Seine-et-marne : prison ferme pour apologie du terrorisme

Le prévenu, condamné à quatre mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Meaux, a échappé au mandat de dépôt, en raison de son casier judiciaire vierge.

    « Dans le contexte actuel, c'est grave ce qu'on vous reproche. De quoi vous souvenez-vous ? », s'agaçait le juge Olivier Protard, mercredi, en regardant le prévenu, qui n'en menait pas large dans le box du tribunal correctionnel de Meaux. Le magistrat, très pédagogue, a pris tout son temps pour expliquer au jeune homme âgé de 24 ans l'infraction pour laquelle il comparaissait : apologie publique d'un acte de terrorisme.

    C'est dans la nuit de samedi à dimanche que le prévenu avait été interpellé sur le parking de la discothèque Le Baladin, située rue Jean-Serva, à Mareuil-lès-Meaux. Les vigiles du club lui avaient refusé l'entrée car il était ivre.

    Une patrouille de police du commissariat de Meaux, arrivée sur place, s'était retrouvée face à un jeune homme énervé, vociférant qu'il voulait écraser tout le monde sur le parking. Constatant que le client refoulé avait beaucoup bu, les fonctionnaires avaient décidé de ne pas relever.

    « Les policiers ont eu du recul et ont vu qu'il était ivre. Mais les choses ne se sont pas arrêtées là, il a continué. La question est : jusqu'où faut-il excuser les personnes alcoolisées ? Les policiers ne peuvent pas humainement rester indifférents à certains propos », a plaidé Me Fabienne Fernandès, l'avocate de trois policiers, qui se sont portés parties civiles.

    Il avait mimé le geste de tuer une policière

    Et pour cause : le prévenu a poursuivi ses menaces, en faisant allusion à l'attentat des Champs-Élysées (dans laquelle un policier a été assassiné), allant jusqu'à mimer le geste de tuer une policière avec une arme. « C'est grave, je suis désolé, quand je me suis réveillé en garde à vue j'ai pleuré, je n'ai pas pu dire des choses comme ça », ne cessait de répéter le jeune homme.

    Les juges l'ont condamné à quatre mois de prison ferme, sans mandat de dépôt, eu égard à son casier judiciaire vierge, pour apologie du terrorisme et menace de mort. Le parquet de Meaux avait requis six mois, insistant sur l'objectif d'une telle apologie : faire régner la terreur.

    Pour l'avocat de la défense Me Henri Gerphagnon, l'infraction commise par son client correspondait à des menaces de mort. Raison pour laquelle il plaidait la relaxe pour l'apologie. « Il n'y a aucun engagement de sa part. Ce sont les paroles malheureuses d'un ivrogne ».