La journée marathon du maire du Bourget

La journée marathon du maire du Bourget

    « Bonjour ! Vous avez eu des problèmes pour venir [hier] matin ? » Cette question, Vincent Capo-Canellas, maire (UDI) du Bourget, l'a posée un nombre incalculable de fois, hier matin, dans les rues de sa commune. Alors que s'ouvrait la conférence sur le climat, la COP 21, au Parc des expositions, l'élu s'est plié à un véritable marathon : revue du dispositif de sécurité, sollicitations des médias... et surprises de dernière minute.

    6 h 20, direction le PC de la police municipale. La journée de Vincent Capo-Canellas démarre devant les écrans diffusant les images captées par les 34 caméras de surveillance, dans les locaux de la police municipale. L'élu prend connaissance du dispositif mis en place sur sa commune par la préfecture de police. Notamment la coupure, entre 6 heures et 11 heures, de la N 2 â?? l'axe qui traverse la ville. « Nous transmettons les images en direct au PC de la COP 21, installé dans le Parc des expositions », précise l'édile.

    7 h 30 : plus de bus 152 ! Mauvaise nouvelle : en saluant un habitant, le maire apprend que les bus de la ligne 152 sont suspendus. « C'est une ligne stratégique, localement : elle parcourt la N 2 jusqu'à la station de métro La Courneuve-8-Mai-1945. J'aurais aimé qu'on me consulte », s'agace Vincent Capo-Canellas qui a encore en travers de la gorge d'avoir appris tardivement la coupure de la N 2. Résultat : le matin, seules les navettes affrétées pour la COP 21 sont autorisées à circuler sur cet axe.

    8 h 30 : beaucoup d'absents dans les écoles. « C'est désert... » remarque le maire en arrivant devant l'école maternelle Jean-Jaurès où la cloche sonne à 9 heures. Dans la salle dédiée à la garde des enfants avant le début des cours, « il y a douze présents contre vingt-cinq habituellement », détaille le directeur, venu travailler... en trottinette. A l'école élémentaire, six enseignants sur dix-neuf n'ont pas pu venir. « On rentre à la maison », lance une maman à son fils â?? ravi â?? après avoir lu sur l'affichette dédiée aux enseignants absents le nom de sa maîtresse. « J'ai posé une RTT car je pensais que ce serait le bazar pour aller travailler », raconte un papa. En moyenne, un peu moins de la moitié des élèves ne sont pas venus à l'école.

    11 heures, l'élu écoute le président. En mairie, Capo-Canellas fait le point sur les employés municipaux. « Je n'ai pas beaucoup d'agents absents », se félicite l'élu, qui prend aussi le temps de regarder les discours de François Hollande et de Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères. « Au-delà des problèmes d'organisation, nous sommes heureux d'accueillir le monde entier, pour des décisions qui doivent changer la planète », assure le maire qui a trouvé « Fabius très bon ».

    14 h 30, un direct sur une chaîne d'info. Sollicité par de nombreux médias, notamment étrangers, Vincent Capo-Canellas donne son accord pour une interview à Itélé. Face caméra, il en profite pour tacler les autorités, notamment suite à la coupure de la N 2 : « On regrette des couacs de communication. Les Franciliens auraient dû avoir des consignes claires bien plus tôt. »

    Retour en mairie l'après-midi où le maire prend du temps pour le « travail quotidien » : parapheurs, doléances d'administrés... « Il faut aussi se préoccuper de la suite des événements, ajoute Capo-Canellas. Hier, les gens ont pris leurs dispositions pour éviter de circuler. Reste à voir s'ils feront de même toute la semaine. Avec l'arrivée des milliers de participants à la COP 21 issus de la société civile, même si la N 2 rouvre, il faut s'assurer que tout se déroule bien. »

    22 heures, fin du marathon sur la chaîne Public Sénat. « Je retrouve mon costume de parlementaire pour évoquer les sujets de fond de la COP, s'amuse le sénateur. Quid des engagements qui vont être pris par les chefs d'Etat ? Aujourd'hui, il y a une prise de conscience sur le réchauffement climatique, espérons que les décisions seront à la hauteur. »