WEBComment limiter le partage des données de WhatsApp vers Facebook

Comment limiter le partage des données de WhatsApp vers Facebook

WEBL'app de messagerie met à jour ses conditions d'utilisations en douce...
Les apps WhatsApp et Facebook sur un smartphone.
Les apps WhatsApp et Facebook sur un smartphone. - P.SISON/AP/SIPA
Philippe Berry

Philippe Berry

«Nous ne vendrons jamais vos informations personnelles à quiconque. Juré. Fin de l’histoire. » Ah, la naïveté de Jan Koum. En 2014, le cofondateur de WhatsApp promettait que le rachat de Facebook ne changerait rien et que le respect de la vie privée resterait la pierre angulaire de la philosophie de l’app de messagerie. Mais jeudi, tout a changé avec la mise à jour des conditions d’utilisation. Désormais, le numéro de téléphone de l’utilisateur et le graphe social de ses contacts vont être partagés avec Facebook, notamment pour permettre au réseau social d’améliorer ses publicités ciblées et sa suggestion d’amis. Heureusement, il est possible de limiter la casse. Voici comment faire :

1. Ne pas cliquer sur « J’accepte » mais sur « Lire davantage »

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Comme souvent avec Facebook, le changement est imposé en douce à l’utilisateur. Lors de la mise à jour à la dernière version de WhatsApp, qui est en train d'être progressivement déroulée, un message « Nous mettons à jour nos conditions d’utilisation » s’affiche, avec un gros bouton « J’accepte ». Ne pas cliquer dessus mais à la place choisir « Lire davantage ».

2.Décocher « Partager les informations de mon compte »

Tout en bas, le bouton est sélectionné par défaut, il faut le décocher.

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3.Trop tard ? Pas de panique, il existe une autre option jusqu’au 25 septembre

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Il suffit d’aller dans Paramètres > Mon compte, puis de décocher « Partager les infos ». Attention, vous n’avez que jusqu’au 25 septembre. Après, il sera trop tard. Si vous ne voyez pas cette option, c'est simplement que la mise à jour n'a pas eu lieu.

Un partage limité mais pas bloqué

Là encore, WhatsApp/Facebook jouent sur les mots. Même en cliquant « Ne pas partager » mes infos, ces dernières, y compris le numéro de téléphone, seront quand même fournies à Facebook. Simplement, Mark Zuckerberg ne pourra pas les utiliser pour la publicité ciblée ou vous suggérez votre dernière dernière date Tinder comme ami. WhatsApp reste vague sur une utilisation pour « améliorer l’infrastructure, sécuriser les systèmes et combattre le spam », notamment.

Le feuilleton ne fait sans doute que commencer. De nombreux utilisateurs dénoncent une trahison, et les autorités britanniques se penchent déjà sur la question. Aux Etats-Unis, cela ne devrait pas tarder non plus. En 2014, l’autorité américaine de la concurrence, la FTC, avait donné son feu vert au rachat avec une condition claire : « Facebook devra obtenir l’accord des consommateurs avant de partager leurs informations [de WhatsApp] au-delà des réglages existants. »

Le temps de monétiser WhatsApp est venu

Mark Zuckerberg n’a pas fait un chèque de près de 20 milliards de dollars pour rien. Alors que WhatsApp a passé le cap du milliard d’utilisateurs, il faut bien rentabiliser l’app. Zuckerberg a choisi de supprimer l’abonnement annuel de 1 euro, qui avait été testé dans plusieurs pays, et la tentation de monétiser les données est grande. Et les changements ne s’arrêtent pas là. La messagerie veut également permettre aux entreprises d’envoyer des messages aux utilisateurs, sans doute sur le modèle des « chatbots » déjà lancés sur Facebook Messenger.

Pour certains, la solution est simple : il suffit d’abandonner WhatsApp et de passer à Telegram ou à Signal. Mais une migration est loin d’être aussi simple que pour un logiciel mail. En 2015, David Markus, le patron de Facebook Messenger, estimait qu’il fallait avoir au moins la moitié de ses amis sur un logiciel de messagerie pour qu’il soit véritablement utile. En étant propriétaire des deux seuls apps qui comptent plus d’un milliard d’utilisateurs actifs dans le monde, Mark Zuckerberg est en position de force. Et il le sait bien.

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