineures » et portaient sur la rapidité du processus.

« Dîner avec les dictateurs »

Les propos très prudents du président américain, soulignant les progrès économiques du pays malgré le manque de liberté politique, ont suscité des critiques de l'opposition.

« Les Américains connaissent la situation, mais ils regardent prudemment ailleurs », a déclaré Merara Gudina, vice-président du la coalition d'opposition Medrek. « Ils ont choisi à la place de boire du vin et de dîner avec des dictateurs ».

Maya Foa, du groupe de défense des droits de l'homme Reprieve, n'a pas apprécié les propos de Barack Obama sur « un gouvernement démocratiquement élu ». « C'est tristement déplacé », a-t-elle dit.

Le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien, au pouvoir depuis un quart de siècle, a réussi à transformer le pays, dévasté par la famine dans les années 1980, en lui assurant une croissance vigoureuse qui s'appuie largement sur l'investissement public.

Malgré une croissance attendue à 10 % cette année, l'Éthiopie n'en reste pas moins l'un des pays les plus pauvres d'Afrique en termes de PIB par habitant et l'opposition.

Obama a salué les progrès de l'Éthiopie en matière de développement, qui ont permis à « des millions de personnes » de sortir de la pauvreté ces 15 dernières années. Le pays compte 96 millions d'habitants.

Le grand sujet de la visite du président américain en Afrique est l'économie, sur un continent dont la Chine est devenue en 2009 le premier partenaire commercial aux dépens des États-Unis.

Samedi au Kenya, Barack Obama s'est adressé à des chefs d'entreprise africains, les appelant à contribuer à combattre les idéologies violentes et extrémistes et à promouvoir la croissance.

Accroître la pression sur le Soudan du Sud 

La Chine investit beaucoup en Éthiopie, finançant de nouvelles routes, voies de chemin de fer ou barrages avec l'ambition d'industrialiser un pays reposant jusqu'ici largement sur le secteur agricole. Une entreprise chinoise a notamment construit la nouvelle ligne de métro d'Addis-Abeba.

Sur le plan géopolitique, l'Éthiopie contribue comme le Kenya à la lutte contre le groupe radical islamiste Al-Shabab en Somalie. Dans un communiqué diffusé lundi, la Maison-Blanche a rappelé l'engagement des États-Unis à « aider les pays africains à accroître leur capacité à faire face aux menaces immédiates représentées par les organisations terroristes ».

Obama a discuté d'un renforcement de la coopération en matière de sécurité avec l'Éthiopie et salué le rôle de ses troupes au sein de l'Amisom, la mission de l'Union africaine en Somalie.

Barack Obama s'est également entretenu lundi avec plusieurs dirigeants africains de la situation au Soudan du Sud, déchiré depuis plusieurs années par une sanglante guerre civile. Les discussions de paix entre les parties en conflit au Soudan du Sud se tiennent habituellement en Éthiopie.

Selon un responsable américain, des sanctions pourraient être instaurées si les deux parties en conflit, les partisans du président Salva Kiir et ceux du dirigeant rebelle Riek Machar, ne parviennent pas à conclure un accord de paix d'ici au 17 août.

« Si je ne vois pas d'avancée d'ici le 17, alors nous devrons voir quels autres outils nous avons pour accroître la pression sur les parties », a déclaré le chef de la Maison-Blanche.

Les combats au Soudan du Sud ont déjà tué des milliers de personnes et provoqué le déplacement de plus de 2,2 millions de réfugiés. Environ 40 % de la population dépend de l'aide humanitaire, en majorité fournie par les États-Unis.

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