Deux intersyndicales mèneront la grève des praticiens hospitaliers le 26 septembre. Une autre est déjà prévue pour le 12 octobre. Photo d'illustration

Deux intersyndicales mèneront la grève des praticiens hospitaliers le 26 septembre. Une autre est déjà prévue pour le 12 octobre. Photo d'illustration

afp.com/PHILIPPE HUGUEN

Le secteur hospitalier s'apprête à traverser une zone de turbulences. Répondant à l'appel lancé initialement le 5 septembre par le syndicat d'anesthésistes SNPHAR-E, deux mouvements intersyndicaux de praticiens hospitaliers (PH), Avenir Hospitalier et la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH), battront le pavé ce lundi pour dénoncer la pénurie qui frappe les hôpitaux de France. Les PH interrompront leur travail toute la journée, ainsi que les tous les soirs et toutes les nuits de la semaine.

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Dès le 8 septembre, Avenir hospitalier était montée au créneau, appelant à "soutenir massivement le mouvement de grève totale du 26 septembre avec tous les praticiens hospitaliers". L'intersyndicale observe que le pacte de confiance initié à l'hôpital par la ministre de la Santé Marisol Touraine n'a "rien apporté quatre ans plus tard" -comprendre: depuis l'élection de François Hollande- et fustige les "promesses non tenues". Dans le collimateur des praticiens: le manque d'attractivité du secteur hospitalier pour les médecins, de plus en plus nombreux à s'orienter vers le privé.

Des conditions de travail précaires

Dans son appel, le président d'Avenir hospitalier, Max-André Doppia, estime qu'environ "80% des anesthésistes-réanimateurs et entre 30 et 40% des praticiens d'autres spécialités" participeront au mouvement. S'agissant de la perturbation des services concernés par cette grève, certaines "opérations programmées seront reportées", mais la continuité de l'accès aux soins sera assurée en fonction des besoins, explique Max-André Doppia.

Début septembre, l'intersyndicale s'était alarmée des conditions de travail de plus en plus précaires des praticiens hospitaliers. "À l'heure où près de 30% des postes de praticiens hospitaliers sont vacants, ce chiffre et nos conditions de travail s'aggravent chaque année", a-t-elle confié. Dans le collimateur d'Avenir hospitalier, le temps de travail hebdomadaire plafonné à 48 heures mais allègrement dépassé, et qui s'approcherait "plutôt des 60 heures" selon Max-André Doppia.

Un plan Touraine qui tarde à être mis en oeuvre

En novembre 2015, la ministre de la Santé Marisol Touraine avait présenté un plan d'action de 250 millions d'euros, à l'horizon 2019, destiné à pallier la fuite des médecins vers les cabinets privés. Un plan ambitieux, censé faire face à la vague massive (30% des praticiens hospitaliers) de départs à la retraite prévus d'ici à 2020. Mais ses effets concrets, d'après les syndicats, tardent à se faire ressentir. Le ministère, de son côté, assure que "le calendrier sera respecté" et que "les modalités de mise en oeuvre (du plan) seront présentés dans les prochains jours".

Une autre grève, à l'appel cette fois des cinq intersyndicales de PH, est d'ores et déjà prévue le 12 octobre. Vendredi dernier, en présentant le projet de budget de la sécurité sociale pour 2017, Marisol Touraine a salué "les efforts des professionnels de santé" qui ont permis de réduire le déficit de la sécurité sociale. Cela n'empêchera malheureusement pas les hôpitaux de devoir s'acquitter d'efforts de réductions de dépenses supplémentaires l'an prochain, à hauteur de 845 millions d'euros.

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