Stationnement à Paris : cette fois, il va falloir payer !

  Verbalisation Paris Police
Verbalisation Paris Police Eric Le Mitouard

    La fin de l'impunité? Les (très nombreux) automobilistes qui misent sur la faiblesse des contrôles pour stationnersans payer dans les rues de la capitale risquent en tout cas de devoir bientôt changer de stratégie. Comme nous l'indiquions en août dernier, la mairie de Paris s'apprête en effet à « privatiser » le contrôle et la verbalisation du stationnement rotatif payant sur les 140 000 places disponibles dans la capitale. Anne Hidalgo, maire (PS) de Paris, l'a confirmé ce week-end dans une interview au Journal du Dimanche.

    Objectif affiché de cette réforme : faire remonter le « taux de respect » du stationnement payant qui plafonne pour l'instant piteusement à 10 % à Paris… alors qu'il frôle les 40 % au niveau national. Malgré la multiplication des moyens de paiement — cartes prépayées, cartes bancaires et depuis un an règlement par smartphone — plus de 9 automobilistes sur 10 se dispensent de passer par la case horodateur. Cette fraude massive représenterait un manque à gagner de 300 M€ pour la Ville. « Le coût de fonctionnement annuel de toutes les crèches de Paris », rappelle Anne Hidalgo.

    Le contrôle du stationnement sera confié à des « prestataires extérieurs »

    Pour l'instant, les mauvais payeurs sont verbalisables par les ASP (Agents de surveillance de Paris). Ces 1 600 fonctionnaires, salariés par la mairie mais mis à la disposition de la préfecture de police, sont « en théorie » chargés avant tout du contrôle des tickets sur les pare-brise. « Avec le temps, la préfecture de police a eu tendance à les utiliser en renfort sur d'autres missions. Du coup, les effectifs ne sont pas suffisants pour tout contrôler », reconnaît un syndicaliste de la préfecture de police.

    La réforme du statut de Paris, très prochainement examinée au Parlement, va permettre à la mairie de réintégrer ces ASP dans le giron municipal. Ils viendront grossir les rangs de la nouvelle brigade anti-incivilités de la mairie. Et seront du même coup déchargés du contrôle du stationnement payant qui sera confié à des « prestataires extérieurs ». Pour plus d'efficacité ? Choisies sur appels d'offres l'an prochain, les 3 entreprises qui se partageront le marché de la verbalisation à Paris (à partir de janvier 2018) seront évidemment soumises à une obligation de moyens… et de résultats. Nathalie Kosciusko-Morizet, chef de file de la droite parisienne, s'est dite, ce dimanche, favorable à cette initiative.

    « Le prestataire, qui devra assurer un nombre donné de contrôles, aura pour objectif de faire remonter autant que possible le taux de respect », résume la mairie. Traduction : miser sur l'absence de verbalisation va devenir de plus en plus risqué. D'autant plus que le montant peu dissuasif des PV (17 € soit 4 h 15 de stationnement dans le centre) pourrait lui aussi être relevé en 2018. Seule « bonne » nouvelle pour les mauvais payeurs : les tarifs du stationnement (massivement augmentés en 2015) ne changeront pas.

    Les mises en fourrière déjà confiées au privé