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la Fête du vélo a donné une large part à la bicyclette aidée par l’électricité. Ses adeptes sont convaincants.

pierre penin

p.penin@sudouest.fr

C’était la Fête du vélo (1), hier, à Anglet. Mais le curieux qui aura visité le village des exposants, sur l’esplanade de La Barre, sera grandement tenté de rebaptiser l’événement « Fête du vélo électrique ». La bicyclette à batterie tenait le haut du bitume. Christophe Ospital...

pierre penin

p.penin@sudouest.fr

C’était la Fête du vélo (1), hier, à Anglet. Mais le curieux qui aura visité le village des exposants, sur l’esplanade de La Barre, sera grandement tenté de rebaptiser l’événement « Fête du vélo électrique ». La bicyclette à batterie tenait le haut du bitume. Christophe Ospital peut témoigner de l’engouement pour ce mode de déplacement de plus en plus branché : dans son magasin, à Bidart, les ventes d’électrique « progressent de 15 % par an ».

Son confrère, Christophe Febvay, spécialisé dans les « loisirs électriques », confirme le phénomène : « La demande est exponentielle. » La croissance de cet hybride a certainement un moteur écologique. Mais protéger l’environnement n’est pas la seule préoccupation des convertis : « C’est un objet de déplacements quotidiens. Celui qui prend son vélo sur le BAB saturé de voitures, il n’a pas les embouteillages, il ne subit pas l’agressivité au volant et ne la fait pas subir, il n’entend pas les mauvaises nouvelles à la radio, il va se garer tranquillement devant son boulot… »

De la triche ?

Qui plus est, il sentira encore les effluves de la salle de bain où il peaufinait quelques minutes plus tôt sa toilette du jour. « Vous n’arrivez pas trempé de sueur », traduit Christophe Ospital. L’électricité aide le cycliste dans l’effort, surtout vertical. Il lui permet de rouler à 25 kilomètres heure (voire plus) sans s’époumoner.

Ne serait-ce tout de même pas un peu de la triche ? Les avocats de la bécane électrique ne feraient-ils pas leur beurre sur la fainéantise d’autrui ? « Ah ! Là, on va causer ! », riposte déjà Christophe Febvay. « D’abord, vous pouvez laisser votre monture en position simple vélo, si ça vous chante. » Il faut alors emmener les kilos de la bête. « Et puis c’est une assistance à l’effort, ça ne remplace pas l’effort. Il faut toujours pédaler. Et si vous remplacez la voiture par le vélo au quotidien, vous ferez de toute façon plus de sport qu’assis derrière votre volant. »

« Lien social »

Imparable. Mais celui qui roule pour l’électrique a gardé quelques arguments sous la pédale pour les persifleurs. « En VTT normal, une sortie c’est environ 30 km à 10 km/h de moyenne. Avec un VTT électrique, c’est 50 km à 18 de moyenne. À la fin, vous êtes fatigué pareil. »

Christophe Ospital connaît quelques anciens qui poursuivent le vélo de course en club, grâce à l’électrique. « Je suis à l’Aviron Bayonnais. Je connais un cycliste qui a 80 ans. Il peut continuer à faire des sorties avec les copains grâce à l’électrique. Quand il roule avec des mecs de 40 ans, vous diriez qu’il triche ? Non. Par contre, c’est du lien social maintenu. »

Oui, mais le prix ? Un vélo électrique coûte plus cher qu’un 100 % mécanique. « Encore une fois, il faut envisager ça comme un choix de vie », plaide encore Christophe Febvay. « J’ai un couple avec ses enfants qui m’en a acheté deux. Ils ont décidé de lâcher une de leurs voitures. » Des engins dont ils ne paient plus l’essence, l’entretien, l’assurance…

(1) Journée organisée par l’Agglomération Côte basque Adour et le Syndicat des transports.

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