Des policiers perquisitionnent dans une maison de Fallowfield, après l'attentat meurtrier au Manchester Arena, le 24 mai 2017 à Manchester.

Des policiers britanniques perquisitionnent dans une maison de Fallowfield, après l'attentat meurtrier au Manchester Arena, le 24 mai 2017 à Manchester.

afp.com/Oli SCARFF

Le père et le frère du kamikaze arrêtés en Libye, huit personnes en garde à vue à Manchester: l'enquête sur l'attentat de Manchester s'est accélérée ce mercredi. Des détails ont également émergé sur l'engin utilisé par le tueur.

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"Compte tenu de la menace", la Première ministre Theresa May a décidé mercredi d'écourter son déplacement au G7 de Taormina (Italie) d'où elle rentrera dès vendredi soir au lieu de samedi.

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Après l'interpellation d'Hachem, frère de Salman Abedi, au domicile familial à Tripoli, son père "Ramadan Abedi vient d'être arrêté lui aussi", a indiqué un porte-parole d'une unité des services de sécurité libyens. Le frère, selon cette source, "était au courant du projet d'attentat" perpétré lundi à Manchester (nord-ouest de l'Angleterre) où Salman Abedi, un Britannique d'origine libyenne de 22 ans, s'est fait exploser à la sortie d'un concert, tuant 22 personnes dont plusieurs enfants et faisant 64 blessés.

En Libye quatre jours avant l'attentat?

Des images publiées par le New York Times montrent un détonateur que le kamikaze aurait tenu dans sa main gauche, des boulons et des billes d'acier jonchant le sol, ainsi que des fragments d'un sac à dos bleu déchiqueté ayant pu contenir les explosifs. Un proche de la famille résidant à Manchester a déclaré, sous couvert de l'anonymat, que Salman Abedi s'était rendu en Libye peu avant l'attentat et avait regagné la Grande-Bretagne quatre jours avant.

La tension restait palpable dans les rues du Royaume-Uni où l'état d'alerte terroriste a été renforcé au niveau "critique", signifiant un risque d'attentat imminent. Près d'un millier de soldats ont été déployés sur des lieux sensibles dans les grandes villes pour soulager les forces de police.

Coups de filet près de Manchester

La police a arrêté, dans la grande banlieue de Manchester, un cinquième suspect dans le cadre de l'enquête. Plus tard en fin de soirée, la police de Manchester a annoncé deux nouvelles arrestations: celle d'une femme, dans un quartier nord de la ville, qui a été libérée ce jeudi matin, puis celle d'un homme, à l'issue d'une perquisition menée pour la première fois en dehors de Manchester.

Ce jeudi matin, la police britannique a annoncé avoir procédé à deux nouvelles arrestations près de Manchester. Des interpellations qui portent à huit le nombre d'hommes actuellement en garde à vue dans le cadre des investigations. Le chef de la police de la ville, Ian Hopkins, a dit que l'enquête portait "clairement" sur un réseau autour du kamikaze, né à Manchester de parents libyens ayant fui le régime de Mouammar Kadhafi.

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L'attentat revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) était "plus élaboré" que d'autres et "il semble probable" que l'assaillant n'a "pas agi seul", avait expliqué la ministre de l'Intérieur Amber Rudd. Quatre personnes avaient été arrêtées auparavant dans le sud de Manchester. Parmi elles, un homme de 23 ans et un certain "Adel", d'origine libyenne et âgé de 44 ans.

Une ceinture fabriquée par un autre

Le kamikaze est "sans doute" passé par la Syrie, a avancé le ministre français de l'Intérieur, Gérard Collomb, décrivant un homme qui "tout d'un coup, après un voyage en Libye puis sans doute en Syrie, se radicalise et décide de commettre cet attentat".

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La BBC a affirmé que le jeune homme aurait servi de "mule" en se faisant exploser avec une bombe fabriquée par quelqu'un d'autre. Interrogée à ce sujet, la police de Manchester n'a fait aucun commentaire.

Devant la mosquée de Didsbury, fréquentée par le kamikaze, un responsable, Fawzi Haffar, a affirmé que "cet acte lâche" n'avait "pas sa place dans (sa) religion", et appelé "quiconque ayant des informations à contacter sans délai la police".

Les morts ont été identifiés

L'attentat commis à l'issue d'un concert de la chanteuse pop américaine Ariana Grande a été revendiqué mardi par l'EI, qui a menacé de perpétrer d'autres attaques. Le bilan pourrait s'aggraver: une vingtaine des 64 blessés hospitalisés -parmi lesquels douze ont moins de 16 ans- restaient en soins intensifs mercredi. Les morts ont été identifiés et leurs proches prévenus, a indiqué la police, précisant qu'un officier de police se trouvait parmi eux. Dans cette liste macabre figure Saffie Rose Roussos, huit ans, plus jeune victime connue.

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En hommage aux victimes, une minute de silence sera observée dans tout le pays jeudi. Une minute de silence a également été respectée avant la finale de l'Europa League. Le club de l'Ajax Amsterdam affronte Manchester United, ce mercredi soir à Stockholm.

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