A woman holds a sign reading "Before, I was a Latin teacher" during a demonstration in Paris on October 10, 2015, against proposed middle school reforms. Several thousand teachers participated in the march from Port-Royal to the Ministry of Education against the reforms, which are meant to strengthen interdisciplinarity, personalized support and institutional autonomy. AFP PHOTO / ALAIN JOCARD

Plusieurs milliers d'opposants à la réforme du collège ont entamé une marche dans les rues de Paris depuis Port-Royal jusqu'au ministère de l'Education, rue de Grenelle, ce samedi. AFP/ALAIN JOCARD

AFP

La colère gronde. Les opposants à la réforme du collège de Najat Vallaud-Belkacem se sont rassemblés ce samedi après-midi à Paris, pour une marche au départ de Port-Royal. Au total, plus de 8000 personnes étaient présentes, selon la police, deux fois plus selon le Snes, principal syndicat du secondaire.

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Sous un beau soleil d'automne, le cortège s'est élancé après 14h00, en direction du ministère de l'Éducation nationale, derrière une banderole "Abrogation de la réforme, un autre projet pour le collège". Dans le défilé, on pouvait voir des pancartes avec les slogans "professeurs, pas fossoyeurs", ou "on veut du blé pas des EPI", en référence aux enseignements pratiques interdisciplinaires décriés par les opposants. L'intersyndicale, qui souhaitait rencontrer la ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem, "pourra être reçue" dans les prochains jours, a affirmé le ministère.

Des points de crispation multiples

Plusieurs hommes politiques, dont Nicolas Dupont-Aignan, marchent également aux côtés des professeurs pour faire plier le gouvernement. Le député de l'Essonne et président de Debout la France, souhaite dénoncer la réforme qui risque, selon lui, de "sonner le glas de l'école de la République telle que nous la souhaitons". "Ce n'est que face à un mouvement massif de protestation (...) que le ministère acceptera de revenir" sur sa décision, estime-t-il dans un communiqué.

En cause, plus d'interdisciplinarité, une autonomie accrue des établissements, une deuxième langue vivante dès la cinquième et un accompagnement personnalisé pour tous les élèves. Mais aussi la disparition d'une grande partie des classes bilangues, la fin des options latin-grec remplacées par des modules langues et culture de l'Antiquité. Autant de mesures destinées à "rebooster" le collège et améliorer l'égalité des chances, selon le gouvernement.

Un gouvernement inflexible

Mais les opposants restent vent debout contre le texte de la rue Grenelle. Selon Roland Hubert, co-secrétaire général du Snes, la réforme de la ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem apportera "inégalités croissantes entre les élèves, les établissements et les personnels", "destruction progressive" de l'enseignement par discipline, "augmentation de la charge de travail", "remise en cause de la liberté pédagogique" des enseignants.

Cette manifestation fera-t-elle plier le gouvernement? Jusqu'ici, la ministre s'en est tenue à son leitmotiv, même après les trois journées de grève en mai, juin et septembre: "La réforme a été adoptée et elle s'appliquera". Mais les syndicats hostiles répètent qu'elle ne pourra pas être appliquée dans les faits si les profs refusent de suivre les directives, une fois dans leur classe.

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