Marc Trévidic : Adel K. "voulait partir à tout prix"

L'ancien juge antiterroriste revient sur le profil d'Adel K., un des deux terroristes ayant attaqué l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray mardi 26 juillet.

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Le juge antiterroriste revient sur le profil d'Adel K., un des deux terroristes ayant attaqué mardi 26 juillet l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray.
Le juge antiterroriste revient sur le profil d'Adel K., un des deux terroristes ayant attaqué mardi 26 juillet l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray. © AFP

Temps de lecture : 2 min

Au lendemain de l'attaque terroriste à Saint-Étienne du-Rouvray, le profil d'Adel K. soulève de nombreuses questions. Marc Trévidic, actuel vice-président du tribunal de grande instance de Lille, a été pendant dix ans juge d'instruction au pôle antiterroriste de Paris. Il revient dans L'Express sur la personnalité du terroriste.

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"Adel K. , c'est moi qui l'ai mis en examen"

Adel K. tente à deux reprises de rejoindre la Syrie, en 2015. "La première fois qu'il a tenté de rejoindre la Syrie, il était encore mineur. La seconde, il était tout juste majeur et j'ai dû émettre un mandat d'arrêt international pour qu'il soit expulsé de Turquie." Pour l'ancien juge d'instruction, Adel K. était totalement déterminé à retenter sa chance. "Son cas est typique de l'individu qui veut partir à tout prix, mais que la justice arrive à retenir. Alors, il se venge en faisant le djihad en France", dit-il. "J'ai rapidement compris qu'il n'y avait pas de discussion possible."

Sur la question de la remise en liberté sous surveillance électronique d'Adel K., le juge médiatique, qui a quitté le pôle antiterroriste en septembre 2015, se défend de toute implication. "Ce n'était plus de mon ressort." Pour lui, Adel K. a certainement été libéré au vu de "sa jeunesse et des garanties fournies" après 10 mois de détention provisoire. Il pointe le fait que l'emprisonnement se fasse à l'aune du "danger qu'ils représentent et non pour ce qu'ils ont réellement fait" et rappelle qu'Adel K. n'a jamais réussi à atteindre la Syrie et qu'il n'était pas en contact avec l'EI sur zone. Sur la question de la détention provisoire, Marc Trévidic explique que les profils auxquels ils sont confrontés sont "atypiques" et qu'un contrôle judiciaire classique ne peut donc pas fonctionner. Il confie que tout l'enjeu est de trouver une solution pour que les individus ne soient plus dangereux à leur sortie de prison.


Notre dossier : Saint-Étienne-du-Rouvray : un nouveau pas dans l'horreur

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Commentaires (11)

  • Anderssen

    En fait OUI qu'ils partent et... Y restent... Ce qui risque de leur arriver d'ailleurs car certains y meurent sur place ; qu'ils soient en tout cas interdits de retour !

  • NLR

    Lisez ce livre de Marc Trevidic. Bien que ce soit un livre de fiction, ce spécialiste du salafisme nous fait comprendre comment se passent les choses dans la tête de ces jeunes gens fragiles psychologiquement, "convertis" petit à petit par la propagande de l'EI.
    Ce juge a, à nouveau et plus que jamais, toute sa place au pôle antiterroriste de Paris. Il ne pouvait y travailler que pendant dix années, mais quand les circonstances l'exigent il faut faire des exceptions !

  • guy bernard

    Bonjour
    ce que vous appelez bobos (bourgeois bohèmes, cœur à gauche et portefeuille à droite) se déclinent en nababs (lorsqu'ils ont de l'argent à placer) et probos (prolétaires bohèmes) lorsqu'ils n'ont pas un sou, avec les mêmes comportements.
    notre problématique est différente et a pour base non pas des sociotypes, mais le fonctionnement de l’État qui arrive au bout de sa capacité d'intervention dans son modèle.