Vincent Lambert: Hollande souhaite "une solution humaine et digne"

AFP

Photo de Vincent Lambert prise le 3 juin 2015 dans sa chambre d'hôpital à Reims, fournie par sa famille
Photo de Vincent Lambert prise le 3 juin 2015 dans sa chambre d'hôpital à Reims, fournie par sa famille © COURTESY OF THE FAMILY/AFP/Archives

Temps de lecture : 3 min

François Hollande a demandé jeudi qu'une "solution humaine et digne" soit trouvée au sort de Vincent Lambert, patient plongé dans un état végétatif depuis 2008, dans un entretien à France Bleu Champagne-Ardennes.

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"Nous devons maintenant trouver une solution humaine et digne dans le cadre de l'application de la loi", a estimé François Hollande, répondant indirectement au courrier que lui avait adressé François Lambert, le neveu de Vincent Lambert.

Celui-ci lui avait demandé qu'il intervienne pour que le CHU de Reims, où son oncle est hospitalisé, reprenne une procédure d'arrêt des soins, "pour que la légalité ne soit pas que théorique".

"Rien ne bougera au CHU sans qu'une décision politique courageuse ne soit prise", avait écrit François Lambert dans sa lettre datée du 10 janvier.

"Nous devons trouver les formes pour que cette loi soit appliquée (...) Ce ne peut pas être le président de la République qui en décide : c'est l'équipe médicale, c'est avec la famille", a répondu Hollande, conscient "des différends qui existent dans cette famille", tout en affirmant : "Cela ne peut pas être le président de la République qui en décide".

Dans un communiqué publié jeudi soir, réagissant à la position de M. Hollande, François Lambert a fait part de ses "impressions (...) contradictoires, car ses propos peuvent me faire espérer, tout comme ils peuvent rassurer les parents de Vincent dans leur impression que rien ne se passera".

La famille de Vincent Lambert se déchire en effet autour du sort de ce patient victime d'un accident de la circulation. Ses parents sont contre l'arrêt des soins, tandis que son épouse et son neveu y sont plutôt favorables.

Le CHU de Reims avait lancé puis stoppé deux procédures d'arrêt des traitements, en 2013, puis en 2015. Mais l'équipe médicale avait décidé de suspendre ce processus le 23 juillet 2015, estimant que les conditions de "sérénité" requises n'étaient pas suffisantes.

Le 16 juin 2016, François Lambert, avait toutefois obtenu de la cour administrative d'appel de Nancy qu'elle ordonne au CHU de reprendre les consultations d'experts pouvant mener à un arrêt des soins. Il avait ensuite saisi en octobre le juge administratif pour enjoindre, sous peine d'astreinte, au CHU de Reims de reprendre la procédure sur un éventuel arrêt des soins du patient conformément aux décisions de la CEDH et du Conseil d'Etat, qui s'étaient déjà prononcés favorablement.

"Dans tout État de droit, les décisions de justice contiennent des formules exécutoires, faisant appel aux bras armés de la justice (...) Mon courrier n'était rien d'autre qu'une demande de faire appliquer les décisions de justice. Il a les moyens de le faire, directement et par l'intermédiaire de sa ministre de la Santé", insiste M. Lambert dans sa réaction.

Les parents de Vincent Lambert ont porté plainte fin décembre contre le CHU de Reims pour "délaissement de personne hors d'état de se protéger".

"J'attends donc ses propositions (de M. Hollande, ndlr) (...) pour obtenir le meilleur climat possible, imaginé avec pragmatisme et sans idéalisme. De mon point de vue, et du point de vue des juges qui se sont prononcés, l'apaisement n'est malheureusement pas une option", conclut le neveu de Vincent Lambert.

19/01/2017 21 :55 :00 -  Reims (AFP) -  © 2017 AFP