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Syrie : l'attentat à Homs menace la reprise des pourparlers de paix

Photo : Reuters / Ammar Abdullah

Reuters

Le gouvernement syrien et l'opposition ont mis en garde samedi contre les conséquences sur les négociations de paix, renouées il y a deux jours, des attentats commis dans la matinée à Homs et des raids aériens de représailles.

Les représentants des deux parties se sont assis jeudi à Genève autour de la même table pour la première fois depuis 10 mois, lors d'une cérémonie organisée pour la reprise des discussions, mais n'ont pas eu de contacts directs. L'émissaire de l'ONU, Staffan de Mistura, cherche à obtenir un accord sur les modalités de telles discussions.

Les attentats commis samedi à Homs, dans l'ouest de la Syrie, ont fait 42 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Parmi les victimes figure le général Hassan Daaboul, chef de la sécurité militaire de Homs, tué avec 29 autres personnes dans une caserne. Les 12 autres décès ont eu lieu dans une antenne de la Sécurité d'État.

Les attentats, qui avaient été précédés de fusillades dès l'aube, n'ont pas été explicitement revendiqués, mais l'alliance rebelle Tahrir al-Cham, créée en janvier et hostile aux processus de paix, s'en est félicitée. « Cinq kamikazes ont attaqué deux sections de la Sécurité d'État et de la sécurité militaire à Homs. [...] Dieu soit loué », dit-elle sur le réseau Telegram.

Après l’attentat, l'aviation syrienne a bombardé le dernier quartier de la ville qui est aux mains des insurgés, où 50 blessés ont été dénombrés, selon l'OSDH. D'autres raids aériens ont fait six morts à Douma, dans la banlieue est de Damas, et quatre à Hama, ajoute l'ONG.

Tahrir al-Cham réunit plusieurs groupes djihadistes, dont le Front Fateh al-Cham, ex-Front al-Nosra, qui dit avoir rompu en juillet avec Al-Qaïda. Depuis sa création, l'alliance, dont le nom signifie Libération du Levant, affronte d'autres groupes insurgés, dont l'Armée syrienne libre (ASL) et ceux qui se réclament du groupe armé État islamique.

Options opérationnelles

Le ministère syrien des Affaires étrangères a adressé une lettre aux Nations unies pour demander une condamnation explicite des « actes terroristes » commis à Homs. Selon Bachar Djaafari, ambassadeur de Syrie à l'ONU, ses auteurs cherchent à faire dérailler le processus de paix et leurs actes « ne passeront pas inaperçus ».

Basma Kodmani, membre du Haut comité des négociations mis sur pied par l'opposition pour le processus de Genève, a quant à elle assuré que les groupes favorables au dialogue observaient scrupuleusement la trêve qui a permis la reprise des discussions, mais a douté de l'engagement de Damas.

« Le cessez-le-feu est de fait violé aujourd'hui de la plus horrible des manières. [...] Le recours au napalm hier et les bombardements aériens intensifs d'aujourd'hui à Waer, dans la banlieue de Homs, nous donnent des signes très négatifs des intentions du régime », a-t-elle déploré.

« Si rien ne se produit à Genève, je crains que le cessez-le-feu s'effondre aussi pour l'opposition », a averti la négociatrice, invitant la Russie à faire pression sur Damas pour le respect de la trêve et l'ouverture de discussions directes en Suisse.

« Cela démarre très lentement. Nous aimerions que les choses aillent assez vite. [...] Nous avons des options opérationnelles concrètes et nous pensons que des négociations directes doivent avoir lieu », a-t-elle souligné, évoquant les propositions que l'émissaire de l'ONU a selon elle remises vendredi aux deux parties et qui doivent être validées d'ici deux à trois jours.

D'autres discussions sur les modalités de ces négociations directes devaient avoir lieu samedi, mais elles semblent hypothétiques à brève échéance.

« Chaque fois que nous avons des discussions [...], quelqu'un essaie de les saboter. Je m'attends à ce genre de chose », a déploré Staffan de Mistura, s'adressant à la presse avant une rencontre avec la délégation gouvernementale.

Mettre les deux parties « dans la même pièce est symbolique, mais rien n'en sortira tant que leurs parrains n'auront pas commencé à s'entendre », a quant à lui commenté un diplomate occidental ayant requis l'anonymat.

Syrie : l'engrenage de la guerre 

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