Seine-Saint-Denis : radicalisé en prison, le braqueur était en cavale

Un homme a grièvement blessé un policier mardi matin en Seine-Saint-Denis. Les syndicats interpellent la ministre de la Justice Christiane Taubira.

Source AFP

Un homme armé a braqué une bijouterie puis s'est attaqué à un policier de la BAC. 
Un homme armé a braqué une bijouterie puis s'est attaqué à un policier de la BAC.  © VARELA/20 MINUTES/SIPA, VARELA/20 MINUTES/SIPA

Temps de lecture : 3 min

Un policier était "dans un état désespéré" après avoir été blessé par balle, lundi, lors d'une course-poursuite en Seine-Saint-Denis avec deux braqueurs dont l'un, en cavale et fiché pour radicalisation, a été tué. Le "policier de 36 ans, père de famille, est actuellement hospitalisé avec un pronostic vital engagé", a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui a fait part de "son indignation". Le malfaiteur auteur des tirs contre la police a succombé en début d'après-midi à ses blessures par balle. Âgé de 24 ans, ce jeune homme connu pour une trentaine d'antécédents judiciaires, notamment des vols avec violence et en bande organisée, était en cavale, ont expliqué des sources proches du dossier.

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"Il a bénéficié d'une permission en mai 2015 et n'est pas revenu" à la prison de Réau (Seine-et-Marne), où il était détenu, a confirmé l'administration pénitentiaire. La Chancellerie a souligné qu'il "était recherché depuis lors". Selon l'administration pénitentiaire, une "fiche" le concernant avait été établie lors de son passage de la prison de Fresnes à celle de Réau, en 2014, "mais il ne s'agissait pas d'un signalement pour radicalisation". Pour autant, les investigations sur son évasion ont ensuite bien abouti à un signalement pour radicalisation, a dit une source proche du dossier.

Un aménagement de peine "aberrant"

Des syndicats de policiers ont dénoncé la permission accordée par un juge d'application des peines à cet homme. "Ce qui est aberrant, c'est qu'un individu avec ce profil ait pu bénéficier d'un aménagement de peine et d'une permission sans garantie", a déploré Synergie-officiers. Pour Alliance, la ministre de la Justice Christiane Taubira doit rendre "des comptes" aux policiers, car "cela veut dire qu'on aurait pu éviter que notre collègue se trouve aujourd'hui entre la vie et la mort".

Dans l'après-midi, le ministre de l'Intérieur s'est rendu sur les lieux du braquage, un entrepôt de livraison de bijoux dans une zone commerciale de Saint-Ouen, puis au commissariat de Saint-Denis. "Je suis venu dire aux policiers à la fois l'émotion, la tristesse, la solidarité dans cette épreuve", a rapporté à la presse Bernard Cazeneuve. "Le gouvernement est déterminé à leur donner les moyens (...) d'accomplir leur mission dans les meilleures conditions. Il y a eu trop de moyens rabotés ces dernières années dans la police et la gendarmerie. Trop de postes ont été supprimés." Vers 9 heures, les deux malfaiteurs ont attaqué l'entrepôt avant de prendre la fuite à bord d'un véhicule utilitaire blanc.

Une brutalité inouïe

"Un homme est entré en courant avec un pistolet", a raconté Francesco Santamaria, l'un des directeurs du site. "Il a pris un premier collègue à partie, puis un deuxième dans le sas" où étaient entreposés les bijoux destinés à des supermarchés, et "a chargé un chariot pendant qu'un complice attendait dans la rue". Le tout a duré "moins de cinq minutes". Ils ont agi "avec une détermination, une brutalité qui témoigne de ce dont sont capables les grands délinquants dans nos villes", a jugé Bernard Cazeneuve.

Les malfaiteurs ont été rapidement pris en chasse par des policiers de la Brigade anticriminalité (BAC) de Saint-Denis, avant d'être immobilisés dans la circulation à l'Ile-Saint-Denis, une commune voisine de Saint-Ouen. Le préfet de Seine-Saint-Denis, Philippe Galli, a évoqué "un échange de coups de feu nourris", précisant que "plus d'une dizaine de douilles" avaient été retrouvées.

"L'un des deux braqueurs s'est rendu tandis que l'autre a fait feu à l'arme automatique sur la police", a relaté le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet. Il a touché le policier à la tête. Le malfaiteur qui s'est rendu a été placé en garde à vue. Cet homme, né en 1991, est "très connu des services de police notamment pour des vols à main armée et des violences volontaires", a dit une source policière. La Brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire parisienne a été chargée des investigations.

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Commentaires (60)

  • LYCA

    La binationalité peut créer des situations aberrantes. . : !

  • grewillor

    3 articles en première page avec interventions directes de Hollande et de Valls, sur Air France.

    2 articles en milieu de page, dont le principal n'apparaît qu'en sous-titre, pour l'affaire du Policier qui est entre la vie et la mort sur son lit d'Hôpital.

    Je ne nie pas que ce qui s'est passé à Air France soit grave, mais enfin quel jugement de valeur nous vaut ce "classement" qui me heurte ?

    Hollande et Valls ont-ils été informé de ce qui est considéré, me semble-t-il malheureusement, comme un simple fait divers ?

    La question se pose !

  • grewillor

    Non je ne suis pas totalement d'accord avec votre affirmation.

    Un juge prend une décision dans le cadre d'une loi qui répond au délit constaté en fixant la peine maximum encourue, mais il a son libre arbitre quant au quantum de la peine et quant à la portée de ses décisions.

    Il juge en son âme et conscience et c'est lui et lui seul qui décide au final.

    S'agissant de ce détenu, le pouvoir décisionnel de sa fonction lui permettait de décider de refuser ou d'accepter de lui octroyer une permission.

    Sur ce cas là, il s'est planté, il a commis une faute grave ou lourde.

    Ce qui n'exonère pas Christiane Taubira de toute responsabilité.

    Ce gouvernement, à ses débuts, a fait une fixation sur le mariage pour tous, que je ne critique pas ici en tant que tel, mobilisant tous ses moyens sur le sujet et oubliant de s'occuper avant tout des priorités essentiels que sont les lois sur le grand banditisme, sur l'islamisme radical et assassin, sur le surpeuplement des prisons, allant jusqu'à stopper le programme de construction de prisons, jugeant que c'était inutile et ne prenant pas la mesure de ce que dans les prisons, il y a autant de personne qui sont embrigadées dans l'islamisme meurtrier que dans certaines mosquées.

    Résultat, si le mariage pour tous apporte du bonheur à beaucoup, le délaissement des problèmes essentiels à son profit, apporte du malheur aux Policiers et à leurs familles.